Lettres aux adhérents

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Appel des cotisations 2018

Cher adhérent,

 Certaine de pouvoir compter, pour cette nouvelle année, sur votre soutien et votre fidélité à la cause que nous défendons, je viens ici résumer pour vous la vie de notre association en 2017. Evidemment, elle a comporté des soucis, des chagrins, des difficultés, mais aussi des satisfactions et des joies.

 Dans la première catégorie, il convient d’évoquer d’abord les mesures gouvernementales qui nous sont très défavorables.

 – La convention dite des fleuristes :

 Notre secteur d’activité s’est vu rattaché, sans aucune explication et sans concertation préalable, à la convention des fleuristes. Cette décision, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle semble peu pertinente, pour ne pas dire saugrenue, implique pour nous une augmentation considérable des frais liés aux salaires et aux indemnités d’astreinte. De plus, cette charge financière accrue est rétroactive, et de nombreuses SPA, qui employaient des personnes en CDI en place depuis longtemps, se sont trouvées brusquement dans l’obligation de verser des sommes importantes dues aux salariés pour les années passées. Dans l’impossibilité de débourser ces sommes imprévues, certaines ont dû se résoudre à demander de l’aide à la Confédération. De plus, les dispositions concernant la récupération du temps d’astreinte, si elles sont probablement applicables dans une boutique de fleurs, qui peut rester fermée une journée entière, ne le sont pas dans un refuge.

 – La suppression des contrats aidés :

 Survenant après la convention des fleuristes, la suppression des emplois aidés nous porte aussi sérieusement préjudice. Il paraît que cette décision sera revue pour ce qui concerne certains secteurs d’activité, mais on sait déjà que pour les SPA la décision est irrévocable. La Confédération a déposé un recours et demandé à être reçue. La réponse a consisté en une fin de non recevoir, motivée par la nécessité d’investir dans la formation des personnes n’ayant aucune qualification. Or, le métier d’animalier s’apprend « sur le tas » et la formation reçue est validée par l’obtention d’un certificat de capacité et d’un diplôme de technicien de capture. Depuis 1996, les jeunes en échec scolaire et sans formation ayant été embauchés en contrat aidé par notre association sont, par dizaines, repartis deux ans après dans la vie active munis de deux diplômes qui leur permettaient de postuler pour un emploi qualifié. Aussi la fin de non recevoir opposée à la Confédération par le gouvernement nous semble-t-elle profondément injuste et son refus d’étudier le cas des SPA, fort mal motivé, démontre que la décision a été prise en parfaite méconnaissance de cause.

 Conséquence des décisions gouvernementales résumées ci-dessus : les salaires et charges afférentes vont faire un bond prodigieux. Notre budget n’étant pas élastique, ce sera forcément au détriment des autres postes, et notre budget prévisionnel, loin d’être bouclé, est un véritable casse-tête, puisque dès le mois de juillet, sauf revirement peu probable, tous nos emplois aidés auront été remplacés par des contrats à durée indéterminée.

 – Les travaux de reconstruction :

 Je vous ai expliqué, en janvier dernier, que la lenteur des travaux était due au fait qu’il nous faut pallier aux insuffisances, aux oublis et aux erreurs du premier projet, manquements que l’on découvre à chaque étape des travaux.

Heureusement, notre cabinet d’architecture actuel est très efficace, et la conductrice des travaux, Claire Baldé, fait de son mieux pour proposer des solutions aux difficultés rencontrées. Il n’en reste pas moins que ce travail préalable, qui aurait dû être fait avant le début des travaux, par l’architecte et le bureau d’études, est très long et que les modifications nécessaires génèrent de nombreux suppléments. Nous estimons qu’il faudra encore environ deux ans pour achever le refuge, mais nous sommes désormais certains qu’il sera fonctionnel. Vous trouverez sous ce pli, pour votre information, une liste des dépenses déjà acquittées ainsi qu’un plan du refuge, avec au verso le même plan montrant ce qui est déjà terminé.

Une réunion de chantier a lieu chaque vendredi matin. Elle réunit Claire Baldé, les chefs d’équipes des différentes entreprises, et bien sûr j’y assiste, ainsi que Pierre Chaillot et Hervé Bruchon, tous deux administrateurs de notre association, et nous ne sommes pas trop de trois pour émettre des avis sur les propositions faites.

 Encore un grand merci à tous ceux qui ont décidé d’augmenter leur participation financière afin qu’Odile Boch, notre trésorière, puisse continuer à alimenter le compte d’épargne réservé à la construction du refuge.

 – La disparition de Michèle Pennequin :

 Michèle, bienfaitrice de l’association, est décédée le 13 juin 2017. Depuis très longtemps, elle soutenait l’association avec une générosité extraordinaire. Le projet de reconstruction l’enthousiasmait, et elle attendait avec impatience la fin des travaux, se renseignant à chaque étape, donnant de judicieux conseils, se réjouissant de savoir que les animaux abandonnés allaient enfin pouvoir disposer d’un hébergement confortable. Elle n’assistera pas à l’inauguration, mais nous penserons fort à elle ce jour-là, et il a été décidé de donner son nom à la chatterie centrale.

 Bien des satisfactions sont venues contrebalancer les soucis au cours de l’année écoulée.

 – La reconstruction du refuge, d’abord, qui est source de contentement autant que de souci. Nos efforts portent leurs fruits, on peut déjà se faire une idée du résultat final. Il est évident que nous disposerons de beaux bâtiments, pratiques, dans lesquels les animaux vivront plus agréablement, qui faciliteront la tâche des employés et qui permettront aux adoptants d’être mieux accueillis et de pouvoir effectuer leur choix plus facilement.

 – Les enquêtes pour maltraitance :

 On déplore souvent que la justice ne porte que peu d’intérêt à la protection animale, et que les sanctions infligées aux personnes maltraitant les animaux soient trop légères.

Pour ce qui nous concerne, nous observons au contraire des progrès d’année en année. Les enquêtes pour maltraitance aboutissent de plus en plus souvent à une condamnation des personnes fautives. C’est la conséquence d’une bonne coopération avec les services de police, de la détermination du Procureur de la République à faire appliquer les lois en faveur des animaux, de l’énergie avec laquelle Maître Sandrine Anne, qui fait partie du conseil d’administration de notre association, prépare ses dossiers et du talent avec lequel elle plaide les affaires que nous lui confions.

Les peines prononcées sont souvent plus lourdes que celles traditionnellement infligées. Pour exemple, récemment, un jugement du tribunal correctionnel de Dijon a même dépassé les réquisitions du Procureur de la République, et un éleveur ayant laissé mourir ses bêtes a été condamné à quatre mois de prison, une amende de 1000 euros et 30 amendes de 150 euros, plus 1 euro de dommages et intérêts à notre association qui s’était constituée partie civile, ainsi que 450 euros au titre de remboursement de nos frais. Une autre personne, ayant tué son chien, a été condamnée à trois mois de prison, 100 euros de dommages et intérêts à notre association et 100 euros au titre du remboursement de nos frais.

 – Les « cas des cailloux » :

 Chaque année, nous parvenons à faire adopter, par des gens formidables, qui bien souvent récidivent, entre trente et quarante bêtes âgées ou handicapées ou présentant une difficulté particulière.

 En 2017, ont eu cette chance : 18 chiens âgés de 10 à 15 ans, 1 chien fugueur, plusieurs chiens ayant été jetés par-dessus le mur du refuge, s’étant cassé la patte en arrivant et ayant été opérés pour résoudre les fractures avec déplacement, 2 chiens relevant d’un accident vasculaire cérébral, plusieurs chiens ayant été retirés à leur maître par la justice pour mauvais traitements et ayant gardé des séquelles comportementales de cette maltraitance, un chien amputé d’une patte, plusieurs chiens ayant appartenu à des SDF et n’étant pas éduqués, plusieurs chats âgés de plus de 12 ans, plusieurs chats testés positifs au FIV, un chat sourd et boiteux, 2 chats amputés d’un membre, plusieurs chats aveugles, un chat ayant été longtemps battu et ne supportant pas qu’on l’approche, 2 chats borgnes ayant subi une énucléation, un chat cardiaque devant à vie prendre des médicaments, un chat ne pouvant plus sauter, par suite d’un coma dû à un empoisonnement, et pour lequel il faut prendre des dispositions pour qu’il vive en permanence au ras du sol, un chat souffrant d’une insuffisance rénale et nombre de chats très craintifs pour lesquels il faudra de longs mois de patience et de douceur avant de pouvoir les caresser.

 A chaque appel que nous formulons, quelqu’un répond en se présentant au refuge. Et cela dure depuis 22 ans !

 – Notre mission de capture des animaux errants :

 Nous sommes toujours en charge de ce service, qui nous est délégué par la ville de Dijon et 17 communes du Grand Dijon.

 24 heures sur 24 et 365 jours par an, nos équipes d’astreinte se portent au secours des animaux accidentés ou errant sur le domaine public, les capturent et les installent au refuge ou les conduisent chez un de nos vétérinaires, selon le cas. Elles interviennent sur appel de la police, de la gendarmerie, des pompiers, des mairies. C’est quelquefois très difficile, voire dangereux, mais le nombre des bêtes sauvées grâce à ces interventions est impressionnant : 1072 en 2017.

 Il me faut ici rendre hommage à nos vétérinaires : les docteurs Cédric Lescure, Delphine Othenin et Pascal Bertrand qui, eux aussi, accueillent 24 h sur 24 les animaux blessés ou malades que nos équipes capturent, procèdent aux soins et aux opérations urgentes.

Nous avons de surcroît la satisfaction de rendre à des maîtres inquiets et désolés le chien qui avait fugué ou le chat qui était tombé du balcon.

 Nous assurons aussi un service d’accueil simple, sans capture, des animaux errants pour 31 communes du département.

 Enfin, mission peu réjouissante mais nécessaire, nous sommes chargés du ramassage des cadavres d’animaux victimes d’accidents de la circulation ou décédés d’autres causes sur le domaine public. Cela permet d’informer les maîtres si l’animal était identifié et c’est à la fois un chagrin et un soulagement, pour eux, de savoir ce qu’il est advenu de leur compagnon à quatre pattes.

Espérant que ce petit compte-rendu sommaire vous aura donné une idée de l’activité de notre association en 2017, et convaincue que vous aurez à cœur de renouveler votre adhésion, je vous prie de bien vouloir agréer, cher adhérent, l’expression de mes remerciements pour votre fidélité et de mes meilleurs sentiments.

 La Présidente

Nicole Bacqué

Appel des cotisations 2017

Cher adhérent,

Comme chaque année, je viens ici vous rendre compte, sommairement, de l’activité de notre association en 2016 et faire appel à votre soutien moral et financier pour 2017.

Le point sur la reconstruction du refuge :

– Démolition des anciens locaux et construction de bâtiments neufs se poursuivent en même temps. Chaque étape impose aussi que certains groupes d’animaux soient déplacés d’un endroit à un autre, d’abord d’un local ancien à un local provisoire, puis du local provisoire à un local nouvellement construit.

– Deux des cours destinées aux chiens sont dorénavant construites : les boxes sont de trois tailles différentes, selon qu’ils sont destinés aux grands chiens, aux petits ou aux chiens de taille moyenne. Chaque box possède une courette. Un chauffage par le plafond est installé, mais il ne pourra fonctionner qu’à la fin des travaux, quand le réseau électrique sera mis en fonctionnement. Le sol est carrelé, ce qui supprime les problèmes d’allergie au ciment (certains chiens avaient les coussinets irrités en permanence et les soins étaient compliqués) et facilite grandement le nettoyage. Reste à régler un problème d’acoustique, actuellement à l’étude.

– Plusieurs boxes d’une troisième cour prévue pour les chiens sont construits, ainsi que le local technique de cette cour et les boxes destinés aux chiens convalescents.

– Le mur d’enceinte, à l’arrière du refuge, est lui aussi édifié, ainsi que la chatterie qui servira d’abri aux chats encore mal sociabilisés lorsque l’espace qui a été prévu pour eux pourra être clos et aménagé.

– L’énorme cuve destinée à la récupération des eaux de pluie a été enterrée, deux fois : la première fois, elle est ressortie de terre sous l’action de la pluie, malgré les centaines de litres d’eau qu’elle contenait déjà. Il a fallu créer une dalle en ciment et arrimer la cuve avec des sangles.

– Les deux anciennes cours des chiens ont été démolies et sur l’emplacement libéré les réseaux souterrains ont pu être mis en place, ce qui n’a pas été une mince affaire. Au milieu de ce vaste emplacement va commencer – dès que possible car au moment où j’écris les travaux sont arrêtés pour une deuxième semaine à cause des intempéries – l’édification du bâtiment qui abritera une dizaine de chatteries. Nous avons pris le parti de créer des chatteries – donnant toutes accès sur une « volière » – plus petites et plus nombreuses, pour le bien-être des chats et pour mieux séparer ceux qui ont des « statuts » différents. Les « volières » permettront aux chats de profiter du plein air sans risque de fugue. Si tout va bien, ce bâtiment devrait être terminé en avril.

– Nous avons pris du retard, mais c’était nécessaire et tout va bien maintenant. Avec notre nouveau cabinet d’architecture, nous retravaillons tout le projet pour le rendre conforme à nos attentes, à nos besoins, et en modifiant les phases de travaux, car ce qui était prévu aurait mis nos animaux dans des conditions provisoires de vie que nous jugions trop dures. Nous sommes amenés à accepter des suppléments nécessaires : le carrelage dans les boxes par exemple, la pente de 3,5 % dans les boxes chiens, absolument indispensable pour permettre l’écoulement des liquides mais qui avait été oubliée, l’ajout de fenêtres non prévues par le bureau d’études dans les chatteries qui sont sur le point d’être édifiées etc … Mais je sais que je peux compter sur votre générosité à tous, et que nous arriverons au bout de notre projet.

Un grand merci à tous ceux qui, depuis quelques années, ont augmenté leur participation financière habituelle afin qu’Odile Boch, notre trésorière, puisse alimenter le compte épargne réservé à la reconstruction du refuge.

Tout cela représente un gros travail. Chaque semaine, avec l’architecte et la conductrice de travaux, nous modifions, pour améliorer ce qui est prévu. Je remercie le cabinet d’architecture ainsi que toutes les entreprises, qui ont accepté de bonne grâce de revoir ce qui était prévu (et signé) en prenant en compte nos vrais besoins. S’ensuit toute une série de modifications, avec moins-value (quelquefois), plus-value (souvent), supplément … Evidemment, je suis tout cela de très près, avec l’aide précieuse, depuis le début, de Pierre Chaillot, membre du bureau de notre SPA, et de Maître Hervé Bruchon, administrateur de la SDA, qui s’est joint à nous récemment.

La vie quotidienne sur le site : Elle est très difficile en ce moment, puisqu’il faut poursuivre toutes nos activités en nous adaptant aux différentes phases des travaux et en accomplissant le travail supplémentaire résultant des transferts d’animaux. Il faut aussi se débrouiller avec un refuge provisoire installé sur le terrain dont nous avons fait l’acquisition et sur lequel seront édifiés les locaux administratifs, terrain qui est éloigné de notre base habituelle et oblige à des transports difficiles de nourriture et de litière. Les rigueurs de l’hiver s’ajoutent à ces difficultés. Il faut deux fois par jour casser la glace dans les récipients destinés à l’abreuvement, vérifier les couvertures etc…

Doubler le nombre des animaliers a été nécessaire : Emeline et Mylène sont mes interlocutrices ; grâce à elles peuvent être résolues les petites difficultés quotidiennes non prévisibles qui surviennent dans leurs propres services ou les services effectués par Marion, Michèle, Marjorie, Vérité, Laurine, Claude, Laurène, Catherine. Olivier, normalement affecté à la maintenance, vient en renfort auprès des animaliers presque en permanence.

Laurence fait de son mieux, l’après-midi, pour renseigner visiteurs et adoptants sur les nouveaux parcours à effectuer pour accéder aux animaux, et pour indiquer aux bénévoles les modifications de consignes à chaque étape des travaux.

Car les bénévoles ont vu, eux aussi, leur tâche se compliquer : les risques de fugues sont importants, il faut faire très attention. Sortir les chiens du refuge pour aller les promener oblige à passer par le chantier, en se méfiant des tranchées et en surveillant la trajectoire des engins. Les bénévoles auprès des chats ne sont pas mieux lotis, dans les locaux de fortune très éloignés de la « base » du refuge.

Quelques chiffres concernant l’année 2016 :

Frais vétérinaires : 33 560 €

Tous les animaux arrivant au refuge, quels que soient leur âge, leur statut (abandon légal ou fourrière) etc… sont traités de la même manière, selon l’espèce à laquelle ils appartiennent : les chats sont stérilisés, tatoués, vaccinés, testés contre la leucose et le FIV. Les chiens sont tatoués et vaccinés. Les chiennes sont stérilisées avant leur adoption. Les animaux reçoivent tous les soins nécessaires et bénéficient des opérations dont ils peuvent avoir besoin. D’où la somme dépensée, qui peut paraître très importante et qui en fait est très inférieure à ce qu’elle serait si nos deux cliniques vétérinaires ne pratiquaient pas, pour nous, de véritables prix d’amis. Car il n’est pas question d’honoraires, mais du simple remboursement des frais que nos vétérinaires engagent pour soigner nos animaux.

Frais d’alimentation : 22 743 €

Les animaux recueillis reçoivent une alimentation de bonne qualité, ce qui permet à ceux qui nous arrivent en triste état de récupérer rapidement, et à tous de bien supporter les conditions de vie au refuge qui sont assez rudes, surtout l’hiver.

Chiots et chatons ont droit à la nourriture spécifique leur permettant d’effectuer au mieux leur croissance.

Salaires : 205 498 € dont 73 695 € de charges sociales.

Fort heureusement, 12 employés sur 14 sont embauchés en contrat aidé par l’état. Ces contrats, pour lesquels l’état prend en charge une grande partie du salaire, et auxquels notre reconnaissance d’utilité publique nous donne droit, nous sont évidemment d’un grand secours.

Subventions reçues :

Subventions de fonctionnement :

Ville de Dijon : 7 000 €

Conseil départemental : 4 500 €

Subventions pour la reconstruction du refuge :

Grand Dijon : 500 000 €

Conseil départemental : 50 000 €

Rappel : Le coût total du nouveau refuge, estimé naguère à 3 millions d’euros, correspondait au projet de financement suivant :

Société pour la Défense des animaux : 1 350 000 €

Grand Dijon : 1 500 000 €

Conseil départemental : 150 000 €

Les modifications du projet qui se sont avérées indispensables et qui impliquent de nombreux suppléments ont pour conséquence une augmentation considérable de la part que nous devrons acquitter. Elle ne peut être encore chiffrée, car à chaque étape de la construction nous découvrons des erreurs à rectifier ou des manques à combler. Il nous faut donc rester très vigilants, et continuer à provisionner le maximum d’argent possible pour les travaux. Mais nous ne sommes pas inquiets, car la mobilisation des adhérents de notre SPA et des sympathisants est tout-à-fait exceptionnelle, et force le respect.

Les animaux :  Le nombre des bêtes hébergées varie chaque jour, en fonction des arrivées et des adoptions. Cependant, en moyenne, ce nombre se situe toujours entre 220 et 250, toutes espèces confondues (chiens, chats, NAC).

– Entrés en fourrière (c’est-à-dire trouvés errant ou capturés sur le domaine public)

Chiens : 290, dont 206 ayant pu être rendus à leur maître. On peut penser que les 84 chiens qui sont restés au refuge avaient fait l’objet d’un abandon sauvage dans la nature ou dans la cité.

Chats : 427, dont 28 seulement repris par leur maître. C’est particulièrement inquiétant. L’analyse de cette situation, ainsi que l’expérience, conduisent à penser que le chat est encore considéré comme un objet par de nombreuses personnes. Parmi les chats non repris, beaucoup relèvent d’un abandon déguisé. Sont nombreux également ceux dont les maîtres n’ont pas pris la précaution de les faire identifier et ne se sont pas donné la peine d’alerter le refuge, estimant que le chat allait revenir tout seul.

Nouveaux animaux de compagnie : 7, dont 1 seulement repris par son maître.

-Abandonnés légalement (c’est-à-dire apportés au refuge par leur maître) :

Chiens : 66 ; chats : 38 ; NAC : 6

Le nombre des abandons légaux diminue régulièrement depuis une bonne dizaine d’années. Cela ne veut pas dire qu’il y a moins de personnes n’hésitant pas à abandonner, mais seulement – triste constat – que de plus en plus de gens choisissent de « perdre » leur animal sur le domaine public, ce qui, pour la pauvre bête, est bien pire encore qu’un abandon normal. Cette diminution du nombre d’abandons légaux, loin d’être une bonne nouvelle, montre au contraire que la démarche d’abandon est conduite de façon de plus en plus irresponsable par un nombre croissant de personnes.

– Animaux décédés sur le domaine public (la plupart du temps heurtés par un véhicule) et ramassés par nos équipes :

Chiens : 10 ; chats : 138 ; NAC : 21

Lorsqu’ils sont identifiés, leurs maîtres sont aussitôt prévenus.

– Adoptés : chiens : 132 ; chats : 246 ; NAC : 15.

– Chats stérilisés et tatoués puis remis sur leur lieu de vie sous la surveillance d’un protecteur qui prend à sa charge la pitance quotidienne :

par « Charlotte et les autres… » : 267

par le RAPAPPEL : 213

Pour conclure, je ne peux que me réjouir du chemin parcouru depuis 1996, et vous en remercier. Nous nous sommes rassemblés sur deux objectifs : n’effectuer aucune euthanasie libératoire, et cette mesure a pris effet dès mars 1996, le jour même où notre équipe a pris la responsabilité de l’association ; obtenir, pour remplacer notre refuge vétuste et trop petit, un refuge moderne, pratique, respectant les normes en vigueur, aussi confortable que possible pour les animaux et pour les personnes qui s’en occupent, d’accès facile et agréable pour les adoptants et autres visiteurs. Ce sera fait bientôt. C’est notre détermination à tous, notre persévérance, notre fidélité à la cause que nous défendons, la stabilité de l’équipe dirigeante depuis 21 ans et la confiance que vous lui accordez qui ont permis la réussite de notre projet commun.

Je vous remercie pour tout cela et je vous prie de bien vouloir agréer, Cher adhérent, l’expression de mes meilleurs sentiments.

La Présidente

Nicole Bacqué

Appel des cotisations 2016

Cher adhérent,

Les tâches diverses liées à la reconstruction du refuge s’ajoutant au travail quotidien de gestion de l’association, et nos activités ne cessant de s’accroître, c’est avec un retard important que je viens ici vous présenter l’habituel compte-rendu sommaire d’activité. Mais je présume que vous voudrez bien me le pardonner.

2015 aura été l’année du renouveau, marquée par le début des travaux. Alain Millot, alors Maire de Dijon, a posé, le 6 mars 2015, la première pierre du nouveau refuge, sous le haut patronage de François Rebsamen, alors Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social. Depuis, les diverses opérations se succèdent, et nous en sommes déjà à la phase n°1a (installation de boxes définitifs pour 47 chiens et 22 chats), le projet comportant au total 6 phases (0,1a,1b,2,3a,3b). Le refuge provisoire a été construit sur le terrain que nous avions acheté, et une partie des chiens y séjourne déjà, ainsi que presque tous les chats, car la plupart des anciennes chatteries sont dorénavant détruites. Seules subsistent encore les chatteries d’isolation.

Nos protégés sont donc « délocalisés » par groupes, à tour de rôle, en attendant un nouveau transfert, cette fois dans leurs locaux définitifs en cours de construction. Cette organisation, qui permet au refuge de continuer à fonctionner presque normalement pendant toute la durée des travaux, cause évidemment un surcroît de travail aux employés et à l’équipe dirigeante ; elle présente aussi quelques inconvénients inévitables : réduction temporaire du nombre de bénévoles sur le site, pour des raisons de sécurité ; parcours fort peu pratiques infligés aux adoptants ; nouvelles habitudes à prendre et nouvelles consignes à respecter à chaque changement de phase.

La construction d’un édifice, quel qu’il soit, demande toujours qu’on résolve, au jour le jour, les soucis qui se font jour à chaque étape de l’avancement des travaux. Lorsqu’il s’agit d’un établissement classé, ce qui est notre cas, et que cet établissement héberge en moyenne 250 animaux, que l’activité doit se poursuivre sur le lieu même des travaux, les problèmes à résoudre sont bien plus nombreux encore et les difficultés à surmonter bien plus compliquées.

Le financement du projet est assuré par trois personnes morales :

Le grand DIJON,

La Société pour la défense des animaux, SPA des cailloux.

Le Conseil Général,

La dépense est à répartir sur une période de 3 ans. On obtient alors le tableau suivant :

                                                  2015          2016            2017

– GRAND DIJON ………….. 500 000 €    500 000 €   500 000 €

– SPA des CAILLOUX ……. 450 000 €   450 000 €     450 000 €

– CONSEIL GENERAL …… 50 000 €          50 000 €      50 000 €

En fait, notre participation sera beaucoup plus importante que prévu, car le plan de financement ne tenait compte que de la démolition-reconstruction. Or, de nombreuses études préliminaires étaient nécessaires :=

Achat terrain 155 000 € ; Etude de l’environnement 4664 € ; Géomètres Experts 2996 € ; Amiante 3156 € ; Etude Hydraulique 1 140 €; Etude Géotechnique de conception 2 844 € ; Mission L +SEI 9552 € ; Mission contrôle technique 5670 € ; Electricité 3180 € ; Trésor Public (redevance d’archéologie préventive) 2 141 € ; Trésor Public (Taxe d’aménagement) 18 185 €, soit au total, une somme de 208 528 € que nous avons déboursée et qui n’était pas comprise dans notre participation au plan de financement.

Au 15 janvier 2016, notre trésorière avait déjà acquitté pour 905 994 € de travaux et frais divers (achat du terrain jouxtant notre ancien refuge inclus).

Peut-être avez-vous lu l’article paru dans le Bien Public samedi 12 décembre, sur une page entière. On y apprenait que le Grand Dijon avait pris, à l’unanimité, ce qui est exceptionnel, une délibération accordant à notre association, sur demande de François Rebsamen, Président de la communauté urbaine de Dijon, la subvention de 1.5 million d’euros que nous avions sollicitée pour la reconstruction du refuge. François Rebsamen avait déclaré, entre autres, « c’est une nécessité absolue d’aider à la reconstruction du refuge » et « Il faut soutenir cette association qui nous aide beaucoup », faisant ainsi allusion à notre activité de capture et accueil des animaux errant sur le domaine public.

Odile Boch, notre trésorière, continue bien sûr à mettre sur le compte bancaire réservé à cet effet les dons que nous effectuons pour le nouveau refuge. Et je suis certaine que cette année, comme les précédentes, vous ferez preuve de la générosité qui caractérise les adhérents de la SDA et qui permettra que notre projet commun aille jusqu’à son achèvement.

Notre association est chargée, depuis 2012, de la capture et de l’accueil des animaux errant sur le domaine public de la Ville de Dijon et de 15 communes du Grand Dijon : Arc-sur-Tille, Bretenière, Chenôve, Chevigny-Saint-Sauveur, Crimolois, Daix, Fontaine-les-Dijon, Longvic, Neuilly-les-Dijon, Marsannay-la-Côte, Plombières-les-Dijon, Quetigny, Saint Apollinaire, Sennecey-les-Dijon, Talant. Ce service fonctionne 24 heures sur 24 et 365 jours par an, sur appel des polices nationale et municipale, de la gendarmerie, des pompiers, du PC sécurité, des services municipaux. Un numéro de téléphone est spécialement affecté à cela, et il n’est connu que des seuls services habilités à demander une intervention à l’équipe d’astreinte. Cette équipe intervient immédiatement. Elle est chargée de capturer les animaux errants, de les installer au refuge, de prévenir le maître lorsque l’animal est identifié, ce qui, malheureusement, n’est pas toujours le cas pour les chiens, et presque jamais pour les chats. Si l’animal est blessé ou malade, il est aussitôt transporté chez l’un de nos vétérinaires pour y être soigné (ou euthanasié, afin d’abréger ses souffrances, dans certains cas très graves d’accidents de la circulation, l’animal agonisant). Le Docteur Cédric Lescure et le Docteur Delphine Othenin se relaient eux aussi, 24 heures sur 24 et 365 jours par an, pour soigner les animaux blessés que leur apportent nos animaliers.

L’équipe d’astreinte a aussi pour mission de ramasser les animaux morts sur le domaine public. La plupart du temps, il s’agit d’animaux ayant été heurtés brutalement par un véhicule. Si l’animal est identifié, le maître est aussitôt prévenu.

Les animaliers affectés à ces tâches les accomplissent avec beaucoup de sérieux et d’humanité. Très responsables, Julien, Emeline, Amandine, Mylène, Marjorie, ne ménagent pas leur peine et font preuve de compétence et de sang-froid en face des situations les plus difficiles.

Nos animaliers, la plupart du temps embauchés sous contrat aidé par l’état car, tant que le nouveau refuge ne sera pas terminé et équipé, nous ne pouvons pas, financièrement, avoir plus de 2 ou 3 employés en CDI, sont systématiquement formés dès l’embauche. Il s’agit d’une formation « sur le tas » effectuée conjointement par le chef-animalier, le vétérinaire, la présidente et la secrétaire. Après 6 mois environ, l’animalier se présente au « certificat de capacité ». Celui-ci obtenu, nous l’inscrivons pour un stage de formation, qui se déroule dans l’Ain et se termine par l’obtention d’un diplôme de « technicien de capture ». Ainsi, même s’il s’avère que nous ne pouvons pas embaucher en CDI la personne lorsque son contrat aidé n’est plus renouvelable, celle-ci quitte notre association en ayant reçu une formation qualifiante, deux diplômes en poche lui permettant de postuler à un emploi chez un éleveur, dans un refuge, une animalerie, une fourrière… Il est à noter que depuis la création du certificat de capacité et du diplôme de technicien de capture, aucun des animaliers formés par notre association n’a connu d’échec.

Quelques chiffres

Pour l’année 2014 : 539 captures d’animaux errants dans le Grand Dijon, auxquelles il faut ajouter 12 captures de chiens dangereux ordonnées par arrêtés municipaux. 272 animaux morts ramassés sur la voie publique.

Pour l’année 2015 :

Abandons légaux (animaux abandonnés au refuge par leur maître) : 58 chiens et 45 chats.

Animaux fourrière (fugues, lorsqu’ils sont repris par leur maître, abandons sauvages ou déguisés dans le cas contraire) : 332 chiens, dont 207 repris par leur maître ; 487 chats, dont 34 seulement repris par leur maître ; 23 NAC, aucun n’ayant été repris, ce qui donne un total de 842 animaux.

Animaux morts sur le domaine public : 11 chiens, 214 chats, 3 NAC (nouveaux animaux de compagnie)

Captures par les équipes d’astreinte : 243 chiens, 374 chats.

Heureusement, le nombre d’adoptions a augmenté depuis que l’accueil des visiteurs au refuge est devenu plus chaleureux. Mais trop de chiens et de chats attendent encore de longs mois, voire quelques années, avant de trouver un maître.

Les décisions que nous avions prises ensemble en 1996 sont évidemment toujours respectées : aucune euthanasie libératoire n’est pratiquée ; seuls sont euthanasiés les animaux pour lesquels le vétérinaire ne peut plus rien, afin d’abréger leurs souffrances, et les chiens dangereux dont l’euthanasie est ordonnée par la justice (ils sont très peu nombreux).

Aux chiffres énoncés ci-dessus il convient d’ajouter les chats errants stérilisés et identifiés par le R.A.P.A.P.P.E.L. et par « Charlotte et les autres… ». Pour 2015, le R.A.P.A.P.P.E.L. a pris en charge 234 stérilisations-tatouages, et « Charlotte et les autres… » 276 stérilisations tatouages, soit un total de 510 chats. Ces chats, peu familiers et même quelquefois un peu sauvages parce que nés dans la rue ou y ayant séjourné trop longtemps, sont remis sur leur lieu de vie, sous la protection de la personne ayant signalé leur détresse. Ces protecteurs, très nombreux, disséminés dans tout le département, nourrissent chaque jour, sur leurs propres deniers, le ou les chats qu’ils protègent. Il s’agit là d’un engagement prenant, à long terme (jusqu’à l’adoption ou la mort du ou des chats), sans un seul jour de répit. Nos protecteurs s’en acquittent avec la discrétion obligatoire pour ce genre de mission. Ils font preuve d’une modestie, d’une persévérance remarquables, et ils agissent dans le respect des consignes données. Ils ne sont pas connus – sauf de l’équipe dirigeante -, ils œuvrent seuls, chacun dans un lieu précis, et leur rôle est primordial, puisque la survie des animaux dépend d’eux seuls.

Comme chaque année, nous aurons l’occasion de manifester notre reconnaissance aux personnes ayant adopté un animal âgé, handicapé ou présentant une difficulté particulière. La petite réunion amicale au cours de laquelle nous leur remettrons un diplôme de « Compagnon de Saint-François d’Assise » aura lieu le 26 mai 2016.

Espérant que mon petit compte rendu vous aura permis de vous faire une idée de l’activité de notre association, il me reste à vous remercier pour votre fidélité, votre générosité, votre soutien, sans lesquels, malgré l’énergie déployée par l’équipe dirigeante et par les salariés, nous ne pourrions pas progresser.

Certaine que vous aurez à cœur de renouveler votre adhésion à notre association, je vous souhaite une belle et bonne année et vous prie de bien vouloir agréer, Cher adhérent, l’expression de mes meilleurs sentiments.

La Présidente

Nicole Bacqué

 

Appel des cotisations 2015

Dijon, janvier 2015

Cher adhérent,

Lorsque vous recevrez cette lettre, les travaux de reconstruction de notre refuge auront commencé. Enfin ! Lorsque j’avais évoqué, il y a fort longtemps, notre projet, avec le docteur Stéphane Cadorel, alors chef du service de protection animale à la Direction des services vétérinaires de la Côte d’Or, il avait estimé à cinq ans la durée des démarches préparatoires. Il en aura fallu sept, mais nous y sommes. Le projet a beaucoup évolué au cours du temps et à de nombreuses reprises nous nous sommes trouvés face à des difficultés imprévues qui s’ajoutaient à celles auxquelles nous nous attendions. Votre soutien moral et financier a été si constant et si important, au cours de ces sept années, que nous n’avons jamais cédé au découragement et que nous avons toujours su que notre projet commun pourrait voir le jour.

Le coût du nouveau refuge a lui aussi beaucoup évolué, le temps passant et la concertation avec l’architecte, le bureau d’études et les salariés de notre association nous amenant à faire régulièrement des ajouts au projet initial afin de le parfaire. L’architecte, au début, avait évalué le projet à 1 700 000 €. Nous en sommes à 3 millions d’euros. Il nous manque 700 000 euros que nous devrons ajouter, cette année et l’an prochain, à nos économies, mais nous avons toutes les raisons d’être confiants car depuis que nous avons publié cette information sur notre site internet, nous recevons régulièrement, de nos adhérents ou de sympathisants, des chèques, petits ou gros, qui démontrent à l’évidence que chacun d’entre nous se sent très concerné par la reconstruction du refuge.

La dépense totale est à répartir sur la durée des travaux, prévue sur trois ans mais qui sera peut-être réduite à deux ans et demi. La participation globale de notre association est de 1 350 000 euros (450 000 € par an). Nous allons donc tous poursuivre notre effort, sachant que depuis toujours les petits ruisseaux font les grandes rivières. Odile Boch, notre trésorière, gère avec une grande compétence et avec passion nos économies, qui produisent des intérêts.

Au cours des années précédentes, nous avons sans cesse approfondi notre réflexion afin d’améliorer le projet. Mais le résultat force l’admiration : tout a été pensé pour que les animaux soient hébergés le mieux possible, pour que les conditions de travail des employés soient facilitées, pour que les adoptants soient bien accueillis, pour que le fonctionnement du refuge soit le moins coûteux possible (récupération des eaux de pluie pour le nettoyage des boxes, par exemple), pour que le cadre de vie soit le plus agréable possible. Tout est prévu : une infirmerie pour les animaux malades, un cabinet de consultation pour les visites du vétérinaire, une salle de chirurgie et une salle de soins, une pharmacie, des locaux d’isolation pour les animaux qui arrivent, une cuisine pour préparer leurs repas, une buanderie, une lingerie, un local pour les archives, des vestiaires pour le personnel, un parking pour les visiteurs, un bureau d’accueil fonctionnel, une salle de réunion, un atelier, un lieu de stockage pour les couvertures, une réserve alimentaire, une réserve pour le matériel, une maison pour le gardien, un studio pour l’animalier d’astreinte… Deux cours réservées aux chiens en attente d’adoption seront entourées de boxes de différentes tailles, tous avec courette. Une cour entourée de boxes sera dédiée aux chiens pensionnaires. Dix chatteries se répartissent autour d’un local technique central, chacune d’entre elles comportant une vaste « volière » permettant aux chats de s’aérer. Les chats non encore sociabilisés disposeront d’une installation spécifique correspondant à leurs besoins. Les nouveaux animaux de compagnie seront hébergés dans des locaux adaptés. Tout est calculé pour réduire au maximum le coût de fonctionnement en économisant l’électricité et l’eau. Un environnement verdoyant est prévu : des arbres seront conservés, d’autres plantés.

Différentes phases ont été programmées, car notre activité ne doit pas s’interrompre, ne serait-ce qu’un seul jour. Des locaux provisoires, préfabriqués, hébergeront à tour de rôle les animaux qu’il faudra « délocaliser » pendant le temps nécessaire à la construction de leur nouvel hébergement. Le fait de reconstruire au même endroit complique considérablement les choses, mais les solutions ont été trouvées. Evidemment, des perturbations devront être acceptées par tous, pendant toute la durée des travaux, comme un mal nécessaire.

Au point où nous en sommes maintenant, point qui est déjà un aboutissement, je tiens à mettre l’accent sur l’aide considérable que nous avons reçue, et recevons encore, de la Ville de Dijon. Trois personnalités m’ont accordé, dès le début de cette entreprise, un appui qui a été déterminant : François Rebsamen, sans qui ce projet n’aurait pas pu voir le jour ; Alain Millot, qui n’a jamais cessé de m’épauler et de me guider dans mes démarches au cours de ces sept années ; et Laurent Grandguillaume, dont l’engagement en faveur de la cause animale est bien connu, et qui m’a ouvert bien des portes.

Et je me dois de nommer ici Louis de Broissia qui, dès 1996, a été à l’origine de la renaissance de l’association, en m’accordant sa confiance ainsi qu’un soutien que je n’aurais pas osé espérer et qui nous a permis, à Jean-Claude Jeannin, alors Vice-Président, et à moi-même, de sortir la S.P.A. de Dijon de l’ornière dans laquelle elle se trouvait.

En ce qui concerne les participations financières qui nous sont accordées, celle du Conseil Général est appréciable, et celle du Grand Dijon considérable. Nous sommes reconnaissants à ces deux collectivités locales.

L’année 2014 a vu notre activité s’accroître encore. Les abandons sont de plus en plus nombreux, et l’acte d’abandon, ressenti jadis comme un peu honteux, semble devenu, pour de nombreuses personnes, un acte normal, habituel, logique et il est même ressenti comme un droit par certains. En ce domaine, les mentalités n’évoluent pas dans le bon sens.

Nous sommes toujours très sollicités par les communes rurales pour l’accueil des animaux errants, et par les communes de l’agglomération pour la capture, 24 heures sur 24 et 365 jours par an, des animaux errants. Nous assurons désormais ces services pour l5 communes de l’agglomération dijonnaise et 27 communes rurales. En nombre d’habitants concernés, nous assumons les animaux errants pour plus de la moitié de la population de la Côte d’Or et nous sommes les seuls à intervenir à tout moment sur appel des pompiers, de la police ou de la gendarmerie. Les animaliers Virginie, Stéphanie, Laurence, Julien et Jessica constituent une équipe de choc, toujours prête à se porter au secours des animaux blessés, perdus, fugueurs ou jetés à la rue par de mauvais maîtres.

Nous assurons également, dans les communes avec lesquelles nous avons une convention, la gestion de tous les chats non domestiques, qui sont systématiquement tatoués, stérilisés et relâchés sur leur lieu de vie, sous la surveillance d’un protecteur qui les nourrit.

Après quelques dizaines d’années au cours desquelles elle a assumé les fonctions de gardienne et de chef-animalière, Jeanine Pagneux a pris sa retraite. Elle a quitté le refuge le 4 janvier dernier, pour aller vivre dans l’Indre auprès de ses enfants. C’est Virginie, formée « sur le tas » au refuge, dorénavant titulaire du certificat de capacité et du diplôme de technicienne de capture, qui reprend la fonction de chef-animalière. Un couple habite désormais la maison du refuge et assure le gardiennage. Claude s’occupe toujours de la maintenance ; il a fort à faire, la vétusté de nos installations actuelles lui causant bien du souci. Françoise continue à officier au secrétariat, au centre ville, et Valérie, nouvelle venue, est secrétaire administrative le matin et chargée l’après-midi de l’accueil des adoptants au refuge. Et c’est toujours Philippe qui établit les feuilles de paie et les déclarations sociales.

Les principes sur lesquels nous nous sommes accordés dès 1996 sont évidemment toujours respectés. Les animaux ont tous droit aux mêmes soins, quels que soient leur âge, leur race, l’état dans lequel ils arrivent au refuge. Les chiens sont vaccinés et tatoués, les chiennes sont stérilisées avant leur sortie du refuge. Les chats sont vaccinés, stérilisés (mâles et femelles), testés contre la leucose et le FIV. Aucune euthanasie libératoire n’est pratiquée et les animaux attendent au refuge jusqu’à leur adoption, quel que soit le temps que cela peut prendre.

Espérant que ma lettre aura rempli son rôle de compte-rendu sommaire d’activité pour 2014 et qu’elle vous aura éclairés sur nos orientations pour 2015, je vous remercie pour votre fidélité et pour votre soutien, je vous souhaite, puisqu’il en est encore temps, une heureuse année 2015 et je vous prie d’agréer l’expression de mes meilleurs sentiments.

La Présidente

Nicole Bacqué


Appel  des cotisations 2014

Dijon, janvier 2014

Cher adhérent,

J’espère que ma lettre vous parviendra assez tôt pour que les vœux de bonne année que je forme pour vous-même, pour vos proches et pour vos compagnons à quatre pattes, si vous en avez, ne vous paraissent pas trop tardifs.

Pour notre association, tout laisse à penser que 2014 sera l’année du renouveau, une année cruciale, marquée essentiellement par le début des travaux de reconstruction de notre refuge. Il aura fallu cinq années de démarches administratives, puis deux ans de recherches du financement, mais nous y sommes. Enfin ! Et grâce à vous.

La construction d’un établissement classé est soumise à de nombreuses autorisations, qu’il convient d’obtenir de divers services sur présentation de dossiers aussi épais que rébarbatifs et dans lesquels on découvre, au fur et à mesure, lorsqu’on les renseigne, de nouvelles difficultés à résoudre, de nouvelles démarches à entreprendre, de nouveaux obstacles à franchir. Lorsqu’ enfin, la décision d’autorisation nous fut accordée par le Préfet, sur avis favorable et unanime d’une commission composée d’une quarantaine de membres, le 10 mai 2012, la situation économique de départ avait complètement changé, la crise survenait et s’installait, et les collectivités locales ne parvenaient plus à boucler leur budget. D’où la nécessité de revoir complètement notre projet de financement et de prévoir une participation de notre association.

Les travaux dureront trois ans, car il n’est pas question de fermer le refuge, même pour une courte période. Bien au contraire, il va falloir continuer à fonctionner normalement pendant toute la durée des travaux. Notre architecte a prévu une démolition et reconstruction par secteurs, avec déplacement provisoire des animaux logés dans la partie qu’on reconstruit.

Le coût des travaux s’élèvera à environ deux millions d’euros. Nous devons encore rencontrer l’architecte pour plus de détails, et il convient de prévoir des sommes supplémentaires non négligeables pour différentes études obligatoires avant le début des travaux.

Nous avons l’accord de Monsieur François Rebsamen en ce qui concerne Dijon et le Grand Dijon. Pour ce qui est de notre participation, je vous ai sollicités en 2012 et en 2013, et peu à peu, le compte spécial que nous avions ouvert se remplit, au point que nous pouvons nous engager, pour les trois années et pour la totalité de la somme qui nous incombe.

La contribution volontaire des adhérents de la S.D.A. représente une somme énorme, qui témoigne de la détermination de chacun d’entre nous et force l’admiration. Je ne suis pas certaine que beaucoup d’associations puissent se prévaloir d’adhérents capables d’investir autant dans la cause qui les a réunis. Mais je savais que vous répondriez à ma demande avec votre générosité habituelle, et je vous remercie très sincèrement pour la confiance que vous accordez à notre équipe et pour cette mobilisation remarquable qui devrait normalement impressionner les élus.

La bataille n’est pas encore tout-à-fait gagnée au Conseil Général, qui prendra une décision définitive en ce qui concerne le montant de sa participation lors de la session de février de son assemblée générale, mais nous avons bon espoir et avons développé récemment des arguments qui nous semblent irréfutables, et qui concernent la part déterminante que prend notre association dans l’accueil des animaux errants du département.

Le produit de deux legs que nous avons soigneusement épargnés pourra nous permettre de pourvoir, en 2016, à la fin des travaux, à certains équipements particuliers : matériel destiné à la salle de chirurgie et à l’infirmerie, niches, bureaux, etc… Aussi n’y a-t-il aucune raison de s’inquiéter. Mais nous ne manquerons pas de vous communiquer la réponse du Conseil Général, par le moyen de notre site internet et lors de la prochaine assemblée générale, qui aura lieu le 1er juillet 2014.

Le marché public de capture, ramassage et mise en fourrière des animaux errants pour la ville de Dijon vient de nous être attribué de nouveau, pour quatre années cette fois. Et nous avons signé des conventions avec 13 communes de l’agglomération qui nous demandaient de leur rendre le même service. 365 jours par an et 24 heures sur 24, nos équipes, exclusivement sur appel des pompiers, de la police nationale, des polices municipales, de la gendarmerie, se portent au secours des animaux en détresse : chiens et chats victimes d’accidents de la circulation, perdus par leur maître, ayant fugué, ayant été lâchement abandonnés loin de leur domicile. Il faut aussi intervenir avec les pompiers en cas d’hospitalisation d’urgence ou de décès de leur maître, avec la police et les huissiers de justice en cas d’expulsion, avec les forces de l’ordre ou la justice en cas de garde à vue ou emprisonnement du maître etc… Ce service d’urgence concerne 44.84 % de la population du département, et nous sommes les seuls à le rendre.

Les animalières en charge de ces interventions ont reçu une formation adaptée et sont titulaires, en plus d’un certificat de capacité, d’un diplôme de technicienne de capture. Elles s’acquittent de leur mission avec une conscience professionnelle exemplaire et un enthousiasme digne d’éloges. Jeanine, qui exerce déjà les fonctions de gardienne, chef-animalière et conseillère d’adoption, leur prête main forte, assez souvent, la nuit.

Nous avons également signé des conventions d’accueil des animaux errants avec 24 communes du département. Les chiens et chats trouvés nous sont apportés au refuge par les élus ou par les employés municipaux. Nous sommes donc en charge du service de fourrière pour 47.56 % de la population du département, et notre service d’urgence et de capture concerne 44.84 % de la population. A cela il convient d’ajouter, pour toutes les communes avec lesquelles nous travaillons, la gestion de tous les chats non domestiques, qui sont systématiquement stérilisés, tatoués et relâchés sur leur lieu de vie, sous la surveillance d’un protecteur, ainsi que l’autorise la loi du 6 janvier 1999. Plusieurs centaines de chats sont concernés chaque année (à titre d’exemple, plus de 700 en 2012).

Un changement de mentalité regrettable fait que, depuis quelques années, les abandons légaux (animaux abandonnés au refuge par leur maître) se sont raréfiés, au profit des abandons sauvages (animaux abandonnés par leur maître sur le domaine public, loin de leur domicile). Ainsi, pour les trois premiers trimestres de 2013 – les comptes du quatrième trimestre ne sont pas terminés au moment où j’écris. Les entrées d’animaux au refuge se décomposent comme suit : 1324 animaux relevant de la fourrière pour 72 animaux relevant d’un abandon légal. Il convient de prendre aussi en compte les chats remis sur leur lieu de vie après passage chez le vétérinaire. Cela fait, on constate que notre association a géré, pendant les trois premiers trimestres de 2013, 1801 animaux fourrière et 72 abandons légaux, et ce, sans aucune euthanasie libératoire évidemment, puisque ce principe du respect de toute vie est celui qui nous réunit et nous guide depuis 1996. En pourcentages, cela donne : abandons 3,99 % ; fourrière 96,01 %. Tous les éléments cités ci-dessus permettent de considérer, sans risque d’erreur, que notre association est devenue le partenaire principal des communes.

L’équipe des salariés fournit, vous le devinez, un travail considérable. Françoise assure le secrétariat avec une compétence remarquable. Depuis peu, elle est secondée par Amandine qui se partage entre les tâches administratives au secrétariat, où Odile Boch, notre trésorière, qui souhaite prendre un peu de recul, l’initie aux écritures comptables, et l’accueil des adoptants, l’après midi, au refuge. Quant à Philippe, depuis très longtemps et avec une grande efficacité, il s’occupe des feuilles de paie et des déclarations sociales.

Jeanine dirige et conseille les animaliers : Virginie, Stéphanie, Damien, Carine, Mylène, Bryan, qui font de leur mieux dans l’intérêt des bêtes. Claude est chargé du bricolage, de la maintenance et du jardinage. En cas de besoin, nous faisons appel à d’anciens employés qui sont prêts à nous donner un coup de main, ponctuellement ou régulièrement : c’est le cas d’Agnès, de Danièle, de Fréderic.

Il existe deux équipes de bénévoles : ceux qui s’affairent, au refuge, auprès des animaux, en leur procurant l’affection dont ils ont besoin ou qui se chargent de gérer la pharmacie, de prendre les photos pour le site internet, de l’organisation des collectes, des visites de courtoisie faites aux adoptants etc., et ceux qu’on ne voit pas, qui travaillent à l’extérieur du refuge pour assurer son bon fonctionnement et la gestion administrative de l’association ; ce sont les membres du conseil d’administration.

J’espère vous avoir donné, au moyen de ce compte-rendu sommaire d’activité, une idée assez précise de l’évolution de notre association, qui chaque année prend un peu plus d’importance, ajoute de nouvelles missions à celles qu’elle exerce déjà, sauve davantage d’animaux, sans renoncer pour autant aux options fondamentales que nous avons déterminées tous ensemble il y a dix-sept ans. Notre association est reconnue, estimée et considérée, depuis de longues années déjà, par les collectivités locales, par des associations nationales et nombre d’institutions, et cette réputation que nous nous sommes forgée à force de travail, de sérieux et d’efficacité profite évidemment, au premier chef, aux animaux. C’était bien sûr le but recherché. Si vous ne l’avez pas encore fait, parcourez, sur notre site, la rubrique « distinctions ». Vous ne manquerez pas d’être impressionnés par le nombre et par la qualité des personnalités qui nous manifestent leur estime en assistant à notre petite cérémonie annuelle de remise des récompenses.

Plus que jamais, en cette année 2014, je compte sur votre soutien moral et financier, et vous en remercie très sincèrement.

Je vous prie de bien vouloir agréer, Cher adhérent, l’expression de ma reconnaissance pour votre fidélité et de mes meilleurs sentiments.

La Présidente

Nicole Bacqué


Appel des cotisations 2013

Cher adhérent,

Vous recevrez avec un certain retard ce traditionnel compte-rendu sommaire d’activité, car notre petite équipe a été débordée ces derniers temps : Agnès, qui assurait le secrétariat depuis plus de 8 ans, a pris sa retraite le 19 septembre et nous avons, depuis cette date, pour pourvoir à son remplacement, procédé à cinq ou six embauches avant de trouver la bonne personne, ce qui nous a fait perdre beaucoup de temps. Il a fallu aussi intégrer de nouvelles municipalités qui souhaitaient adhérer à notre service de capture et accueil des animaux errants et s’adapter à l’augmentation considérable des demandes de prise en charge de chats errants, et tout cela implique la mise en place d’une organisation qu’il faut penser dans les moindres détails puis expliquer à toutes les personnes concernées et dont il faut vérifier régulièrement l’application.

En ce début d’année, nous avons déjà rattrapé une bonne partie de notre retard, sommes fin prêts pour aborder 2013 avec l’énergie et l’enthousiasme nécessaires.

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Présentation de l’équipe :

Les salariés au refuge :

Jeanine est toujours là (elle a provisoirement renoncé à prendre sa retraite). Elle est gardienne des lieux, conseillère d’adoption l’après-midi et elle gouverne, avec une main de fer dans un gant de velours, sa petite équipe d’animaliers.

Alexandra et Cédric sont animaliers, récemment embauchés en contrat aidé par l’état, c’est-à-dire qu’une partie de leur salaire nous est remboursée. Ils reçoivent une formation interne accélérée et nous leur demanderons dans peu de temps de passer l’examen du certificat de capacité, qu’ils obtiendront sans nul doute très facilement, comme tous leurs prédécesseurs, car ils sont à bonne école. Virginie, Emilie et Charlotte sont animalières, plus spécialement chargées du service de capture et ramassage des animaux errants, 365 jours sur 365 et 24h sur 24. Elles sont titulaires, en plus de leur certificat de capacité, d’un diplôme de technicienne de capture.

Frédéric, en contrat aidé, assure la maintenance et grâce à lui, notre refuge si vétuste conserve un aspect acceptable.

Les salariés au secrétariat :

Séverine et Sihame, toutes deux en contrat aidé, s’acquittent le matin des diverses tâches administratives qui leur sont dévolues, et accueillent à tour de rôle les visiteurs et les adoptants l’après-midi au refuge.

 

Les bénévoles au refuge :

Ceux qui assurent les promenades des chiens, leurs sorties dans les cours, les caresses et le toilettage des chats, la surveillance des N.A.C, la tenue des stands lors des journées « portes ouvertes » sont nombreux et il ne m’est pas possible de les citer tous ici. Parmi eux certains ont un rôle particulier : Jean-François Jompierre gère la pharmacie, Marie-Noëlle Ghisalberti instruit les nouveaux bénévoles, Danièle Schmidt parcourt la France entière pour aller chercher les animaux perdus par leur adoptant. Ceux dont je ne mentionne pas le nom voudront bien ne pas en prendre ombrage et me pardonner.

 

Les bénévoles au secrétariat :

Agnès est toujours là ! Elle a changé de statut, c’est tout… Pour quelque temps encore, elle assiste Séverine et Sihame, leur transmettant son savoir, supervisant leur travail, assurant une continuité indispensable.

Philippe continue à gérer les feuilles de paie et les charges sociales, ce travail semblant d’ailleurs se compliquer de jour en jour.

Odile, notre trésorière, travaille sans relâche, chaque jour, depuis des années : elle tient les comptes, acquitte les factures, fait le rapprochement bancaire, établit le compte d’exploitation, surveille les dépenses. Grâce à ses compétences et à l’énorme travail qu’elle veut bien accomplir, notre association peut se passer d’un comptable, ce qui représente une économie très importante pour l’association.

Jean Coron s’occupe au mieux de notre site internet, que de nombreux internautes consultent régulièrement.

 

Les bénévoles en dehors :

Jean-Claude Jeannin, ancien vice-président, nous apporte chaque année, au moment des demandes de subventions, une aide précieuse.

Maître Sandrine Anne représente notre association auprès de la justice, plaide les affaires de maltraitance, assure un rôle de conseil indispensable.

Brigitte Dupont « piège » un peu partout, les chats non apprivoisés que nous faisons stériliser, tatouer et qui sont remis sur leur lieu de vie et nourris par leur protecteur.

Enfin, les membres du Conseil d’administration s’acquittent avec le plus grand sérieux de leur mission de réflexion, de conseil et de décision. Ils sont issus de tous les horizons professionnels susceptibles de concerner notre association.

Evidemment, je ne saurais passer au point suivant sans avoir évoqué le dévouement de nos deux vétérinaires, le docteur Cédric Lescure et le docteur Delphine Othenin, qui se rendent disponibles pour nous 24h sur 24 et 365 jours par an. Chaque jeudi matin, de 8h à 12h ou 13h, en alternance, ils vaccinent les nouveaux arrivés et soignent les malades. Les chirurgies non urgentes sont pratiquées chaque lundi matin et c’est parce qu’ils appliquent pour nous des tarifs extrêmement bas que nous pouvons accorder à nos protégés tous les soins nécessaires.

Comme vous pouvez le constater, je suis bien entourée et grâce à toutes ces personnes je ressens peu la fameuse « solitude du chef ». Heureusement, car ma charge de travail et les difficultés afférentes augmentant de jour en jour, je serais tentée, dans le cas contraire, de céder au découragement.

 

Les animaux :

Nous assurons le service de capture et d’accueil des animaux errants pour Dijon et pour certaines villes de l’agglomération : Chenôve, Chevigny-Saint-Sauveur, Daix, Longvic, Neuilly-les-Dijon, Plombières-les-Dijon, Quétigny, Saint-Apollinaire, Sennecey, Talant, à la satisfaction générale semble-t-il. Il faut dire que nos animalières y mettent tout leur cœur et volent au secours des bêtes en détresse dès qu’elles reçoivent l’appel des services spéciaux. Elles n’hésitent devant aucune situation : il leur est arrivé de détacher une barque, la nuit, pour aller chercher une oie blessée ; de s’aventurer sur le lac gelé pour attraper un petit chien ; d’arrêter dans son élan un poney qui avait eu peur du train et galopait avenue de Stalingrad à Dijon ; d’aller chercher un pitbull qui était seul dans le TGV en provenance de Paris… Les aventures se multiplient, et ce n’est pas pour leur déplaire. Il faut quelquefois prendre en charge des animaux pour lesquels la divagation en ville peut sembler étonnante. C’est ainsi que nous avons hébergé pendant quelques jours dans un box pour chien un mouton trouvé à Dijon, avant de pouvoir le rendre à son éleveur ; un coq, découvert au centre ville, attend, au moment où j’écris, de retrouver un poulailler ; un cygne blessé a bénéficié des bons soins de notre vétérinaire…

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Les bénévoles veillent à ce que les chats conservent le goût du jeu.

 

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Nous avons recueilli, en 2012, comme les années précédentes, des animaux en provenance de tout le département, et même d’autres départements de notre région, et nous avons procédé pour chacun d’entre eux à la mise en état sanitaire et légal nécessaire avant de les proposer à l’adoption. Tous les animaux, quels que soient leur âge, leur race, leur état de santé à l’arrivée, leur statut (animal abandonné ou animal trouvé), ont été systématiquement soignés, identifiés, vaccinés contre les maladies courantes de leur espèce. Les chats, mâles et femelles, ont été stérilisés et testés contre la leucose et le F.I.V. Les chiennes ont été stérilisées avant leur sortie du refuge pour adoption.Comme chaque année, pour les nouveaux adhérents, je détaille ici les soins prodigués à tous les animaux accueillis au refuge des cailloux :

Fidèles au principe que nous avons adopté, tous ensemble, dès 1996, nous n’avons effectué aucune euthanasie libératoire ni côté refuge ni côté fourrière, et le fait est assez exceptionnel pour être signalé. Tous les animaux qui sont entrés dans les bâtiments fourrière – que nous nommons « chenil d’isolation » et « chatterie d’isolation » – en sont ressortis, après mise en état sanitaire, pour être installés au refuge, en attente d’adoption. (Ce sont les animaux « trouvés » qui doivent obligatoirement être inscrits en fourrière, contrairement à ceux qui sont abandonnés au refuge par leur maître). Nous n’avons pratiqué que quelques euthanasies médicales, lorsque la médecine vétérinaire s’est déclarée impuissante à soigner l’animal et à soulager sa souffrance. Pour fixer les idées, depuis 1996, nous faisons pratiquer environ une dizaine d’euthanasies, par nécessité médicale, au total, par an.

Evidemment, depuis que nous assurons le service de capture-ramassage, le nombre d’animaux transitant par notre refuge a considérablement augmenté. Nous n’avons par pour autant dérogé à nos principes, que nous appliquons toujours avec la même rigueur. Mais nous veillons bien sûr à ne pas multiplier les conventions de fourrière, afin de pouvoir continuer à traiter nos protégés de la même façon et avec le même respect. Je tiens aussi à vous faire savoir que les conventions que nous signons avec les mairies englobent évidemment tous les animaux dont les SPA peuvent être chargés, et nous n’en excluons aucun, sous aucun prétexte, ce qui serait contraire à l’esprit de la loi. C’est ainsi que nous participons, dans le cadre du R.A.P.A.P.P.E.L, à la stérilisation, au tatouage et au relâcher sur leur lieu de vie des chats dits « sauvages » parce qu’étant nés dans la rue, ils ne sont pas apprivoisés. Ils ne peuvent pas être accueillis au refuge, où ils seraient très malheureux et sans espoir d’adoption, mais il faut évidemment les secourir, de façon adaptée.

Au mois de mai, comme chaque année, nous organiserons une réunion amicale pour remettre un diplôme de « compagnon de Saint-François d’Assise » aux adoptants qui, au cours de l’année passée, ont accueilli chez eux un animal âgé, handicapé ou malade, ou présentant une difficulté particulière. De nombreuses personnalités se relaient pour féliciter ces adoptants au grand cœur, et nous leur sommes très reconnaissants.

 

Hommage à Geneviève de Bailliencourt :

Geneviève est décédée le 22 novembre dernier. Elle faisait partie du Conseil d’Administration de notre S.P.A. depuis 1996. A l’époque, la situation au refuge était désastreuse, et il fallait bien du courage pour accepter d’y prendre des responsabilités. Cependant, elle n’avait pas hésité une seconde lorsque je lui avais demandé de l’aide. Les compétences dont elle a aussitôt fait preuve nous ont conduits à l’élire au bureau du Conseil, puis au poste de première vice-présidente, poste qu’elle occupait depuis de longues années. Jusqu’au bout, elle a participé à toutes nos actions et ses conseils avisés nous ont été précieux. Le 24 mai dernier, nous lui avions remis la médaille de la SPA de Dijon, et cette décision, prise à l’unanimité et pour la remercier de seize années d’un engagement réfléchi et constant au service des animaux abandonnés, était un modeste témoignage de la reconnaissance que nous lui devons.
Nous avons volontairement laissé son poste vacant jusqu’à la fin de l’année 2012.

 

Projet de rénovation-reconstruction du refuge.

cotisation2013

Arrivée avec un oeil crevé qui la faisait souffrir, cette chatte a été aussitôt opérée. Après sa convalescence, elle sera proposée à l’adoption.

Mais, je vous le disais déjà l’année dernière, il faut compter d’abord sur soi-même si l’on veut pouvoir compter sur les autres. Il nous faut environ 2.200.000 € pour réaliser notre projet.Depuis le 5 avril 2012, date à laquelle nous avons obtenu l’autorisation préfectorale, point d’orgue à cinq années de démarches, de plans, de recherches diverses, de constitution de dossiers, nous avons terminé les démarches administratives. Nous en sommes au plan de financement, et cette étape n’est pas moins difficile que la précédente. En effet la crise est passée par là, et les collectivités locales sont devenues frileuses lorsqu’il s’agit d’investir dans de nouveaux projets. Je viens donc de reprendre mon bâton de pèlerin et, toujours assistée par Pierre Chaillot qui m’épaule efficacement sur ce projet depuis le début, et désormais forte du renfort que nous apporte notre nouveau premier vice-président, le docteur Cédric Lescure, j’ai demandé audience à notre président d’honneur, François Rebsamen, pour le tenir au courant de l’avancée de notre projet et lui demander son aide. Nous nous adresserons aussi, de nouveau, au président du Conseil général et solliciterons le Grand Dijon, puisque nous effectuons le service de capture et de ramassage des animaux errants pour dix communes de l’agglomération.

Odile Boch tient un compte spécial, ouvert l’an dernier, sur lequel sont déposées nos contributions à la reconstruction du refuge : à ce jour, nous disposons de 200.000 € environ et je sais que nous aurons tous à cœur de continuer, en 2013, à faire grossir nos économies.

Depuis 1996, passés les premiers mois qui furent pour le moins houleux, notre association connaît une longue période de stabilité qui permet de travailler efficacement et de progresser. Les décisions, lors des assemblées générales, sont presque toujours prises à l’unanimité, les administrateurs sont réélus avec le maximum de voix ; les personnes, qu’elles soient bénévoles ou salariées, restent très longtemps à leur poste. Tout cela découle d’une bonne entente générale, plutôt exceptionnelle si l’on considère le grand nombre d’adhérents à notre association, nombre qui d’ailleurs ne cesse de croître.

Pour conclure, je tiens beaucoup à vous remercier pour votre fidélité à notre association et à la cause des animaux abandonnés ou maltraités ainsi que pour votre soutien et vos encouragements. Et je vous prie de bien vouloir agréer, cher adhérent, l’expression de mes meilleurs sentiments.

La Présidente,

Nicole Bacqué


La SDA est affiliée à la Confédération Nationale des SPA de FRANCE – LYON

Appel des cotisations 2012

Cher adhérent,

La présentation de cette lettre traditionnelle est inhabituelle. Cela s’explique par le nombre important de sujets graves dont il fallait absolument que je vous fasse part cette année. Je suis certaine que vous voudrez bien excuser cette espèce d’« inventaire » peu académique mais qui a, du moins je l’espère, le mérite de la clarté.

Le point sur la rénovation-reconstruction du refuge :

Toute modification d’un établissement classé implique un grand nombre de démarches administratives, et à chaque étape de l’avancement du dossier surgissent de nouvelles difficultés qu’il faut résoudre. Cela demande une grande énergie et prend beaucoup de temps. En ce qui nous concerne, s’ajoutent des complications supplémentaires découlant du fait que notre refuge se situe en ville et va être reconstruit sur le même site. Néanmoins, de nombreuses étapes ont déjà été franchies avec succès :

Nous avons acquis un terrain mitoyen grâce aux économies que nous avions pu faire dans le passé. L’augmentation de la superficie totale ainsi réalisée permettait d’envisager le projet.

Nous avons ensuite choisi un architecte et lui avons demandé de réaliser une « étude de faisabilité », à partir du programme de construction et des besoins qui avait été élaboré par Jean-François Devalière. Cette étude démontre la faisabilité du projet et le plan d’ensemble proposé est particulièrement réussi.

Une convention d’assistance a été signée avec la Ville de Dijon : tous les services de la Ville nous viennent en aide, et la mission de conseil assurée par la Ville s’achèvera au terme de l’année de garantie de parfait achèvement liée aux travaux d’aménagement du site.

Le dossier de « porter à connaissance » a été confié à Projetec environnement. Très épais, il comporte de nombreuses mesures et évaluations. Je viens d’envoyer ce dossier à la Préfecture.

Nous attendons maintenant un nouvel arrêté préfectoral d’autorisation. Lorsque nous l’aurons reçu, nous aurons (presque…) terminé les démarches administratives préliminaires aux travaux.

Reste à établir le plan de financement, et nous nous employons depuis un certain temps déjà à frapper à toutes les portes. Que Pierre Chaillot, qui me guide et m’accompagne dans toutes les démarches, soit ici vivement remercié pour son aide très précieuse. Nous comptons beaucoup sur les collectivités locales, évidemment. Mais vous savez que la période n’est pas favorable et que les restrictions sévissent partout. Il faut donc absolument que notre apport personnel soit le plus important possible. A ce jour, l’approche financière effectuée par notre architecte se situe entre 1 917 380 € et 2 293 186 €. Nous avons l’an dernier ouvert un compte spécial destiné à recueillir nos dons. Ce compte fait apparaître un total de 68 550 €. Il appartient à chaque adhérent de la S.D.A., au cours de l’année 2012 et si possible au cours du premier semestre, de nous adresser, en fonction de ses moyens et de sa détermination, les sommes destinées à ce compte. N’est-ce pas là une belle gageure, alors que les temps sont durs, que de démontrer que notre attachement à la cause animale est si fort qu’il nous permet de dépasser les difficultés présentes ? La crise ne doit pas nous faire renoncer à notre projet, si bien engagé. Et il n’est pas possible de le reporter en espérant des temps meilleurs, car les conditions dans lesquelles nous travaillons au refuge ne sont vraiment plus tenables.

M. Alain Millot (Premier Adjoint au Maire de Dijon), M. Laurent Grandguillaume (Adjoint au Maire de Dijon) et M. François-Xavier Dugourd (Premier Vice-Président du Conseil Général) suivent nos démarches et les appuient. Qu’ils en soient ici chaleureusement remerciés.

 

Le déficit budgétaire devient chronique :

Exercice 2009 : – 9692 € ; exercice 2010 : – 22 592 € ; l’exercice 2011 (les comptes ne sont pas encore terminés) sera lui aussi déficitaire. Chaque fois, le déficit a été comblé par une reprise sur les provisions des années antérieures, années heureuses, bien avant la crise. Mais nous ne pourrons pas puiser indéfiniment dans des réserves qui s’amenuisent chaque année. Heureusement d’ailleurs que nous avons toujours géré notre budget avec une grande rigueur et que nous avions songé à épargner le plus possible.

Les raisons de ce déficit devenu habituel ? Moins de recettes : la plupart de nos adhérents sont moins à l’aise qu’avant, et le montant des dons à l’association s’en ressent forcément ; quant aux subventions, si celle que nous accorde la Ville de Dijon est restée stable ou même légèrement augmentée : 9550 € pour 2011 et 9600 € pour 2012, (plus 1000 €, en 2012, subvention exceptionnelle de participation aux frais du dossier de porter à connaissance) celle qui vient du Conseil Général est en baisse : de 5400 € en 2009 on est passé à 4500 € pour 2011, montant pour 2012 encore inconnu. A savoir : en 2010, il nous fallait 20 104 € par mois pour faire face à toutes nos dépenses. Vous savez bien que tout augmente. Dans le même temps nous n’avons aucun moyen d’augmenter nos recettes ; la participation financière que nous demandons pour les adoptions est restée la même depuis 7 ans : une augmentation serait préjudiciable aux adoptions. Chaque adoption est faite très largement à perte : la participation ne couvre même pas les dépenses de santé…

Si je vous fais part de nos soucis financiers, ce n’est pas pour assombrir votre journée, c’est pour que ceux d’entre vous qui le peuvent soutiennent financièrement notre association davantage encore. Les chiffres qui précèdent vous le démontrent : les subventions ne couvrent même pas un mois de fonctionnement du refuge. Pour les onze autres mois, il ne faut compter que sur nous-mêmes, et nous devons acquitter les salaires, les frais vétérinaires, la nourriture, l’eau, le chauffage, les réparations fréquentes dues à la vétusté du refuge etc..Quant aux animaux à secourir, ils sont de plus en plus nombreux et certains d’entre eux arrivent au refuge dans un état encore plus pitoyable qu’avant ou bien les circonstances dans lesquelles ils arrivent sont à l’origine de soins coûteux, comme ce fut le cas, récemment, pour le chien Archibald, jeune braque adorable, précipité une nuit par-dessus le mur du refuge et qui se cassa une patte dans sa chute. La fracture, avec déplacement, nécessita une ostéosynthèse…

 

Service de fourrière de la Ville de Dijon :

archibald

Archibald, un des nombreux « Cas des Cailloux ». Il a eu la chance d’être adopté en décembre 2011.

Nous avons, pour la première fois cette année, proposé notre candidature à la Ville de Dijon en fournissant un dossier en réponse au marché public concernant la capture, le ramassage et la mise en fourrière des animaux errants et/ou dangereux. D’une part, il nous a semblé évident que nous ne pouvions pas solliciter de la Ville de Dijon la reconstruction du refuge sans lui proposer d’assurer son service de fourrière. D’autre part, nous accueillons chaque année un très grand nombre d’animaux trouvés à Dijon qui sont entièrement à notre charge puisque, n’étant pas titulaires de ce marché, nous n’étions pas fondés à demander un quelconque dédommagement.

Nous avons eu la surprise d’apprendre, le 22 décembre, que nous avions été choisis, et nos nouvelles fonctions commençaient le 1er janvier. Il a fallu s’organiser au plus vite et la dernière décade de décembre a été, pour notre petite équipe, une véritable course contre la montre, à une période fort peu favorable à cause des fêtes qui ralentissaient toutes nos démarches.

Le cahier des charges nous demande d’aller chercher les animaux perdus, divaguant à Dijon, 365 jours sur 365 et 24 heures sur 24, exclusivement sur demande de certains services spécialisés. Charlotte, Virginie et Emilie se sont portées volontaires pour cette mission et peuvent éventuellement appeler à la rescousse Vanessa et Bertrand. Le docteur Cédric Lescure a eu la gentillesse de leur donner une formation accélérée. Les autres prestations, nous les connaissons déjà très bien puisque nous les effectuons depuis des années : accueil des perdus – trouvés – blessés, recherche des maîtres et restitution de l’animal, garde légale pendant les 8 jours francs ouvrés, à quoi nous avons toujours ajouté le passage « côté S.P.A. » à l’issue du délai légal, dans le cas où l’animal n’était pas repris par son maître.

Nous ferons de notre mieux, comme d’habitude et nous sommes convaincus d’avoir pris la bonne décision, dans l’intérêt des animaux et de l’association.

 

Soins prodigués aux animaux :

Nos deux vétérinaires, le Docteur Cédric Lescure et le Docteur Delphine Othenin, s’occupent en alternance de nos animaux, avec un dévouement et une disponibilité dont nous leur sommes très reconnaissants. Chaque jeudi matin, la visite vétérinaire, au refuge, permet d’effectuer les vaccins, de soigner les malades etc… Nos docteurs réservent le lundi matin, dans leur clinique respective, à la chirurgie nécessaire : tatouages, stérilisations, tests, opérations diverses… Lorsque notre refuge sera rénové, ces chirurgies pourront être faites sur place. De surcroît, nos vétérinaires assurent nos urgences 365 jours par an et 24 heures sur 24. Pour ce service 5 étoiles, comme ils savent que nos moyens financiers sont maigres et que nous faisons tout notre possible pour réserver aux animaux l’essentiel de nos ressources, ils pratiquent pour nous des tarifs extrêmement bas. Je pense qu’il est nécessaire que vous en soyez informés.

Nous avons recueilli, en 2011, comme les années précédentes, des animaux en provenance de tout le département, et même d’autres départements de notre région, et nous avons procédé pour chacun d’entre eux à la mise en état sanitaire et légal nécessaire avant de les proposer à l’adoption. Tous les animaux, quels que soient leur âge, leur race, leur état de santé à l’arrivée, leur statut (animal abandonné ou animal trouvé), ont été systématiquement soignés, identifiés, vaccinés contre les maladies courantes de leur espèce. Les chats, mâles et femelles, ont été stérilisés et testés contre la leucose et le F.I.V. Les chiennes ont été stérilisées avant leur sortie du refuge pour adoption.

Fidèles au principe que nous avons adopté, tous ensemble, dès 1996, nous n’avons effectué aucune euthanasie libératoire ni côté refuge ni côté fourrière, et le fait est assez exceptionnel pour être signalé. Tous les animaux qui sont entrés dans les bâtiments fourrière -que nous nommons «chenil d’isolation» et «chatterie d’isolation»- en sont ressortis, après mise en état sanitaire, pour être installés au refuge, en attente d’adoption. (Ce sont les animaux «trouvés» qui doivent obligatoirement être inscrits en fourrière, contrairement à ceux qui sont abandonnés au refuge par leur maître). Nous n’avons pratiqué que quelques euthanasies médicales, lorsque la médecine vétérinaire s’est déclarée impuissante à soigner l’animal et à soulager sa souffrance. Pour fixer les idées, depuis 1996, nous faisons pratiquer environ une dizaine d’euthanasies, par nécessité médicale, au total, par an.

 

Chats errants :

Chatte de Saussy

Cette jolie chatte vit à Saussy, sous la surveillance de sa protectrice.

70 vétérinaires ont signé le protocole d’accord du R.A.P.A.P.P.E.L. Ces praticiens, disséminés dans toute la Côte d’Or, nous consentent des tarifs de faveur pour la stérilisation et le tatouage des chats errants qui sont nourris sur leur lieu de vie par des bénévoles. Cette liste de vétérinaires peut être consultée par nos adhérents. Les particuliers ne peuvent adhérer au R.A.P.A.P.P.E.L., qui est une association regroupant des associations, mais ils peuvent, s’ils souhaitent soutenir la cause des chats errants, adhérer à «Charlotte et les autres… » Maison des Associations, Boîte AA6, 2 rue des Corroyeurs, 21068 Dijon cédex, et consulter le site internet www.charlotte-et-les-autres.com. (cette association est elle aussi en déficit).La Société pour la Défense des animaux, « Charlotte et les autres… » et le Chat libre dijonnais coopèrent au sein du R.A.P.A.P.P.E.L. (Rassemblement des associations de protection animale ne pratiquant pas l’euthanasie libératoire). Le R.A.P.A.P.P.E.L. a fait stériliser et tatouer, en 2011, 486 chats des rues, dans toute la Côte d’Or, les sauvant ainsi de la fourrière et de l’euthanasie. Un chiffre à méditer : au 31 décembre 2011, « Charlotte et les autres… » et le R.A.P.A.P.P.E.L. (sans tenir compte, donc, des frais engagés par la S.D.A. et le Chat libre) totalisaient 23 854 € de frais vétérinaires pour 2011 ; et il faut savoir que des factures 2011 vont encore arriver pendant tout le mois de janvier.

 

Abattage rituel et classement de la corrida au patrimoine immatériel français :

L’étourdissement préalable à l’abattage des animaux de boucherie est obligatoire en France depuis plus de 40 ans. Une dérogation permet toutefois d’abattre les animaux en pleine conscience, sans insensibilisation, dans le cadre strict de l’abattage rituel. Mais le nombre croissant d’animaux abattus sans étourdissement en dehors des considérations religieuses montre une dérive illégale inacceptable.

Une grande campagne organisée par les associations de protection animale demandait au Premier Ministre de prendre des mesures pour mettre un terme à cette dérive de l’abattage sans étourdissement et mettre en place, au nom de la liberté de conscience, un système d’étiquetage du mode d’abattage, comme l’a demandé le parlement européen. Nous n’avons pas obtenu satisfaction.

Subrepticement, sans la moindre annonce préalable, alors que 75 députés français étaient sur le point de demander l’abolition de la corrida, sur simple consultation d’une «commission indépendante » composée uniquement de professionnels et d’amateurs connus dans le milieu tauromachique, et bien qu’il soit de notoriété publique que la grande majorité des français est opposée à la corrida, le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, a classé la corrida au patrimoine immatériel français.

Les associations de protection animale se sont mobilisées pour demander l’annulation de cette inscription, en vain.

J’ai protesté (poliment) en écrivant au Président de la République, au Premier Ministre, au Ministre de la Culture, aux 5 députés de la Côte d’Or. A noter : Rémi Delatte (UMP) et Claude Darciaux (PS) ont pris nettement les positions que nous attendions et déposé, les deux fois, des questions écrites au gouvernement.

Sur les deux sujets en question, consultez notre site internet. Vous y trouverez l’information nécessaire.

 

Nos voix pour les animaux !

Animal cobaye, animal produit, animal objet, animal esclave…

L’animal est de plus en plus maltraité ou ignoré par les politiques. Classement de la corrida au patrimoine immatériel français, dérives dans les abattoirs où les animaux sont égorgés sans étourdissement préalable et meurent dans de grandes et longues souffrances…

Nos protestations sont restées vaines.

Organisée à l’initiative de la Confédération des S.P.A. de France, de l’Oeuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs, de l’alliance anti-corrida, de la Fondation Brigitte Bardot, de la Fondation Assistance aux animaux etc… une marche pour les animaux aura lieu à Nîmes le 24 mars 2012.
Code vestimentaire : noir et blanc exclusivement.
Consigne : marche silencieuse, calme et digne.
Rassemblement à 14 heures devant la gare de Nîmes.
J’y serai. Et vous ?

Si vous décidez d’y être aussi, pour que nous puissions éventuellement, d’une part, vous transmettre des éléments d’organisation et d’autre part nous compter, faites-le nous savoir, par courrier postal séparé exclusivement, en nous adressant le message suivant :
« Marche pour les animaux, à Nîmes, le 24 mars. J’y serai.
Prénom et nom :
Adresse complète :
N° de téléphone :
Je suis (ou je ne suis pas) adhérent de la Société pour la Défense des animaux ».

Vous pouvez consulter le site : nos-voix-pour-les-animaux.fr

 

La télévision nationale au refuge des Cailloux !

A la suite d’un article paru dans la presse et qui relatait la saisie, par les gendarmes et la Direction des Services Vétérinaires, d’une quinzaine d’animaux, chiens, chats et chinchillas, détenus dans un taudis de Semur-en-Auxois, dans des conditions incompatibles avec les besoins de leur espèce, puis leur arrivée au refuge, après décision de justice nous les confiant, un responsable de l’émission « 30 Millions d’Amis » a souhaité nous envoyer une équipe pour faire un reportage sur le refuge. Finalement, l’équipe est restée une journée entière et a réalisé quatre reportages, qui ont été diffusés en quatre fois, le dimanche, sur FR3. Nous en avons profité pour faire présenter, dans chacun de ces reportages, un « cas des cailloux ». Si vous avez regardé ces reportages, vous avez donc pu reconnaître M. Jompierre avec Uhman, Marie-Noëlle Ghisalberti avec Sally, Brigitte Dupont avec Nina et Odile Lippler avec Vérane. Après chacune des émissions, nous avons reçu de nombreux appels et procédé à beaucoup d’adoptions, certains adoptants venant de loin. Vérane, par exemple, a été adoptée par une parisienne qui a fait l’aller et retour dans la journée pour venir la chercher.

Et puis l’équipe de 30 Millions d’Amis, qui a l’habitude d’aller filmer dans les refuges et s’est beaucoup attardée dans le nôtre, m’a chaudement félicitée pour la bonne tenue de notre refuge. Il n’est paraît-il pas fréquent de voir un refuge aussi propre et des animaux manifestement heureux. Le mérite en revient bien sûr à toute notre petite équipe, et particulièrement à Jeanine Pagneux qui forme les animaliers, surveille tout et ne ménage pas sa peine, à tel point qu’elle est souvent complètement épuisée. Mention spéciale aussi à Claude Courthaudon, dont le contrat aidé s’est malheureusement achevé en octobre, et qui mettait un point d’honneur à donner un petit air de fête à notre refuge si vétuste, plantant des lavandes, réparant inlassablement tout ce qui s’abîme, peignant de couleurs claires les murs, les boxes, le bureau etc… Claude a été remplacé par un autre bricoleur, en contrat aidé lui aussi, qui connaît de nombreuses techniques et sait souder, ce qui est très utile, car le refuge comporte de nombreuses grilles qui, comme les portes des boxes des chiens, s’abîment très vite sous l’action de l’usure et de l’urine des chiens.

 

Congrès des S.P.A. de France :

Organisé par la Confédération des S.P.A., il s’est tenu à Dinard, les 28, 29 et 30 octobre 2011. J’y ai représenté notre association, et quelques administrateurs m’ont accompagnée : Odile Lippler, Jean-Claude et Françoise Chameroy, François Bacqué. Nous n’étions pas trop de cinq pour recueillir toutes les informations, participer à toutes les tables rondes, assister à toutes les conférences et prendre tous les contacts utiles au bon fonctionnement de notre association. Nous avons aussi puisé des idées pour le refuge en visitant la S.P.A. du pays de Saint-Malo. (Je précise que nous acquittons personnellement tous les frais et que cela ne coûte rien à la S.D.A. ; mais je présume que vous n’en doutiez pas). Nous sommes très reconnaissants à Mme Anne-Marie Hasson, Présidente de la Confédération des S.P.A. de France, d’organiser ce congrès si utile mais qui nécessite un travail considérable.

 

Fini, le Noël des animaux, vivent les portes ouvertes d’hiver !

Parce que, peu à peu, la belle idée du « Noël des animaux » qui se traduisait, il y a de cela quelques années à peine, par la venue au refuge de personnes prêtes à adopter un animal afin qu’il retrouve un foyer avant Noël, a presque disparu au profit de l’idée « animal cadeau » qu’on vient « acheter » pour l’offrir, tel un objet, à une personne à laquelle on désire « faire une surprise », notre refuge n’ouvrira plus ses portes, ni cette année, ni les suivantes, pour le traditionnel « Noël des animaux ».

Cela n’empêche pas d’adopter, bien au contraire : le refuge est ouvert, essentiellement pour les adoptions, tous les jours, sauf le jeudi et le dimanche. D’autre part, les personnes qui désirent déposer une obole pour que les animaux soient gâtés pour Noël et celles qui viennent apporter des friandises afin qu’elles soient distribuées le matin de Noël sont les bienvenues à tout moment.

Dorénavant auront lieu des « portes ouvertes d’hiver » (samedi 14 et dimanche 15 janvier en 2012), et cette manifestation remplacera avantageusement le Noël des animaux, car dès le début du mois de janvier, le refuge recueille de nombreux animaux qui ont été offerts comme cadeaux de Noël, et dont les récipiendaires sont pressés de se débarrasser. Comme les éleveurs et les animaleries ne reprennent pas les animaux vendus, tous arrivent au refuge (dans le meilleur des cas !) qui affiche complet pendant assez longtemps à cette époque.

 

Enquêtes pour maltraitance :

En quinze ans, j’ai eu à connaître bien des horreurs. Il semble qu’elles se multiplient depuis quelques années. Lorsqu’on peut obtenir une amélioration du sort de l’animal ou l’arracher au sort désastreux qui est le sien, on est soulagé. Mais il arrive qu’on intervienne trop tard ou que nos efforts ne soient pas couronnés de succès, et c’est souvent parce que les consignes que nous donnons aux personnes qui désirent nous faire part d’une maltraitance n’ont pas été respectées. Ces consignes se trouvent en permanence sur notre site internet.

Voici un exemple récent : une lettre anonyme nous parvient, accompagnée de photos montrant une vache absolument squelettique, boiteuse de surcroît et un cheval dont les sabots, qui n’avaient pas été parés depuis très longtemps, avaient poussé de telle sorte que la corne se brisait en fragments énormes par endroits. D’après la photo, il n’était pas impossible que le cheval ne puisse même plus marcher, ou alors avec de grandes difficultés. Nos consignes précisent que les signalements doivent se faire par courrier exclusivement, et que les lettres anonymes ne sont pas acceptées. Nous avons tout de même dépêché immédiatement une enquêtrice bénévole, qui n’a pas trouvé les animaux à l’endroit indiqué. Elle a sollicité l’aide des gendarmes, qui n’ont pas réussi à localiser les animaux. Lorsqu’enfin, après diverses recherches assez longues, notre enquêtrice a réussi à trouver le propriétaire, la vache était morte. Si nous avions eu l’identité de la personne qui a prévenu, nous aurions pu lui demander des précisions et la pauvre bête aurait peut-être pu être sauvée.

Autre exemple : nous conseillons de ne pas intervenir avant nous, et surtout pas pour se quereller avec celui qui maltraite l’animal. Une demande d’enquête nous parvient, concernant un chien enfermé dans un couloir de cave sombre et humide, contraint de se coucher à même le ciment, jamais sorti de sa prison. Contactée par notre enquêteur, la personne ayant écrit la lettre donne toutes les explications nécessaires pour trouver l’endroit, qui se situe en pleine campagne. Mais elle ne peut se retenir de dire à son voisin que notre S.P.A. va intervenir, lui prédisant probablement bon nombre de sanctions (alors que nous intervenons toujours avec politesse et sans proférer la moindre menace, seul moyen d’arriver à nos fins), et quand notre enquêteur arrive, le chien n’est plus là.

Si vous avez des signalements à nous faire parvenir, merci de bien respecter les consignes, dans l’intérêt des animaux. Et merci de les faire connaître autour de vous.

 

Travaux d’intérêt général :

Le service pénitentiaire d’insertion et de probation de Côte d’Or a pris contact avec nous il y a de cela quelques mois pour nous demander d’accueillir des personnes condamnées par la justice à une peine de prison qui peut, parce que la faute commise n’est pas gravissime, être transformée en un certain nombre d’heures de travail d’intérêt général. Le dossier qu’on nous a proposé de remplir ayant été rapidement accepté, nous avons récemment inauguré le dispositif en accueillant au secrétariat un jeune homme, informaticien de métier, qui a travaillé 60 heures sur nos sites internet (site S.D.A. et site « Charlotte et les autres ») pour remettre d’aplomb ce qui nous causait du souci depuis un certain temps. Jean Coron, notre webmaster bénévole, qui se charge de publier, chaque semaine les informations sur nos sites et les met à jour, a évidemment supervisé les opérations. Expérience positive, à renouveler. Nous sommes évidemment libres d’accepter ou non le cas que l’administration nous propose.

En vous remerciant à l’avance, et du fond du coeur, pour votre générosité et votre engagement, je vous prie de bien vouloir agréer, Cher adhérent, l’expression de mes meilleurs sentiments.

La Présidente,

Nicole Bacqué

Appel des cotisations 2011

Cher adhérent,

Vous ne l’ignorez pas : c’est grâce à vos cotisations et à vos dons que nous pouvons secourir ou sauver les animaux en détresse. Vous savez qu’au refuge ils sont recueillis, réconfortés, soignés si besoin, hébergés durant tout le temps nécessaire jusqu’à leur adoption. Mais l’idée que vous pouvez vous faire de notre action reste forcément un peu abstraite. C’est pourquoi je crois utile de vous conter quelques petites histoires de bêtes survenues en 2010, afin que vous puissiez mieux vous représenter la vie quotidienne du refuge… et mesurer l’importance de votre rôle, en prenant connaissance de ce qui n’aurait pas été possible sans votre soutien.

Elle s’était faufilée dans le sous-sol et cachée derrière une palette de boîtes, où la gardienne la découvrit un beau matin. Comment était-elle arrivée là ? Jetée par-dessus le mur pendant la nuit ? Cela arrive plusieurs fois par mois. Etait-elle venue par les toits, depuis le cimetière voisin où de nombreux chats errants se réfugient parce que le calme y règne ? Un ventre énorme, presque monstrueux ; pour le reste, partout on voyait le squelette sous la peau. On aurait pu compter les vertèbres et les côtes. Nous n’avions encore jamais vu un chat dans cet état. Impossible de parler de maigreur, c’était pire que cela. Le vétérinaire était désemparé. La laisser mettre bas ? Elle y perdrait la vie. L’opérer ? Elle ne supporterait pas l’anesthésie. Il fallait bien, pourtant, prendre une décision. On opta pour l’opération, à laquelle Nina survécut par l’effet d’un de ces miracles qui récompensent souvent notre détermination. Les bons soins prodigués par la gardienne et le vétérinaire lui avaient donné l’envie de vivre et la force de se battre, mais pendant les premières semaines de convalescence, personne n’osait encore se réjouir. Elle pesait 1kg800, avec six chatons dans le ventre, à son arrivée. Le poids moyen normal d’un chat de petite taille (sans chatons !) est de 4kg500. Au jour où j’écris, elle se porte très bien et attend au refuge le bon maître qu’elle mérite.

Nina

Nina. Lorsque la photo a été prise, l’antérieur gauche était encore tondu, à cause des perfusions qui avaient été nécessaires.

 

Quatre chiots de quelques jours à peine apportés, dans un carton, par une personne qui déclara les avoir trouvés devant sa porte. On apprit un peu plus tard qu’il s’agissait des chiots de sa chienne. Si elle avait dit la vérité, on lui aurait bien sûr demandé soit de garder les chiots encore un mois ou deux, afin que leur mère s’en occupe, soit de nous laisser aussi la mère. Trop pressée de se débarrasser de la progéniture de sa chienne, ne se souciant pas le moins du monde du sort des chiots qui risquaient pourtant leur vie du fait de la décision prise, la maîtresse indigne avait préféré mentir. L’histoire finit bien cependant : pendant de longues semaines, installés au chaud dans une cage de la chatterie d’isolation (on ne disposait d’aucun endroit plus convenable), les chiots ont été nourris au biberon, toutes les trois heures, même la nuit, par notre dévouée Jeanine. Quand ils ont pu se nourrir seuls, c’était un vrai plaisir de les voir patauger dans le plat de pâtée. Joueurs, câlins et bien dodus, ils ont vite été adoptés.

Mais il y a aussi des histoires qui finissent mal malgré tous nos efforts : quatre chatons de dix jours environ, n’ayant que la peau sur les os, enfermés dans un sac plastique jeté par-dessus le mur ; deux seulement ont survécu, malgré les efforts conjugués du vétérinaire et de la gardienne. Une chienne berger allemand de 14 ans ½, les deux chaînes mammaires couvertes de tumeurs si anciennes et si importantes qu’elles en étaient devenues inopérables, abandonnée par sa maîtresse. On s’aperçut que la pauvre bête urinait du sang, et l’échographie révéla qu’elle avait aussi un cancer de la vessie. Le sauvetage n’était pas possible, il fallut se résoudre à l’euthanasie. Mais même dans ces cas-là, une fois la colère et la déception évacuées, on peut quand même se dire qu’on a fait oeuvre utile : deux des chatons ont pu être sauvés ; on a mis fin, dans les meilleures conditions possibles, au calvaire de la chienne qui souffrait le martyre depuis assez longtemps déjà. Et si je vous parle ici d’euthanasie, c’est parce que le sujet ne nous gêne en rien. Nous pouvons l’évoquer librement, sans honte, sans hypocrisie, sans rien dissimuler ou passer sous silence, car nous ne pratiquons, très rarement d’ailleurs, que des euthanasies médicales, destinées à abréger les souffrances d’un animal, dans des cas semblables à celui que je viens de décrire, et lorsque le vétérinaire nous dit qu’il n’est plus possible de le soigner ou de le soulager.

La plupart du temps cependant, il suffit qu’un animal passe par notre refuge pour que s’inverse le cours de son destin, pour qu’une vie commencée sous de mauvais auspices se transforme en vie heureuse. J’en veux pour preuves tous ces chiens et chats âgés qui retrouvent un maître, tous ces animaux qu’une opération sauve ou remet sur pied : Tino, beagle aveugle âgé de 10 ans ; Gédéon, caniche abandonné à l’âge de 13 ans ; Loulou, beauceron adopté à l’âge de 10 ans ; Nougat, bichon de 12 ans ; Poupette, 13 ans ; Ralph, teckel de 14 ans ; Youki, 17 ans, « récupéré » in extremis par une de nos bénévoles (sa maîtresse, n’en voulant plus, était en route pour la gare de Dijon, où elle avait l’intention de l’attacher !) ; Alix, cocker spaniel anglais âgé de deux ans, retiré d’un élevage par décision de justice, et qu’il nous a fallu soigner pendant plus d’un an, avec de longues périodes d’hospitalisation. Tous sont maintenant dorlotés par de bons maîtres. Et puis la jeune chatte Rosine, arrivée avec la mâchoire fracturée, qui ne souffre d’aucune séquelle après une intervention chirurgicale et la pose d’un cerclage ; Aubane, qui a subi une ostéosynthèse pour réduire sa fracture ouverte de l’humérus ; Claudia, qu’une attelle portée pendant quelques semaines a remis d’aplomb ; Sabrina, qui a recouvré la santé après un mois et demi d’hospitalisation, et encore le chien Siméon, déposé au refuge couvert d’estafilades, de cicatrices de coupures et de brûlures, dont le vétérinaire nous a dit qu’il avait sans nul doute été martyrisé. Vous l’avez compris, et de toutes façons vous le saviez déjà : lorsqu’il s’agit de sauver un animal, nous ne renonçons jamais, quelle que soit la situation. Et notre détermination, notre optimisme aussi, s’avèrent très souvent payants.

Tino

Tino, des yeux aveugles mais pleins d’espoir.

 

D’une manière générale, la situation ne cesse de s’aggraver. De plus en plus, les animaux sont considérés comme des objets qu’on peut à sa guise prendre et jeter. Les abandons d’animaux âgés, qui étaient naguère assez rares, deviennent de plus en plus fréquents ; et surtout, les personnes qui abandonnent n’éprouvent plus ni honte, ni remords, ni regrets. Au contraire, elles semblent considérer qu’il s’agit là d’un acte parfaitement banal. En ce qui concerne les chats errants, c’est encore pire : vous pourrez voir dans nos informations complémentaires qu’il a fallu, pour leur sauver la vie, faire stériliser et tatouer 419 chats, hors refuge, en 2010. Ce nombre représente un record qui nous inquiète beaucoup, et ce qui se passe actuellement nous fait pressentir un nouveau record pour 2011. La crise, si souvent invoquée, a bon dos. C’est plutôt l’évolution des mentalités -désastreuse en ce qui concerne le respect de la vie animale- qui est en cause.

Il y a toujours eu, d’un côté, ceux pour qui l’animal est un compagnon, un être vivant auquel on doit des égards et, de l’autre côté, ceux pour qui les bêtes n’ont de valeur que si elles leur sont utiles, et sont considérées, au mieux, comme des instruments. Mais le fossé s’élargit à grande vitesse, depuis quelques années, entre les deux « clans ». De plus en plus nombreux, de plus en plus sensibles à la cause qu’ils défendent, ceux pour qui le respect de la vie animale est une valeur fondamentale sont plus décidés que jamais à faire entendre leur voix et leur générosité à l’égard des associations de protection animale, la nôtre en particulier, ne se dément pas. De moins en moins nombreux, mais aussi de plus en plus insensibles, égoïstes et presque fiers de leurs odieux comportements, ceux qui méprisent les animaux et se faisaient discrets il y a quelques années, ont dorénavant tendance à se livrer, sans vergogne et au grand jour, à des actes que nous réprouvons.

Siméon

Siméon, Chien martyrisé.

Rosine

Rosine : sa fracture à la mâchoire n’est plus qu’un mauvais souvenir.

Pour nous, adhérents de la Société pour la Défense des Animaux, les injustices faites aux animaux, les souffrances qui leur sont infligées, sont source de contrariétés, de colère, d’indignation, parfois même de découragement. Il nous faut lutter contre ces injustices et tenter d’abolir ces souffrances, bien sûr, dans la mesure de nos moyens, et nous devons aussi, pour rester optimistes, considérer ce que nous réussissons ensemble : une association de plus en plus « forte » et respectée, avec laquelle les pouvoirs publics doivent compter, dont le nombre d’adhérents, tous soudés autour des dirigeants, augmente chaque année ; un refuge dont le bon fonctionnement est unanimement reconnu ; un nombre considérable d’animaux : chiens, chats, lapins etc… hébergés, protégés puis confiés à l’adoption, toutes les précautions nécessaires ayant été prises… A titre d’exemple : le 10 août dernier, nous avions en charge 278 animaux. Alors, bien sûr, nos dépenses ne cessent d’augmenter : il faut nourrir et soigner nos protégés, de plus en plus nombreux ; tout ce que nous devons acheter augmente régulièrement, alors que la participation financière que nous demandons pour les adoptions est la même depuis dix ans : une hausse conduirait immanquablement à une baisse des adoptions. Et surtout, les contrats aidés auxquels nous avons l’habitude de recourir pour diminuer les frais de personnel se font de plus en plus rares. Il nous a fallu, en fin d’année 2010, embaucher deux animaliers entièrement à nos frais, l’un en C.D.I., l’autre en C.D.D. pour 6 mois, car le pôle emploi dont nous dépendons, ayant épuisé son « enveloppe », n’accordait plus aucun contrat aidé. Les salaires, auxquels il convient d’ajouter les charges sociales, représentent une dépense très importante. Et vous savez que notre S.P.A., qui ne reçoit pas les indemnités de fourrière assurant des ressources substantielles à la plupart des S.P.A., vit presque exclusivement des dons et cotisations de ses adhérents et sympathisants. En 2010, les aides financières extérieures (il s’agit uniquement de subventions en ce qui nous concerne) qui ont été accordées à notre association représentaient 3,24 % de nos recettes ; ce sont les dons et legs des adhérents de la Société pour la Défense des Animaux qui composaient les 96,76 % de notre budget.

Notre refuge se trouve, du 1er janvier au 31 décembre, en état permanent de surpeuplement, avec tous les soucis qui en découlent : certains chats vivent très mal le fait d’être trop nombreux (nos chatteries, prévues pour vingt chats au maximum, en abritent chacune plus de trente) ; certains n’osent pas sortir de leur corbeille, deviennent tristes parfois et il faut les surveiller de près pour qu’ils continuent à s’alimenter. Les chiens voient leur temps de sortie dans la cour réduit : il faut bien partager équitablement entre tous, et quoi qu’on fasse, les matinées ne comportent que quatre heures, et les après-midi aussi.

Youki

Youki, 17 ans, aujourd’hui adopté.

 

Pour ceux d’entre vous qui sont adhérents depuis peu, je reprends ici le paragraphe qui résume la façon dont les animaux sont accueillis et traités dans notre refuge : nous avons recueilli, en 2010, comme les années précédentes, des animaux en provenance de tout le département, et même d’autres départements de notre région, et nous avons procédé pour chacun d’entre eux à la mise en état sanitaire et légal nécessaire avant de les proposer à l’adoption. Tous les animaux, quels que soient leur âge, leur race, leur état de santé à l’arrivée, leur statut (animal abandonné ou animal trouvé), ont été systématiquement soignés, identifiés, vaccinés contre les maladies courantes de leur espèce. Les chats, mâles et femelles, ont été stérilisés et testés contre la leucose et le F.I.V. Les chiennes ont été stérilisées avant leur sortie du refuge pour adoption. Fidèles au principe que nous avons adopté, tous ensemble, dès 1996, nous n’avons effectué aucune euthanasie libératoire ni côté refuge ni côté fourrière, et le fait est assez exceptionnel pour être signalé. Tous les animaux qui sont entrés dans les bâtiments fourrière -que nous nommons «chenil d’isolation» et «chatterie d’isolation»- en sont ressortis, après mise en état sanitaire, pour être installés au refuge, en attente d’adoption. (Ce sont les animaux «trouvés» qui doivent obligatoirement être inscrits en fourrière, contrairement à ceux qui sont abandonnés au refuge par leur maître). Nous n’avons pratiqué que quelques euthanasies médicales, lorsque la médecine vétérinaire s’est déclarée impuissante à soigner l’animal et à soulager sa souffrance. Pour fixer les idées, depuis 1996, nous faisons pratiquer environ une dizaine d’euthanasies, par nécessité médicale, au total, par an. A titre d’exemple, euthanasies pour l’année 2010 : au refuge, 4 chiens et 2 chats ; en fourrière, aucun chien et 5 chats. Chaque fois, il s’agissait de cas désespérés.

Nous remercierons bientôt, en leur attribuant un diplôme de « compagnon de Saint-François d’Assise », les personnes au grand coeur (certaines sont adhérentes) qui viennent spécialement au refuge pour adopter un de ces « cas des cailloux » que nous présentons dans le Bien Public (en ce moment, les articles paraissent le dimanche) et sur notre site internet. D’année en année, ces personnes sont de plus en plus nombreuses ; souvent, elles récidivent, ayant gardé un bon souvenir de leur première adoption. Et toutes ces bêtes âgées, handicapées ou présentant une difficulté particulière, dont on nous disait, en 1996, qu’elles « ne seraient jamais adoptées » trouvent un maître aimant. Comme d’habitude, nous publierons les photos de cette réunion sur notre site internet, dans la rubrique « Distinctions ».

N’allez surtout pas en déduire que notre refuge n’abrite que des chiens âgés et des chats borgnes ! Il regorge, au contraire, d’animaux jeunes (et même très jeunes : chiots et chatons) et en pleine santé, et chacun peut à coup sûr trouver le compagnon à quatre pattes dont il rêve. Mais pour ces animaux, les adoptions n’ont pas besoin d’un « coup de pouce », elles se font naturellement, les visiteurs se laissant séduire par telle ou telle bête, souvent en un seul regard, par un de ces « coups de coeur » aussi fréquents qu’inexplicables.

Poupette

Poupette, abandonnée à l’âge de 13 ans, aujourd’hui adoptée.

 

 

Encore un mot, pour vous recommander de prendre connaissance du prospectus que nous joignons à notre lettre, afin de relayer la campagne initiée par l’oeuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs, campagne à laquelle s’est associée, ainsi que d’autres organisations nationales de protection animale, la Confédération nationale des S.P.A. de France. Davantage d’informations sur notre site internet, rubrique « actions et pétitions ».

Comme chaque année, je compte sur votre fidélité et votre générosité. Je ne suis pas inquiète : je sais que vous êtes tous très attachés à notre oeuvre commune, que votre adhésion à la S.D.A. n’a rien d’un accord de principe, mais relève au contraire d’une motivation profonde, d’un véritable engagement personnel. Je suis certaine que vous aurez à coeur de nous permettre, grâce à vos dons et cotisations, de continuer à secourir toutes ces bêtes abandonnées auxquelles notre refuge offre une chance, un espoir et la vie.

Je vous prie de bien vouloir agréer, cher adhérent, l’expression de ma reconnaissance et de mes meilleurs sentiments.

Le Président

Nicole Bacqué

Appel des cotisations 2010

Cher adhérent,

Bien que rédigeant début janvier le petit compte-rendu que je vous destine, je sais déjà qu’il vous parviendra plus tard que d’habitude. En effet, des tâches exceptionnelles se sont ajoutées à notre travail habituel, déjà bien lourd, et notre petit secrétariat est débordé. Une de ces tâches cependant est la bienvenue, car elle permettra une amélioration du fonctionnement de notre association : il se trouve qu’en assistant, en octobre dernier, au congrès des S.P.A de France, qui se tenait à Clermont-Ferrand, j’ai gagné, lors d’une tombola organisée un soir, le gros lot, offert par la Confédération et attribué par simple tirage au sort parmi les participants. Il s’agit d’un logiciel spécialement conçu pour la gestion d’une S.P.A, d’une valeur de 2000 euros. Notre trésorière, Odile Boch, avait eu l’occasion de se le voir présenter, et le trouvait fort intéressant et bien conçu, mais nous n’aurions jamais envisagé d’effectuer cette dépense, nous contentant d’utiliser un matériel sommaire, dans le souci constant que nous avons de ne dépenser que le strict nécessaire, sauf en ce qui concerne les animaux, qui sont très bien soignés et très bien nourris. Chance, donc, que ce logiciel qui nous échoit, comme tombé du ciel. Mais il a fallu prévoir deux journées entières d’installation et de formation par un informaticien venu de Lyon ( journées offertes par la Confédération) et surtout il convient que chacune prenne de nouvelles habitudes, s’entraîne à fonctionner différemment, et il faut reporter dans nos nouvelles bases une quantité très importante d’informations diverses, ce qui prend énormément de temps

Parmi les tâches que j’évoquais plus haut, certaines étaient -et restent- contrariantes au plus haut point : je vous ai adressé naguère une petite lettre de mise au point, après le scandale, largement médiatisé, provoqué par la gestion désastreuse de la S.P.A de Paris, que tout le monde persiste à nommer «S.P.A» tout court, ce qui crée une confusion et porte préjudice aux S.P.A de province, dont la nôtre, qui n’ont rien à se reprocher. Il a fallu écrire à tous les notaires de Côte d’Or, obtenir quelques minutes sur France Bleu, un reportage de FR3 etc… toutes ces démarches ne suffisant pas à ce que les médias, et surtout le public, ne fassent plus d’amalgame entre la S.P.A de Paris et la nôtre. Le mauvais feuilleton continue : plusieurs adhérents m’ont fait parvenir une lettre, datée du 16 décembre 2009, que la S.P.A de Paris (dont le siège se trouve au 39 boulevard Berthier) ose, sans vergogne, envoyer un peu partout en Côte d’or, où elle n’a aucune filiale. Il s’agit évidemment, comme d’habitude, d’un appel aux dons. Je vous soumets deux phrases relevées dans cette lettre : « Les 600 salariés de la S.P.A sont mobilisés pour m’aider à accomplir ma mission» et « nous avons besoin de vous pour nous aider à surmonter cette difficulté conjoncturelle». Il faut un bel aplomb (et peu de scrupules) pour qualifier de «difficulté conjoncturelle» ce que la Cour des Comptes appelle «compromettre sa mission et trahir la confiance de ses donateurs».

Malgré toutes les précautions que nous avons prises, je crains, pour 2010, une baisse des dons, les retombées injustes du scandale parisien s’ajoutant à la crise économique. Or, vous savez que notre S.P.A, qui ne reçoit pas les indemnités de fourrière assurant des ressources substantielles à d’autres S.P.A, vit presque exclusivement des dons et cotisations de ses adhérents et sympathisants. Pour exemple, en 2009, les subventions qui ont été accordées à notre association représentaient 4,45 % de nos recettes ; ce sont nos dons qui composaient les 95,55 % de notre budget. Vous pouvez nous aider, en expliquant dans votre entourage que notre association n’a rien à voir avec la S.P.A de Paris, qui est seule concernée par le scandale, et que nous gérons avec rigueur, sans gaspiller un seul centime, les fonds dont nous disposons.

Chiots

Ces chiots, victimes d’un départ malchanceux dans la vie, ont tous été adoptés

Chiots

Ces chiots, victimes d’un départ malchanceux dans la vie, ont tous été adoptés

Autre sujet de contrariété qui nous a fait perdre du temps : en novembre, des personnes, de plus en plus nombreuses, ont pris contact avec le refuge ; on leur téléphonait, sans se nommer mais en prétendant représenter la S.P.A de Dijon, donc la nôtre. A ceux qui s’étonnaient, on répondait que «c’était pour un sondage commandé par la S.P.A de Dijon». Vous devinez facilement que nous n’avons jamais eu l’idée saugrenue de lancer une pareille opération, et que nous ne nous permettrions pas de prendre contact de façon aussi cavalière. Soupçonnant une quelconque escroquerie, j’ai demandé au Bien Public de publier une mise en garde, ce qui a été fait. Les appels continuant de plus belle, j’ai pris conseil et porté plainte, directement auprès du Procureur de la République, pour usurpation de titre. Probablement connaîtrons-nous un jour prochain le fin mot de l’histoire… En attendant, vous pouvez constater que nous sommes confrontés à des faits graves, qui nous obligent à réagir et s’ajoutent à notre mission de protection animale, déjà très lourde et variée, et à laquelle nous devrions pouvoir nous consacrer exclusivement.

2009 a été pour nous tous, bénévoles et employés, une année très difficile. Les premiers effets de la crise économique se sont faits sentir, et nous avons hébergé cet été jusqu’à 274 animaux. Cet hiver, notre capacité d’accueil est encore largement dépassée. Tous les membres de l’équipe se serrent les coudes pour faire face à l’adversité : les animaliers, qui travaillent dans le froid, ont, comme tout le monde, mal au dos ou à la gorge, un gros rhume, voire une bronchite… Pas un seul jour d’absence. En forme ou pas, ils sont tous là, chaque matin avant l’heure, et ne quittent le refuge que lorsqu’ils estiment s’être occupés comme il convient des bêtes dont ils ont la charge : souvent, l’heure est largement dépassée… Depuis des mois, personne n’a demandé un seul jour de vacances. Tous assument la situation et le surcroît de travail, avec un grand sens des responsabilités. Et cette remarque s’applique aussi , bien sûr, à ceux, employés ou bénévoles, qui effectuent un travail administratif, ainsi qu’aux bénévoles auprès des animaux.

Quant aux employés, très dévoués vous l’avez compris : il y a Jeanine, seule employée en CDI, qui cumule les fonctions de gardienne, chef-animalière, infirmière et conseillère d’adoption; Danièle, Carine, Yann, animaliers à temps partiel; Danièle se charge également d’aller chercher, partout en France, les animaux adoptés au refuge que leurs maîtres ont perdus ou laissés (heureusement, c’est assez rare, et la majorité des adoptions réalisées sont de bonnes adoptions) ; Claude, bricoleur et animalier remplaçant, à temps partiel; excellent menuisier, bon peintre, il aménage actuellement la buanderie pour qu’on y puisse accueillir dans de meilleures conditions les nouveaux animaux de compagnie qu’on nous abandonne. (Actuellement, nous avons même un chinchilla, en plus des lapins, furets et cochons d’Inde habituels !). Il a récemment embauché Yann et Jean-Charles afin d’épandre neuf tonnes de gravier dans les cours, pour que nos chiens ne pataugent plus dans la boue; Jean-Charles, bricoleur à temps partiel, qui a rénové notre installation électrique, chauffage compris, et qui remet en peinture les chatteries et divers locaux; Agnès, à temps partiel également, qui se partage entre le secrétariat, au centre ville, et le refuge où elle accueille et renseigne les visiteurs. Le contrat aidé de Mélanie s’achevant début février, nous cherchons à la remplacer, et le recrutement s’avère laborieux.

Chien

L’adoption rend heureux, et le bonheur rend beau.

Pour nettoyer, soigner, nourrir toutes ces bêtes, pour recevoir les visiteurs l’après-midi, recueillir les abandons et procéder aux adoptions, pour effectuer nos très nombreuses charges administratives, satisfaire à toutes nos obligations et gérer les différents aspects de notre oeuvre de protection animale (enquêtes pour maltraitance, actions en justice, suivi des animaux adoptés, travaux d’entretien du refuge, relations extérieures, gestion du site internet, correspondance, fournisseurs, stérilisation hors refuge de chats errants, rapports et dossiers à envoyer aux différentes administrations, etc…) nous n’avons que 8 employés, dont 7 à temps partiel et sous contrats aidés par l’état. Cela représente 222 heures de travail par semaine, ou encore 6,2 employés en équivalent temps plein. Sachant qu’il nous faut, chaque semaine, consacrer 112 heures au nettoyage des boxes et des chatteries et à la distribution de nourriture, (4 employés pendant 4 heures chaque jour), 15 heures à la présentation des animaux à la visite vétérinaire, aux soins médicaux, aux distributions quotidiennes de médicaments et aux déplacements pour emmener les bêtes à la clinique et les ramener, 40 heures à l’accueil des adoptants au refuge (2 personnes sont nécessaires), 30 heures au minimum aux réparations, bricolages (notre refuge, datant de 1919, est d’une vétusté effroyable, et il y a toujours un mur qui se fend, un plafond qui s’effondre, une porte à changer, une poutre qui cède, une canalisation qui gèle, un grillage qui rouille) et au déchargement des palettes de nourriture et de litière, voyages à la décharge etc… vous constaterez que cela représente -au moins, car j’en oublie certainement- 5,6 employés en équivalent temps plein. Reste donc 0,6 employé -si l’on peut dire !- pour tout ce qui doit être fait au secrétariat. Vous ne serez donc pas étonnés si je vous dis que presque toute la gestion administrative, qui représente une charge de travail écrasante, est effectuée, bénévolement bien sûr, par quelques administrateurs. Une fois de plus, il me faut rendre hommage à Odile Boch, Trésorière, qui me seconde efficacement, travaillant chaque jour pendant des heures sans épargner sa peine. Et je remercie Jean Coron, qui s’occupe du site internet; Marie-Noëlle Ghisalberti, qui pilote les bénévoles auprès des animaux; Jean-François Jompierre, qui règne sur la pharmacie, et je demande pardon à tous ceux que je ne puis citer ici. En ce qui me concerne, je consacre chaque jour à l’association le plus clair de mon temps, en étant perpétuellement débordée malgré un travail acharné.

L’état nous rembourse une bonne partie du salaire des 7 employés sous contrats aidés, à temps partiel et à durée déterminée, et nous sommes exonérés de la plupart des charges sociales. Cette situation est très intéressante financièrement, mais il y a un revers à la médaille : recrutements fréquents et difficiles, temps à consacrer à la formation des personnes recrutées, dossiers divers à renseigner, possibilité, pour l’employé, de s’en aller du jour au lendemain s’il trouve un emploi en C.D.I. -cela vient de nous arriver- etc…

L’évolution de la société a évidemment des répercussions sur la vie quotidienne du refuge. J’en veux pour preuves les deux anecdotes suivantes, assez tristes : Depuis 1996, date à laquelle vous m’avez élue à la présidence de notre association, je me suis trouvée confrontée à bien des misères, à des faits révoltants, mais ceux que je porte à votre connaissance m’ont laissée pantoise. Cet été, on nous a volé une chienne. C’était déjà arrivé une fois, un jour de portes ouvertes: des jeunes gens s’étaient sauvés en courant, bousculant tout le monde, l’un d’entre eux tenant un teckel par la peau du cou. Mais cette fois, c’est une chienne berger allemand âgée de 10 ans, et qui venait de subir une hystérectomie, que deux malandrins ont jetée, un dimanche après-midi, par-dessus le mur du refuge fermé, après l’avoir prise dans son box. Ils avaient profité de l’absence tout-à-fait exceptionnelle de notre gardienne, qui venait de perdre sa mère, et réussi à neutraliser la chienne de garde, pourtant peu amène, en l’attachant. Heureusement, l’histoire, qui nous a tous beaucoup inquiétés, s’est bien terminée grâce à l’aide inespérée de plusieurs personnes et à un heureux concours de circonstances. Colline nous a été rapidement restituée par la police, elle n’avait pas souffert ; elle a été adoptée depuis et coule des jours heureux auprès de bons maîtres.

Colline

La chienne Colline

La deuxième anecdote s’est déroulée lors de la dernière journée « portes ouvertes » : la gardienne a découvert, devant le refuge, sur le trottoir, à même le sol, par temps froid et pluvieux, une chienne doberman âgée, paralysée – elle ne pouvait plus se mouvoir du tout – couverte d’escarres sur tout le côté gauche (celui sur lequel elle se couchait), les pattes écorchées, agonisante…Un mot, rédigé sur une enveloppe, était glissé sous le corps de la chienne : « Je sollicite votre intervention pour euthanasier ma chienne car nous souffrons et avons peu de moyens financiers ». Le manque d’argent, on peut comprendre, (encore que, renseignements pris, car nous avons su qui étaient les abandonneurs, ils auraient eu les moyens de recourir à un vétérinaire). Mais les procédés employés sont inacceptables : abandonner un animal mourant dans le froid, le priver de ses maîtres et le mettre dans la situation la plus inconfortable et la plus aléatoire possible au moment où il a le plus besoin de réconfort…n’avoir pas le courage de se présenter, s’enfuir sans savoir ce qu’il adviendra de la pauvre bête, livrée aux regards d’une foule curieuse, infliger aux visiteurs ce spectacle navrant…Vous n’ en doutez pas, nous avons fait ce qu’il fallait. Mais nous étions écoeurés, et l’énergie nous a quelque peu manqué pour animer le reste de la journée.

Heureusement, il y a aussi tous ces gens formidables ( certains sont adhérents) qui viennent spécialement au refuge pour adopter un de ces « cas des cailloux » que nous présentons dans le Bien Public et sur notre site internet. Ils furent plus nombreux encore cette année que l’an dernier ; certains récidivent, ayant gardé un bon souvenir de leur première adoption. Et nos vieux chiens, nos chats handicapés, toutes ces bêtes dont on nous disait, en 1996, qu’elles « ne seraient jamais adoptées » trouvent une famille aimante, un foyer accueillant. Comme chaque année, nous remercierons, le 22 avril prochain, en leur attribuant un diplôme de « Compagnon de Saint-François d’Assise », ces personnes au grand cœur. Comme d’habitude, nous publierons les photos de cette réunion sur notre site internet, dans la rubrique « distinctions ».

Nous avons accueilli, en 2009, comme les années précédentes, des animaux en provenance de tout le département, et nous avons procédé pour chacun d’entre eux à la mise en état sanitaire et légale nécessaire avant de les proposer à l’adoption. Tous les animaux, quels que soient leur âge, leur race, leur état sanitaire à l’arrivée, leur statut (animal abandonné ou animal trouvé), ont été systématiquement soignés, identifiés, vaccinés contre les maladies courantes de leur espèce. Les chats, mâles et femelles, ont été stérilisés et testés contre la leucose et le F.I.V. Les chiennes ont été stérilisées avant leur sortie du refuge pour adoption. Fidèles au principe que nous avons adopté, tous ensemble, dès 1996, nous n’avons effectué aucune euthanasie libératoire ni côté refuge ni côté fourrière, et le fait est assez exceptionnel pour être signalé. Tous les animaux qui sont entrés dans les bâtiments fourrière -que nous nommons «chenil d’isolation» et «chatterie d’isolation»- en sont ressortis, après mise en état sanitaire, pour être installés au refuge, en attente d’adoption. (Ce sont les animaux «trouvés» qui doivent obligatoirement être inscrits en fourrière, contrairement à ceux qui sont abandonnés au refuge par leur maître). Nous n’avons pratiqué que quelques euthanasies médicales, lorsque la médecine vétérinaire s’est déclarée impuissante à soigner l’animal et à soulager sa souffrance. Pour fixer les idées, depuis 1996, nous faisons pratiquer environ une dizaine d’euthanasies, par nécessité médicale, au total, par an. A titre d’exemple, euthanasies pour l’année 2009 : au refuge, 3 chiens et 3 chats ; en fourrière, 2 chiens et 1 chat. Chaque fois, il s’agissait de cas désespérés.

Les chiens qui ont été saisis le 9 juin dans l’élevage fermé par décision de justice sont enfin adoptables, et cette nouvelle va faire plaisir à ceux qui s’interrogeaient à leur sujet. Ces chiens nous avaient été confiés, le jour même de leur saisie, mais si nous en avions la garde, nous n’en avions pas la propriété et ne pouvions pas, par conséquent, les proposer à l’adoption. Le procès de l’éleveur a eu lieu cet été. Nous avions demandé au tribunal de nous accorder la propriété des animaux, mais celui-ci s’est déclaré incompétent à ce sujet, après avoir rendu son jugement sur les autres points en question. L’éleveur faisant appel du jugement, cette situation préjudiciable aux chiens aurait pu durer encore longtemps. Heureusement, l’éleveur s’est enfin décidé à nous permettre de les faire adopter.

Dès leur arrivée au refuge, ils avaient été soignés et réconfortés : une chienne très âgée, des cockers atteints de démodécie, l’un d’entre eux ayant été hospitalisé fort longtemps et suivant encore à présent un traitement, deux jeunes chiens amputés l’un du carpe, l’autre de l’extrémité d’un postérieur, une chienne craintive au point de se déplacer en rampant à son arrivée etc… toute une petite troupe qui ne cachait pas sa joie de découvrir le refuge, de disposer de vrais boxes au lieu de cages à lapins, de voir le jour au lieu d’être confinée dans un sous-sol, d’être soulagée de ses maux et de recevoir en abondance tout ce dont elle avait besoin, sans lésiner sur les caresses, aussi indispensables que les croquettes… Le bien-être ressenti par ces pauvres bêtes était visible ; leur reconnaissance est touchante. Comme tous les autres chiens et chats hébergés au refuge des Cailloux, ils attendent, confiants, une nouvelle vie, heureuse cette fois.

Cocker

Ce cocker a été soigné pendant des mois pour une démodécie

Beaucoup d’entre vous sont impatients de voir aboutir le projet de nouveau refuge, et nous questionnent à ce sujet. Nous n’avons pas beaucoup avancé cette année, je le crains ! On évoque dorénavant la possibilité d’une construction nouvelle, par étapes, sur le même site. Il ne s’agirait donc plus du tout du même projet mais, à la réflexion, l’idée nous semble bonne. En effet, notre emplacement actuel, en plein Dijon, présente bien des avantages. J’espère pouvoir vous en dire plus lors de l’assemblée générale, et j’espère surtout qu’à cette date le projet aura pris forme.

Comme chaque année, je compte sur votre fidélité et votre générosité. Je sais que vous êtes tous très attachés à notre oeuvre commune, et que vous aurez à coeur de nous permettre, grâce à vos dons et cotisations, de continuer à secourir toutes ces bêtes abandonnées, de plus en plus nombreuses, et auxquelles notre refuge offre une chance, un espoir et la vie.

Je vous prie de bien vouloir agréer, cher adhérent, l’expression de ma reconnaissance et de mes meilleurs sentiments.

Le Président

Nicole Bacqué

Appel des cotisations 2009

Cher adhérent,

J’aurais quantité d’informations à porter à votre connaissance concernant l’activité 2008 de notre association, les difficultés qu’il a fallu résoudre, celles qui perdurent, les réussites obtenues, les contrariétés et les satisfactions, mais je préfère vous conter d’abord quelques histoires de bêtes, sources de chagrin ou de joie car, si nous nous appliquons à faire fonctionner cette énorme machine qu’est le refuge, véritable entreprise -mais entreprise sans but lucratif, et dont le fonctionnement est assuré en majeure partie par des bénévoles, – c’est évidemment dans le seul but de venir en aide aux animaux malheureux, pour lesquels nous sommes bien souvent la dernière chance de salut.

Des dijonnais découvrent dans leur jardin un chaton tigré roux qui crie famine et se déplace sur trois pattes. Apitoyés, ils le nourrissent, le baptisent Carotte et font procéder aux premiers soins par leur vétérinaire, avant de l’apporter au refuge. Diagnostic : fracture du coude ancienne, consolidée, trop tard pour opérer. On imagine la détresse dans laquelle s’est trouvée cette petite bête, abandonnée et souffrant le martyre, pendant tout le temps nécessaire à la consolidation. Carotte, devenue Leslie, a peu à peu repris confiance, à force de tendresse et de bons soins. Retranchée dans sa petite cage de la chatterie d’isolation, elle en a fait son paradis : enfin un endroit où l’on ne souffre pas, où l’on a chaud, où l’on mange à sa faim !

Carotte Leslie

Le chaton Carotte-Leslie, adopté

Onze ans, une santé de fer, une pêche d’enfer et un caractère en or : malgré toutes ses qualités, malgré son âge, malgré tant d’années passées ensemble, Homère, superbe labrador sable, doit faire face à un abandon ; ses maîtres attendent l’arrivée d’un bébé, le chien est devenu encombrant.

Trouvé près de la gare de Velars, un matou mal en point est apporté au refuge. Après quelques semaines de soins, le chat Janvier, en pleine forme, rejoint en chatterie ses compagnons d’infortune. Il ne reste plus qu’à lui chercher un bon maître, et ce n’est pas le plus facile, car il a souffert si longtemps d’une gale auriculaire, parasite provoquant des démangeaisons insupportables, que cette affection a provoqué un othématome : l’oreille du chat est toute fripée, plissée, ratatinée, et le restera, bien qu’il soit guéri.

Grande joie en novembre dernier : du fin fond de l’Yonne, un jeune couple est venu pour adopter le chien Baptiste, au refuge depuis le 6 avril 1999 et jamais adopté malgré un article dans le journal et diverses incitations à l’adoption. Une malchance incompréhensible semblait s’acharner sur ce brave chien. A l’âge de dix ans, et après avoir séjourné presque neuf ans au refuge, notre Baptiste découvre enfin la vraie vie, et l’affection de bons maîtres qui consacrent une grande partie de leur temps à lui rendre la vie douce.

Je n’en finirais pas d’évoquer les «cas» que nous recevons à longueur d’année et que nous parvenons à faire adopter malgré une infirmité, une difficulté particulière qu’ils présentent ou le peu de temps qu’il leur reste à vivre : Heidi, seize ans et des tumeurs mammaires, trouvée dans un champ à Dijon Valmy, adoptée en toute connaissance de cause afin qu’elle puisse mourir au chaud, et blottie dans des bras rassurants, après avoir été choyée pendant quelque temps. Lambert, jeune fox tricolore oublié sur l’autoroute, adopté malgré les séquelles d’une attaque, conséquence probable du stress, qui survint peu avant son arrivée au refuge ; chiens abandonnés en raison de leur âge, sous divers faux prétextes, le cocker Norway parce que son maître partait pour l’Espagne, la chienne Patka parce que le sien abandonnait ses fonctions de gardiennage, le berger allemand Luigi parce que ses maîtres divorçaient, le braque Oliver parce qu’il ne chassait plus…

Ralph

Le gentil teckel Ralph attend toujours un maître

On pourrait citer aussi Sophia et Snoopy, bichons maltais inséparables, la première guidant le second, devenu aveugle ; Titus et Mirette, chiens âgés arrivant au refuge parce que le maître de l’un entrait à l’hôpital et la maîtresse de l’autre en maison de retraite ; des chats timides traumatisés, dans les chatteries surpeuplées, par le nombre de leurs congénères : Capucine qui n’osait plus faire sa toilette, Jacob qui ne mangeait pas si quelqu’un ne restait pas auprès de lui ; Hubert le chaton borgne, Harold le chat courageux arrivé au refuge pantelant, borgne, la gorge déchirée d’où coulait un mélange de sang et de pus… José, le vieux chien qui cherchait sa pitance dans les poubelles d’Auxonne… Tous ont été adoptés et coulent des jours heureux…

Je pense aussi au vieux chien de chasse Hippolyte, lâché dans la ville de Bèze pour qu’il aille mourir ailleurs, au chat Isaac qui trouvait refuge dans les égoûts d’Aloxe-Corton et qui arriva au refuge enfermé dans une cage pour oiseaux, au teckel Ralph abandonné à cause d’un cancer des testicules, que nous avons pu faire opérer et pour lequel le risque de métastases est très faible…

Le 29 mai prochain, nous remettrons à tous ceux qui, au cours de l’année, ont accueilli un de ces «cas des cailloux», leur diplôme de «Compagnon de Saint-François d’Assise». Un grand merci aux personnalités qui acceptent régulièrement d’honorer de leur présence cette petite réunion, conférant davantage de solennité à la remise des récompenses, et démontrant par leur présence l’importance que les collectivités locales accordent à ces actions généreuses et l’estime qu’ils portent à ceux qui les accomplissent. Vous pouvez voir les photos des réunions passées sur notre site internet, dans la rubrique «distinctions».

Nous avons, nous, adhérents de la S.D.A., la volonté, et l’honnêteté aussi, de mettre nos convictions en pratique. Car c’est bien beau de se réunir tous autour du refus de l’euthanasie libératoire, d’être légitimement indigné par le fait qu’on puisse envisager de mettre à mort un animal qu’il est possible de soigner, et même s’il est jeune, beau et en pleine santé, simplement pour dégager une place, encore faut-il faire ce qu’il faut pour que la belle idée de la chance donnée à chaque animal puisse être réalisable. En effet, il faut bien libérer les boxes pour les animaux qui arrivent, donc faire adopter tous ceux qui échouent au refuge. Et nous constatons, depuis 1996, sans que faiblisse jamais la détermination et l’engagement de chacun d’entre nous, que les adhérents de la S.D.A. se donnent les moyens de faire vivre leurs convictions, en accordant à leur association le soutien financier important qui est nécessaire à la réalisation de ses missions, et en adoptant les «cas des cailloux» que nous présentons dans le Bien Public et sur notre site internet.

Il y a bel et bien une «exception S.D.A.», je le constate lors de chaque congrès des S.P.A. de France, en discutant avec les autres présidents, stupéfaits que nous parvenions à trouver de bons maîtres pour tous les doyens et éclopés que nous recueillons, d’une part, et que nous arrivions à faire tourner le refuge, à procurer à nos protégés tout ce qui leur est nécessaire, sans recevoir d’indemnités de fourrière, d’autre part. Il faut préciser que bien qu’ayant une activité importante de fourrière, c’est-à-dire d’accueil des animaux errants, nous ne percevons pas d’ indemnité des municipalités à ce titre, puisque c’est la S.P.A de Messigny qui, ayant de longue date les contrats avec les municipalités, reçoit la presque totalité des indemnités fourrière des communes du département (Dijon inclus). Or, ces indemnités constituent habituellement la principale ressource des S.P.A., ressource dont nous devons nous passer.

Néanmoins, nous avons accueilli, en 2008, comme les années précédentes, des animaux en provenance de tout le département (voir liste de la provenance des animaux trouvés dans les informations complémentaires) sans compensation financière, et nous avons procédé pour chacun d’entre eux à la mise en état sanitaire et légale nécessaire avant de les proposer à l’adoption. Tous les animaux, quels que soient leur âge, leur race, leur état sanitaire à l’arrivée, leur statut (animal abandonné ou animal trouvé), ont été systématiquement soignés, identifiés, vaccinés contre les maladies courantes de leur espèce. Les chats, mâles et femelles, ont été stérilisés et testés contre la leucose et le F.I.V. Les chiennes ont été stérilisées avant leur sortie du refuge pour adoption. Aucune euthanasie libératoire n’a été effectuée ni côté refuge ni côté fourrière, et le fait est assez exceptionnel pour être signalé. Tous les animaux qui sont entrés dans les bâtiments fourrière -que nous nommons «chenil d’isolation» et «chatterie d’isolation»- en sont ressortis, après mise en état sanitaire, pour être installés au refuge, en attente d’adoption. (Ce sont les animaux «trouvés» qui doivent obligatoirement être inscrits en fourrière, contrairement à ceux qui sont abandonnés au refuge par leur maître). Nous n’avons pratiqué que quelques euthanasies médicales, lorsque la médecine vétérinaire s’est déclarée impuissante à soigner l’animal et à soulager sa souffrance. Pour fixer les idées, depuis 1996, nous faisons pratiquer environ une dizaine d’euthanasies, par nécessité médicale, au total, par an. A titre d’exemple, euthanasies pour l’année 2007 : au refuge, 4 chiens et 3 chats ; en fourrière, 0 chien et 4 chats. Chaque fois, il s’agissait de cas désespérés.

La plupart des animaux arrivant au refuge n’ayant jamais été montrés à un vétérinaire, leur «mise en état sanitaire» coûte cher, mais elle est absolument indispensable. Au total, ce sont 634 animaux (pensionnaires y compris) qui ont transité par notre refuge en 2007. (les statistiques 2008 ne sont pas achevées au moment où j’écris). Pour les six premiers mois de 2008, nous avons déjà pris en charge 314 animaux ; plus de 150 familles nous ont déjà confié leur animal en pension. Et les mois les plus chargés (juillet-août) n’ont pas encore été pris en compte, puisqu’ils font partie du second semestre, de loin le plus important.

Il ne faut pas oublier cependant que, si nous évoquons beaucoup les «cas des cailloux» parce qu’il faut les mettre en lumière pour qu’ils soient adoptés, la plupart de nos protégés sont des animaux jeunes, en bonne santé, assez souvent dotés d’un pédigree, document que nous nous empressons d’ailleurs de détruire. En janvier, on abandonne beaucoup les «cadeaux de Noël» : le chiot ou le chaton qu’on ne désirait pas, mais qu’on n’a pas osé refuser à celui qui l’offrait. Une allergie imaginaire sert parfois de prétexte. Assez souvent, sont abandonnés des animaux qui viennent d’être achetés dans une animalerie : chiots et chatons, parce qu’un enfant, qui a beaucoup insisté pour qu’on lui achète un compagnon à quatre pattes, ne s’en occupe plus au bout de quelques jours ; nouveaux animaux de compagnie (furets, souris, oiseaux, octodons, lapins…) parce qu’on ne sait pas comment il faut s’en occuper, ou simplement parce qu’on s’est rendu compte peu après l’achat que les besoins liés à leur espèce ne sont pas compatibles avec le mode de vie des humains.

Mais, en grande majorité, ce sont des animaux «trouvés» qui arrivent au refuge.(Ce sont en fait soit des abandons déguisés, soit des abandons particulièrement lâches : on jette l’animal dans la nature au lieu de le déposer dans un refuge). S’ils viennent de tout le département, beaucoup ont été trouvés à Dijon par des dijonnais.

cotisation 2009

Pourquoi m’avoir acheté, si c’était pour m’abandonner à la première occasion ?

Des nouvelles concernant le projet de nouveau refuge : un programme de construction et des besoins a été établi, bénévolement, par Jean-François Devalière, architecte en chef honoraire de la Ville de Dijon et membre de notre association. Ce travail très important a nécessité, en plus des compétences techniques indispensables, de nombreuses séances de concertation, des visites d’étude au refuge etc… Pierre Chaillot et moi-même avons participé de notre mieux, mais c’est Jean-François qui portait la responsabilité du projet avec tous les soucis que cela implique (et même plusieurs nuits d’insomnie !), et qui effectuait le travail. Nous sommes allés tous les trois, l’été dernier, remettre le dossier à Mme Carole Chalopin, Directrice du service de gestion du patrimoine de la Ville de Dijon, dont M. Alain Millot m’avait proposé l’aide précieuse. Enfin, Pierre Chaillot et moi-même avons été reçus à la Mairie le 23 décembre dernier, pour une concertation au sujet du projet, par M. Alain Millot, Premier Adjoint, et par M. Laurent Grandguillaume, adjoint au Maire, assistés par le Directeur général des services. Nous avons été très satisfaits de cette réunion, et sommes particulièrement reconnaissants à la Ville de Dijon de l’intérêt qu’elle porte à ce dossier et de la bienveillance qu’elle manifeste à l’égard de notre association. Nous avons par ailleurs sollicité un entretien auprès de M. François Sauvadet, Président du Conseil Général, et attendons que soit fixée la date de cette rencontre, dont nous espérons également beaucoup. Je ne manquerai pas de vous tenir régulièrement au courant ; je sais que vous attendez tous avec impatience le «déménagement» de notre refuge, qui permettra enfin à notre association de fonctionner normalement dans des installations respectant les normes actuelles (nos locaux sont conformes aux normes en vigueur… en 1919 !) mais une telle réalisation ne peut pas voir le jour rapidement. Vous avez néanmoins compris que désormais tous les espoirs nous sont permis.

Sujet d’inquiétude : l’augmentation très importante de nos dépenses obligatoires. Les médicaments tout d’abord, pour lesquels nous ne faisions, auparavant, que quelques rares dépenses, vraiment minimes, auprès de la centrale d’achat des vétérinaires. Les nouvelles lois entourant le médicament nous sont toutes défavorables, et leurs conséquences néfastes nous privent de nos sources d’approvisionnement habituelles : certains vétérinaires, qui nous donnaient leurs médicaments périmés, donc devenus invendables, mais néanmoins toujours utilisables pendant un certain temps, n’osent plus le faire en ce moment (il est interdit de donner un remède soumis à prescription sans avoir consulté l’animal et rédigé une ordonnance. Cette précaution, peut-être justifiée dans certains cas, devient inepte en ce qui nous concerne, puisque ce sont nos vétérinaires qui gèrent nos remèdes). J’ai moi-même reçu une lettre de «rappel à la loi» parce que j’avais fait paraître dans le Bien Public un petit article pour demander aux particuliers de nous apporter leurs médicaments entamés ou légèrement périmés. Depuis 1996, je faisais paraître cet article deux fois par an, et chaque fois, on assistait au refuge à un véritable défilé de personnes tout heureuses de se défaire pour une bonne cause de remèdes dont leur animal n’avait plus besoin, avec pour résultat plusieurs mètres cubes de spécialités diverses. Je ne pourrai plus le faire sans risquer de mettre l’association dans un mauvais cas. Les tests leucose/F.I.V. nous étaient fournis gratuitement par un laboratoire contre une étude portant sur les résultats. Nous devons désormais acheter les tests, vendus 7 € pièce. (coût en 2007 : 1113 €).

Nous avons en permanence 170 animaux à soigner, plus de 200 en période d’été, et le renouvellement est fréquent (l’un est adopté, le suivant arrive et il faut recommencer les soins). Après quelques mois de dépenses exorbitantes, car notre stock de remèdes, pourtant impressionnant, était pratiquement épuisé, après des périodes de colère, de découragement et d’exaspération, des pétitions demandant que les S.P.A. puissent continuer à se fournir auprès des centrales d’achat des vétérinaires, signées par des milliers de personnes et dont il n’a pas été tenu compte, nous sommes finalement arrivés à une solution, la moins onéreuse possible, et j’ai signé un contrat avec une pharmacie de Saint-Août, dans l’Indre, auprès de laquelle nous commandons à prix réduits les médicaments qu’il nous faut. Mais entre les prix réduits pour soigner 170 bêtes présentes au refuge en même temps, plus de 600 par an, et la gratuité précédente, il y a… une dépense considérable. Un exemple : la première commande effectuée en novembre auprès de la pharmacie de l’Indre, déjà très largement consommée fin décembre, a coûté 1785 €.

Frais vétérinaires : Ils ont augmenté de plus de 33 % en deux ans, et une nouvelle augmentation est intervenue dans l’été. Nous en sommes actuellement à 1600 € par mois en moyenne (contre 837 € en 2005), c’est-à-dire que nos frais vétérinaires ont presque doublé depuis 2005. La bonne volonté et le dévouement de nos vétérinaires, ainsi que les tarifs amicaux qu’ils nous consentent, ne sont évidemment pas en cause.

bénévole

Une bénévole câline les chats

Nourriture : Avec la viande que nous fournit la banque alimentaire, nous pouvions auparavant préparer la soupe des chiens 5 jours sur 7. Les quantités ayant beaucoup diminué, nous ne pouvons plus préparer qu’une soupe par semaine avec ce qui nous est donné. Et les pâtes que nous ajoutons à la viande ont elles aussi beaucoup augmenté ! Nous nous fournissons auprès de «Mars P.F. France» en palettes d’une tonne d’aliments déclassés. Or, il n’y a plus de croquettes déclassées depuis plus d’un an ; nous devons donc les acheter au prix du commerce. Quant aux boîtes déclassées, pour lesquelles nous ne payions, naguère, que le transport, elles nous sont livrées maintenant presque au prix du commerce, le transport seul étant gratuit. Frais de nourriture pour 2007 : 22714 €.

Salaires : Nos moyens financiers réduits nous obligent à employer essentiellement des personnes ayant droit à des contrats aidés par l’état (contrats d’avenir et contrats d’accompagnement vers l’emploi). Nous n’avons qu’une seule employée en C.D.I. Or, le remboursement par l’état est descendu, pour les personnes que nous employons, à 65 % ou 50 % du salaire pour 20 heures seulement, alors qu’il était naguère de 80 % ou de 85 % sur un nombre d’heures plus important.

Dans le même temps, nos recettes restent pratiquement stables : Les cotisations et dons augmentent légèrement chaque année, mais pas dans la même proportion que nos dépenses obligatoires. Or, notre budget est essentiellement alimenté par nos adhérents. Pour 2006, les dons et cotisations de nos adhérents représentaient 91,51 % de nos recettes, et ils représentaient 96,34 % de nos recettes en 2007. Le total des subventions et indemnités perçues par notre association réprésentait 8,49 % seulement de nos recettes en 2006 et 3,66 % en 2007. (Les variations dépendent des legs perçus, et non d’une diminution des subventions qui nous ont été accordées, pour 2007 et 2008, par la Ville de Dijon et le Conseil Général. Nous n’avons pas encore tous les résultats de nos demandes de subventions pour 2009).

C’est assez dire, une fois de plus, que la S.P.A. des Cailloux n’existe que par la détermination sans faille et la générosité de ses adhérents. Pendant longtemps, une inscription, disparue avec des travaux de rénovation, accueillait les adhérents en visite au refuge : «Nous vivons de vos dons». On aurait pu ajouter : «et de votre volonté». C’est vrai, plus que jamais, et je pense vous l’avoir démontré dans ce qui précède. Nous pouvons légitimement être fiers de notre oeuvre commune, de la qualité de l’entente qui règne entre nous tous et que révèle, chaque année depuis treize ans, le déroulement de l’assemblée générale : comptes approuvés à l’unanimité, administrateurs élus ou réélus à l’unanimité. Alors, à vous tous, merci et bravo !

Je viens ici, une fois de plus, vous proposer de poursuivre cette belle aventure. Je sais que je peux compter sur vous et que, malgré la crise, malgré les difficultés de tous ordres qu’elle génère, malgré l’abondance des sollicitations qui parviennent à chacun d’entre nous, vous continuerez à faire vivre notre association. Je vous en remercie au nom de toutes ces bêtes qui vous doivent la vie et un destin enfin heureux, et au nom de toutes celles qu’en 2009 nous sauverons ensemble.

Je vous prie de bien vouloir agréer, cher adhérent, l’expression de mes meilleurs sentiments.

Le Président,

Nicole Bacqué

Appel des cotisations 2008

Cher adhérent,

En ce début d’année, je viens ici, une fois de plus, faire appel à votre générosité et vous demander de bien vouloir renouveler votre adhésion à notre association. Votre soutien fidèle est pour nous d’un grand réconfort, car il témoigne de la confiance que vous avez en notre gestion. Mais il est surtout la condition même de l’existence du refuge, et par conséquent de la survie des animaux. Souvent je vous ai dit qu’ils vivaient de nos dons. Vous serez peut-être néanmoins surpris par les chiffres : pour 2006, par exemple (les comptes 2007 ne sont pas encore clôturés), les subventions et indemnités ne représentent que 8,49 % de nos recettes, contre 91,51 % pour nos dons et cotisations. Je précise qu’il s’agit là de résultats globaux, incluant le service d’accueil des animaux trouvés. Vous pouvez donc mesurer l’importance primordiale que revêt votre participation. C’est avec vos dons que sont acquittés les honoraires des vétérinaires, les factures d’aliments, les notes d’eau, de gaz, d’électricité, les impôts, les salaires des employés etc…

Vous savez depuis longtemps que nous gérons notre budget de façon très rigoureuse, avec le souci constant de ne pas gaspiller un centime. Pour exemples : nous faisons nous-mêmes les comptes et les feuilles de paie, le recours à un cabinet comptable étant fort onéreux ; nous avons deux employés seulement en C.D.I., l’une effectuant 35 heures par semaine en qualité de chef animalier-conseiller d’adoption-gardienne, l’autre 8 heures par semaine seulement (il s’agit d’un de nos anciens animaliers, aujourd’hui retraité et réembauché un jour par semaine). Les autres employés sont embauchés sous contrat aidé par l’état. Nous sommes donc remboursés d’une partie de leur salaire et dispensés des charges. Ces contrats étant de courte durée, cela implique évidemment, pour nous, la recherche fréquente de candidats, leur formation, des dossiers à monter, des démarches administratives à effectuer etc… et c’est à nous, bénévoles, qu’incombe la majeure partie du travail de secrétariat, qui s’ajoute à notre travail d’administration : Odile Boch et moi-même y consacrons toutes nos matinées, et une bonne partie de nos après-midi. Employer si peu de personnes rétribuées pour l’entretien de 170 animaux en moyenne, et pour toutes les activités liées à la protection animale représente une vraie gageure, et venir à bout de la charge quotidienne de travail relève souvent de l’exploit.

Si nous effectuons toutes les économies possibles en ce qui concerne les dépenses (et c’est indispensable, car malgré nos efforts, notre compte de résultats 2006 présentait un déficit d’exploitation), le maximum, en revanche, est fait pour les animaux, et je puis affirmer, une nouvelle fois, que la ligne de conduite que nous avions, tous ensemble, définie en 1996, est toujours respectée : tous les animaux, quels que soient leur âge, leur race, leur état sanitaire à l’arrivée, leur statut (animal abandonné ou animal trouvé), sont systématiquement soignés, vaccinés contre les maladies courantes de leur espèce, tatoués. Les chats, mâles et femelles, sont stérilisés et testés contre la leucose et le F.I.V. Les chiennes sont stérilisées avant leur sortie du refuge pour adoption. Aucune euthanasie libératoire n’est effectuée ni côté refuge ni côté fourrière, et le fait est assez rare pour être signalé. Tous les animaux entrant dans les bâtiments fourrière -que nous nommons «chenil d’isolation» et «chatterie d’isolation»- en ressortent, après mise en état sanitaire, pour être installés au refuge, en attente d’adoption. (Ce sont les animaux «trouvés» qui doivent obligatoirement être inscrits en fourrière, contrairement à ceux qui sont abandonnés au refuge par leur maître). Nous ne pratiquons que des euthanasies médicales, lorsque la médecine vétérinaire se déclare impuissante à soigner l’animal et à soulager sa souffrance. La plupart des animaux arrivant au refuge n’ayant jamais été montrés à un vétérinaire, leur «mise en état sanitaire» coûte cher, mais elle est absolument indispensable. Et je rappelle que notre S.P.A., qui a une importante activité de fourrière, c’est-à-dire d’accueil des animaux «trouvés», ne reçoit pas d’indemnité des municipalités pour ce service (exception faite pour une petite commune).

Si je réïtère chaque année ces explications, c’est pour informer les nouveaux adhérents de la façon dont nous concevons l’accueil des animaux sans maître, d’une part, et pour que ceux d’entre vous qui étaient déjà adhérents en 1996 sachent que nous continuons à «tenir le cap». Car ce qui nous a tous liés, ce qui continue à nous réunir, ce qui est notre raison d’être et notre particularité, c’est précisément notre refus catégorique de l’euthanasie. Loin de nous l’idée de critiquer ceux qui doivent la pratiquer : il y a beaucoup plus d’abandons que d’adoptions, l’euthanasie sans nécessité médicale est donc, en l’état actuel des choses, dans les fourrières de la plupart des S.P.A., presque inévitable, mais la mise à mort d’animaux en surnombre n’a rien à voir avec la protection animale, aussi avons-nous choisi de nous cantonner à une oeuvre de sauvetage et d’assistance aux animaux. Cette oeuvre, nous la poursuivons hors refuge en ce qui concerne les chats, dans le cadre du Rassemblement des associations de protection animale ne pratiquant pas l’euthanasie libératoire (R.A.P.A.P.P.E.L.). Nous prêtons main-forte à «Charlotte et les autres… », association adhérant, comme nous, à ce groupement, et qui a fait stériliser et tatouer l’année dernière 312 chats, les sauvant ainsi d’une mort certaine, en accueillant au refuge des cailloux les minous qui ne peuvent pas être remis sur leur lieu de vie en raison d’un handicap quelconque.

Ceux d’entre vous qui fréquentent le refuge ont pu constater que d’importants travaux, destinés à améliorer la qualité de la vie au refuge de nos protégés, ont été effectués cette année. C’est grâce, essentiellement, à la générosité de Michèle Pennequin, adhérente, Chevalier de Saint-François d’Assise et également Présidente d’honneur de «Charlotte et les autres… » que ces travaux ont pu être réalisés. Michèle, depuis plusieurs années, joue le rôle de Père Noël pour nos abandonnés, et nous lui en devons beaucoup de reconnaissance.

Les travaux en question nous permettent de «tenir» dans des installations vétustes, devenues obsolètes depuis longtemps. Le refuge a été conçu, en 1919, pour une cinquantaine de chiens. A l’époque, les chats étaient encore considérés comme des nuisibles… Actuellement, il accueille un grand nombre de chiens, de chats et de N.A.C., mal logés dans des locaux qui ne sont pas aux normes. Le refuge est devenu beaucoup trop petit : infirmerie minuscule, pas de salle d’opération, pas de vestiaire, pas de salle de réunion, pas d’atelier, pas de possibilité de stocker les marchandises, pas de parking, un minuscule bureau d’accueil etc…. Le secrétariat indispensable au fonctionnement de l’association est installé provisoirement, depuis plus de 10 ans, ainsi que les archives, dans un local dijonnais prêté par un administrateur, situation dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’est pas normale. Et cette liste des «manques» est loin d’être exhaustive… Nous sommes dans l’absolue impossibilité de nous mettre en conformité avec les exigences des différentes administrations (Direction des Services Vétérinaires, Environnement, Direction du Travail), ces administrations se montrant d’ailleurs patientes et bienveillantes à notre égard, mais elles ne pourront pas l’être indéfiniment. Il devient urgent que la Ville de Dijon accède à la requête que nous avons présentée il y a de cela quatre ans, requête à laquelle le Maire avait bien voulu répondre favorablement, et attribue à sa S.P.A. un terrain sur lequel pourraient être édifiés des bâtiments fonctionnels.

La justice n’est pas bien sévère avec ceux qui maltraitent les animaux, nous le savons tous. Quant à moi, je l’ai éprouvé par trois fois cette année :

Nous nous étions portés partie civile dans une affaire concernant un homme ayant battu à mort un berger allemand. Il avait avoué, les faits étaient prouvés. Un non lieu a été prononcé, car le délai de prescription était dépassé au jour du procès. Le tribunal a même dû ordonner que cet homme soit défrayé de ses frais d’avocat !

Une deuxième affaire, dans laquelle nous nous étions également portés partie civile, concernait un homme qui devait partir en vacances en Corse, mais qui a pris le temps avant d’attacher son chien à un arbre, dans un bois, et de s’assurer qu’il était mort. Il devait trouver le temps long, car le dossier nous a appris qu’il avait même interrogé sa future ex-femme pour savoir combien de temps pouvait tenir un chien sans manger et sans boire, indice confondant pour les enquêteurs. Le chien est mort de soif et de faim. Revenu de vacances, l’homme en question est allé récupérer le collier et la laisse, pour son prochain chien probablement… Notre avocat, Maître Anne, a brillamment plaidé ce dossier. L’homme a été condamné, sur le plan civil, à 200 € d’amende et 350 € au titre de l’article 475-1 (frais de représentation par avocat). Sur le plan pénal, il a été condamné à deux mois de prison avec sursis. Ce n’est vraiment pas cher payé pour ce que ce pauvre chien a enduré. L’homme en question n’avait même pas daigné se présenter à l’audience…

GilbertDepuis juin 2004, je galère pour essayer de faire punir une de nos adoptantes, gendarme de profession, qui a fait mettre à mort un de nos chiens, jeune, gentil et en parfaite santé, suite à un accident provoqué en fait par l’incompétence et le manque de jugement de la dame. Dossier épais, recueil de témoignages, visites aux responsables hiérarchiques de la jeune dame, plainte auprès du Procureur de la république etc… Des dizaines de démarches, des dizaines d’heures de travail… Le Procureur a finalement ordonné en 2007 une médiation pénale, à laquelle Maître Anne a bien voulu m’accompagner et à l’issue de laquelle j’ai accepté les propositions du médiateur, que la dame s’est permis, elle, de refuser… Finalement, le Procureur de la république a décidé de procéder à un classement sans suite… Le conseil d’administration n’entendant pas en rester là, nous envisageons maintenant une procédure civile.

Comme vous pouvez le constater, il est très difficile d’obtenir réparation des préjudices et de faire respecter les droits des animaux. La plupart du temps, on ne recueille que déboires et déceptions, ce qui n’est pas, d’ailleurs, une raison pour renoncer.

A vous qui soutenez si fidèlement notre cause mais êtes éloignés de la vie quotidienne de l’association, je voudrais raconter, à titre d’exemples, quelques-unes des petites histoires, tristes ou heureuses, parfois cocasses, qui émaillent ou pimentent nos journées.

Je pense à ce jeudi après-midi (jour de fermeture du refuge) où j’ai dû, en l’espace d’une heure, et toutes affaires cessantes, rappeler un employé en congé et trouver deux bénévoles pour sortir de la chambre froide, inutilisée depuis longtemps, les piles de couvertures et les palettes de nourriture (700 kg chacune) qui y étaient entreposées, pendant que le fils de la gardienne, appelé lui aussi à la rescousse, réparait le système électrique permettant de faire le froid, afin de pouvoir accueillir, comme si de rien n’était, un camion qui venait, sous bonne escorte de motards, nous livrer 380 poulets prêts à cuire saisis par les douanes le matin même, car le camion était en infraction avec la loi. Si nous n’avions pas pu prendre ces poulets, ils auraient fini à l’équarissage. Il avait fallu réagir très vite, comme souvent, mais nos chiens ont fait la fête pendant plus d’une semaine !

Ramassé à Genlis, presque inerte, un chat arrive au refuge, pantelant, borgne, la gorge déchirée, un énorme trou béant sous le cou d’où s’écoule un mélange de sang et de pus. Aussitôt conduit chez le vétérinaire, opéré d’urgence, il s’est remis très vite : manifestement il voulait survivre et avait beaucoup lutté pour cela. Notre Harold, aujourd’hui tatoué, vacciné et castré, vigoureux et confiant, attend avec impatience celui qui voudra bien lui offrir une nouvelle vie, heureuse cette fois.

Une adhérente, membre bienfaiteur, se présente au refuge ; elle vient de prendre sa retraite et fête l’événement en venant adopter un vieux chien. C’est difficile, pour une bonne âme, d’en choisir un, car cela signifie que les autres vieux toutous vont rester au refuge. Elle repart avec Jumpy, 13 ans, après avoir fait un chèque d’un montant très largement supérieur à la participation demandée pour une adoption, et s’étonne même lorsque je la remercie chaleureusement d’avoir choisi un chien âgé : pour elle, cette démarche est naturelle, évidente. Nous leur souhaitons, à elle et à Jumpy, tout le bonheur qu’ils méritent.

A propos d’animaux âgés, je ne saurais trop vous inciter à consulter, sur notre site internet, une nouvelle rubrique que nous venons de créer : «les cas des cailloux». Nous y présenterons, à l’aide d’un texte et d’une photo, les animaux qui ont le moins de chances d’être adoptés, en raison de leur âge, d’un handicap, d’un trait de caractère particulier ou d’un séjour trop long au refuge. Si certains d’entre nous pouvaient suivre l’exemple donné par la maîtresse de Jumpy, ce serait bien réconfortant.

Quelquefois, on serait tenté de penser que les animaux en détresse savent que leur salut se trouve au refuge des Cailloux : je pense au chien Lorenz, qui attendait sagement, à cinq heures du matin, tranquillement assis devant le refuge, que la gardienne lui ouvre la porte ; ou encore, plus récemment, au chien Gilbert, qui a profité de l’ouverture du portillon, à midi, lors de la sortie des animaliers, pour entrer dans la cour du refuge et aller dire bonjour à tout le monde, en attendant qu’on lui attribue un box. Il a eu moins de chance que beaucoup d’autres : nous avons fait pour lui tout ce qu’il fallait, réconfort, mise en état sanitaire etc… Nous l’avons équipé d’une petite botte, puis d’une chaussette spéciale, en attendant que sa patte malade guérisse. Puis, un matin, son ventre a enflé brusquement : hémorragie interne, cancer de la rate, fin de l’histoire. Le vétérinaire l’a euthanasié après tranquillisation et anesthésie générale. Son animalière l’a accompagné jusqu’au bout, comme nous avons coutume de le faire dans ces cas-là.

Harold

 

 

Le chat Freddy passait beaucoup de temps dehors, recherchant les endroits ensoleillés. Or l’abus de soleil provoque fréquemment des «chancres» (cancers) des oreilles ou du nez chez les chats blancs. C’est ce qui est arrivé à Freddy, dont les deux oreilles étaient blanches… Une opération s’avérait nécessaire, car le chat souffrait beaucoup et se grattait au point que ses oreilles étaient déchiquetées et en permanence ensanglantées. Les maîtres de Freddy ont préféré l’abandonner, après avoir vécu 14 ans en sa compagnie. La S.D.A., qui soigne systématiquement tous les animaux qu’elle recueille, a tenté l’opération, qui a très bien réussi. Evidemment, notre pauvre vieux Freddy n’a plus d’oreilles, mais il a supporté vaillamment les soins post-opératoires et combattu avec succès un glaucome et le coryza.

Gilbert

Un brave chien, Titi, est abandonné par ses maîtres, qui répondent tranquillement aux questions qu’on leur pose pour essayer de mieux connaître l’animal. «Ah oui, il boite, c’est parce qu’il est tombé du premier étage, il y a trois mois… Non, on ne l’a pas emmené chez un vétérinaire, ça ne saignait pas. Il a beaucoup pleuré pendant quinze jours, il avait beaucoup maigri aussi, mais maintenant ça va…» Diagnostic de notre vétérinaire, d’après la radio que nous avons fait pratiquer : fracture du fémur avec déplacement de l’os. On imagine la souffrance du chien, qui n’a même pas eu droit à un antalgique alors qu’il aurait fallu l’opérer d’urgence. L’histoire, cette fois, finit bien : Titi a été adopté par des gens charmants, prenant ainsi sa revanche sur un passé injuste.

Je pourrais aussi vous parler du chien Snoopy, découvert allongé auprès de sa maîtresse morte depuis trois jours, du chat Guillaume arrivé au refuge à l’état de squelette, et qu’il fallut alimenter avec précaution pour qu’enfin, au bout de quatre mois, il retrouve une corpulence à peu près normale, du petit chien Hégisippe, arrivé couvert de croûtes provoquées par une gale démodécique ancienne et jamais soignée, et qu’on plonge chaque matin dans un seau rempli de désinfectant pour hâter sa guérison…

Guillaume

Guillaume

Hégissipe

Hégisippe

 

 

 

 

 

 

 

Et puis il y a tous les autres : les jeunes, les vieux, les bêtes de race et les croisés, ceux qui ont été maltraités, ceux qui ont été dorlotés et se retrouvent au refuge à la suite d’un mauvais coup du destin, ceux qui arrivent agressifs et qu’on amadoue, ceux qui arrivent tremblants et qu’on réconforte, les malades, les blessés, les bien-portants, les chiens, les chats, les furets, les lapins, les oiseaux, les hamsters, les gerbilles, les «trouvés», les «abandonnés» au refuge, les «jetés par-dessus la grille», les «découverts dans la benne par les éboueurs», les «attachés à la poignée de la porte» parce qu’ils ont la teigne ou qu’ils ne savent pas chasser le hérisson, bref tout un peuple à quatre pattes que nous pouvons sauver grâce à vous, et dont tous les membres sont traités avec une exacte justice.

Alors, en leur nom à tous, je vous remercie bien sincèrement pour vos cotisations et pour vos dons, et je vous prie de bien vouloir agréer, cher adhérent, l’expression de mes meilleurs sentiments.

Le Président,

Nicole Bacqué

Appel des cotisations 2007

Cher adhérent,

Comme d’habitude, je viens ici, en ce premier mois de l’année, tenter d’établir pour vous un compte-rendu sommaire de l’année écoulée, avant de faire appel, une fois de plus, à votre générosité et à votre soutien, afin qu’ensemble nous poursuivions, en 2007, notre action en faveur de toutes ces bêtes oubliées, abandonnées, maltraitées, perdues, malheureuses, qui dépendent de nous et n’ont que nous au monde, et pour lesquelles notre refuge représente la dernière chance -et bien souvent la seule-.

L’année, une fois de plus, a été éprouvante, et j’ai fini par me faire à l’idée qu’il ne pouvait pas en être autrement : s’il s’agissait seulement de recueillir de pauvres bêtes, de les soigner, de les réconforter, de leur redonner confiance puis de les faire adopter, la tâche serait déjà, vous pouvez aisément l’imaginer, stressante et difficile. Mais, pour pouvoir effectuer auprès des animaux cette mission essentielle qui nous incombe -et qui est notre seul but à tous- il nous faut gérer le refuge et l’association comme une entreprise, avec tous les soucis administratifs, matériels et financiers que cela implique. A deux différences près cependant : la première, c’est que les « patrons » sont bénévoles ; et la seconde, c’est que nous n’avons à vendre, pour assurer notre financement, ni produit attrayant, ni service dont on ne peut se passer, mais seulement un petit morceau de bristol -la carte d’adhérent- qui témoigne de notre engagement et de nos sentiments à tous.

Parmi beaucoup d’autres, voici quelques-unes des difficultés qu’il a fallu résoudre : à l’automne, notre petite Renault Express, seul véhicule de l’association, s’est fendue en deux, après avoir transporté, pendant treize années, quelques milliers d’animaux et des tonnes de nourriture et de matériaux divers. Il a fallu la remplacer de toute urgence, car il ne se passe pas de jour sans qu’on doive emmener à la clinique une ou plusieurs bêtes. C’est une Kangoo neuve et spécialement aménagée qui a pris le relais, mais nous n’avions pas prévu cette dépense pour 2006, pensant que la petite Express, que nous chouchoutions, allait durer encore un an ou deux.

La nouvelle voiture

La nouvelle voiture

Il a fallu se pencher sur un souci de chauffage : dans toutes les chatteries, les radiateurs électriques, très anciens, véritables « grille-pain », procuraient très peu de chaleur tout en consommant beaucoup. Les mêmes « grille-pain » équipaient la maison de la gardienne, et deux d’entre eux seulement fonctionnaient encore. Après avoir consulté des entreprises spécialisées, en espérant changer pour une énergie moins chère que l’électricité, il a fallu se résoudre, rien d’autre ne s’avérant possible, à procéder à l’installation de nouveaux radiateurs électriques radiants et nettement plus efficaces que les anciens, et ces travaux sont presque terminés. Dès qu’ils seront achevés, il faudra passer à des travaux de maçonnerie, pour lesquels j’ai accepté le devis, car le bâtiment dans lequel se trouvent les nouveaux animaux de compagnie (lapins, furets, gerbilles etc…) ainsi que la buanderie et le grenier s’est lui aussi fendu en deux (comme la voiture !) sur toute sa hauteur, et la fente mesure plusieurs centimètres de large, si bien que nous nous sommes trouvés dans l’obligation d’héberger dans notre minuscule bureau la perruche récemment abandonnée, cet oiseau craignant le froid.

Il a fallu également gérer un gros souci informatique : nos logiciels, complètement obsolètes, ne permettaient pas que soient « récupérés » nos documents et fichiers (ils sont au nombre de 3000 environ) et nous avons craint pendant plusieurs mois de devoir tout « ressaisir ». Le pire a pu être évité, nous nous remettons « à flots » progressivement, mais l’informaticien, Odile Boch et Agnès ont vécu d’effroyables semaines…

Le plafond du local baptisé pompeusement « pharmacie », où nous entreposons nos réserves de médicaments, vient de s’effondrer (8 janvier 2007)… Le bénévole qui trie et range les remèdes a réussi à les «sauver», mais il va falloir débourser 3800 € (hors taxes) pour la réparation.

Cocotte

La péruche Cocotte

Ces quelques petits exemples (un fétu de paille sur l’océan des soucis qui nous accablent) pour que vous sachiez que ce qui se passe au refuge lorsqu’il est ouvert, l’après-midi, -et qui est notre raison d’être- n’est que la partie visible de l’iceberg, et n’est rendu possible que par sa partie immergée : un travail très astreignant, ingrat, prenant, souvent ardu et pour lequel il faut sans cesse lutter contre le découragement. Et j’avoue que si je n’avais pas à mes côtés, chaque jour, depuis un peu plus d’un an, notre trésorière, j’y aurais certainement cédé… Odile Boch vient travailler avec moi au secrétariat tous les matins, et si elle ne part jamais avant midi, elle arrive parfois bien avant 8 heures !

En ce qui concerne le personnel : Jean a pris sa retraite, mais il accourt dès que nous avons besoin de lui pour un chien difficile ou une petite réparation. Jeanine dirige les animaliers le matin, se transforme en conseiller d’adoption l’après-midi et devient gardienne le soir venu. Cela fait 28 ans qu’elle court du matin au soir. Danièle, Claude, Cécile, Yann, animaliers sous contrats aidés par l’état, s’investissent à fond dans leur travail et s’en acquittent avec beaucoup de coeur.

Nous le savons tous depuis longtemps, il faut envisager un « déménagement » du refuge, nos locaux étant beaucoup trop petits pour notre activité, très vétustes, ne correspondant pas -et beaucoup s’en faut- aux normes actuelles. Il convient d’étudier et de mettre sur pied un projet que je pourrais soumettre ensuite au Conseil Général et à la Mairie de Dijon, ces deux collectivités locales se montrant très bienveillantes à notre égard. Pour ce faire, la constitution d’une petite équipe efficace et déterminée est nécessaire, et je fais ici appel aux bonnes volontés.

Les nombreuses démarches que nous effectuons depuis des années en faveur des chats errants, et notre combat pour que leur mise en fourrière soit remplacée par leur stérilisation, identification et relâcher sur leur lieu de vie continuent à porter leurs fruits : des conventions R.A.P.A.P.P.E.L. sont signées avec plusieurs mairies : Dijon, Crugey, Fauverney, Izeure, Perrigny-sur-l’Ognon. Des négociations sont en cours avec de nombreuses autres communes. La Mairie de Dijon a bien voulu accorder au R.A.P.A.P.P.E.L., pour cette action, une subvention de 2000 euros, et le Conseil Général nous a attribué une subvention de 1500 euros. Le R.A.P.A.P.P.E.L. a fait stériliser et tatouer, en 2006, plus de 200 chats dans tout le département.

Notre S.P.A. a pu, grâce à vous, recueillir, soigner, sauver, replacer de nombreux animaux. La ligne de conduite que nous avions, tous ensemble, définie en 1996, est toujours respectée : tous les animaux, quels que soient leur âge, leur race, leur état sanitaire à l’arrivée, leur statut (animal abandonné ou animal trouvé), sont systématiquement soignés, vaccinés contre les maladies courantes de leur espèce, tatoués. Les chats, mâles et femelles, sont stérilisés et testés contre la leucose et le F.I.V. Les chiennes sont la plupart du temps stérilisées avant leur sortie du refuge pour adoption. Aucune euthanasie libératoire n’est effectuée ni côté refuge ni côté fourrière, et le fait est assez rare pour être signalé. Tous les animaux entrant dans les bâtiments fourrière -que nous nommons «chenil d’isolation» et «chatterie d’isolation»- en ressortent, après mise en état sanitaire, pour être installés au refuge, en attente d’adoption. (Ce sont les animaux «trouvés» qui doivent obligatoirement être inscrits en fourrière, contrairement à ceux qui sont légalement abandonnés par leur maître). Nous ne pratiquons que des euthanasies médicales, lorsque la médecine vétérinaire se déclare impuissante à soigner l’animal et à soulager sa souffrance. La plupart des animaux arrivant au refuge n’ayant jamais été montrés à un vétérinaire, leur « mise en état sanitaire » coûte cher, mais elle est absolument indispensable. Et je rappelle que notre S.P.A., qui a une importante activité de fourrière, c’est-à-dire d’accueil des animaux «trouvés», ne reçoit pas d’indemnité des municipalités pour ce service (exception faite pour une petite commune).

2006, comme les années précédentes, nous a apporté son lot d’animaux abandonnés encore plus lâchement que d’autres : chiens et chats jetés par-dessus le mur du refuge, dans les jardins de certains administrateurs de la S.D.A. ou encore dans la salle d’attente d’un de nos vétérinaires ! Parmi eux, le chat Erwan, dont voici l’histoire : le portillon du refuge s’entr’ouvre et la secrétaire s’attend à voir entrer un visiteur. Elle n’aperçoit qu’un avant-bras et une main, qui tient un chat par la peau du cou et le jette brusquement et très violemment dans la cour, en direction du bureau. Quelques jours après, on s’aperçoit que le chat peine à uriner ; il faut le sonder, et à cette occasion on découvre une lésion de l’urêtre, anomalie gênant la miction et nécessitant une urétrostomie (ablation du pénis). On soupçonne donc les raisons de cet abandon sauvage, et on comprend mieux le comportement terrorisé du chat : une grande souffrance due à sa malformation s’ajoute à sa crainte d’être de nouveau maltraité. Nous avons fait procéder à l’opération nécessaire, et dès la convalescence terminée, nous avons constaté un changement radical dans l’attitude de la pauvre bête : paisible, confiant, câlin, juste un peu timide encore, il espère maintenant qu’un vrai maître va venir le chercher. En attendant cet heureux épilogue, un parrainage serait le bienvenu, car il est conseillé de nourrir Erwan essentiellement avec des boites, sachets et croquettes CD, que l’on trouve chez tous les vétérinaires, mais qui sont un peu onéreuses pour une association.

Erwan

Erwan

Deux chiots, deux frères, sont abandonnés, légalement cette fois, par une de ces personnes encore beaucoup trop nombreuses qui, au mépris de la loi, font faire à leur chienne deux portées par an, dans le but de vendre la portée, non vaccinée, non tatouée, non examinée par un vétérinaire, donc une deuxième fois au mépris de la loi. Nos deux chiots sont ceux qu’elle n’a pas réussi à «placer». L’un semble en bon état, l’autre est un peu malingre et souffre d’un ulcère à l’oeil. Le premier n’a pas survécu : infesté par les vers, il n’a pas supporté la vermifugation, pourtant tentée avec prudence et parcimonie. Nous n’avons pas pu sauver l’oeil du second, soigné dès son arrivée au refuge, mais beaucoup trop tard quand même. En revanche, il se porte dorénavant comme un charme.

Etre au bureau du refuge, l’après-midi, c’est faire face à des situations extrêmes et éprouver des émotions aussi fortes que contradictoires. Je passerai vite sur les adoptions : reconnaissance envers la personne qui est venue là dans le but d’inverser le cours du destin d’un animal malheureux, satisfaction de savoir que le chat Etienne et la chienne Prudence ont enfin trouvé un maître, échanges chaleureux entre des gens qui se comprennent et veulent faire ensemble reculer le front de la misère animale. Mais il y a les abandons, et c’est souvent la douche glacée, le moment insupportable. A celles qui se relaient au bureau (Jeanine, Agnès, Danielle), je rabâche sans cesse les mêmes consignes : rester calme quoi qu’on fasse et quoi qu’on dise, écouter sans broncher, sans contester, sans manifester la moindre désapprobation, toutes les inepsies, voire les horreurs, proférées par certains abandonneurs, et ce dans l’intérêt de l’animal. Il faut une grande maîtrise de soi pour respecter ces consignes, et ce d’autant plus que, si on se trouve là, c’est bien parce qu’on aime les animaux. Quant à moi, si je suis convaincue qu’il faut procéder ainsi, je n’en suis pas capable : récemment, de passage au refuge, je me tenais au bureau lorsqu’arrive une famille, le père marchant devant et tenant un panier de transport pour chat à la main, la mère le suivant et précédant ses deux fils. Probablement avait-on pensé qu’assiter à l’abandon-punition du chat était instructif pour les enfants. Leur vétérinaire a refusé d’euthanasier le chat, aussi on nous apporte le monstre qui, depuis neuf ans, les griffe et les mord. Et la mère d’exhiber son avant-bras griffé, attendant qu’on la plaigne -mais en vain-, car il ne nous a fallu que quelques instants pour comprendre que l’agressivité du chat devait être une réaction de défense. La secrétaire osa demander une explication concernant le carnet du chat et se fit rabrouer vertement. Quant à moi, presque sans m’en apercevoir, je prononçai : «pauvre chat» ; nous avions déclenché une crise d’une violence inouïe : hurlements de la mère qui m’accusait de vouloir que le chat crève les yeux de ses enfants, menaces du père qui allait tirer une balle dans la tête de l’animal, puisque ni son vétérinaire ni nous-mêmes ne voulions les comprendre. Jeanine réussit à les rattraper, car ils partaient en vociférant, puis à parlementer et à «récupérer» la bête féroce, avec laquelle on prit évidemment des précautions particulières, c’est-à-dire qu’on la traita exactement comme les autres chats. Le tigre n’a jamais causé le moindre souci, il est doux et paisible, et manifestement très content d’avoir échappé à son ancienne vie.

La vie quotidienne du refuge est faite de la succession d’événements souvent heureux, puisque ce sont parfois de véritables sauvetages que nous effectuons, grâce à votre soutien. Je pourrais, si je disposais de davantage de place, vous conter l’histoire de Brownie, petite chienne abandonnée à l’âge de 9 ans par des maîtres indifférents, puis adoptée par une gentille institutrice ; celle de Daniel, déposé au refuge parce qu’il était très vieux et aveugle et qui a cependant terminé sa vie traité comme un pacha ; celle de Whisky, qui vivait en permanence attaché à une voiture et qu’une de nos bénévoles a sauvé ; celle de ces deux Saint-Bernard, pour lesquels nous avons peiné à trouver des niches assez grandes, dont nous pensions qu’ils attendraient longtemps avant d’être adoptés, et qui trouvèrent chacun un maître en l’espace de quelques semaines…

Avant de terminer, je tiens aussi à vous dire que notre S.P.A. doit une grande reconnaissance à Michèle Pennequin, adhérente, Chevalier de Saint-François d’Assise, Présidente d’Honneur de «Charlotte et les autres…», grâce à qui beaucoup de bonnes choses sont possibles.

Et puis n’oublions pas que, dans les démocraties, ce sont les nombres qui importent. Plus une association compte d’adhérents, et plus ses dirigeants ont de chance d’être écoutés et considérés par ceux qui disposent du pouvoir. Nous connaissons tous des gens qui se lamentent sur la façon dont notre société traite les animaux sans pour autant être adhérents : à ceux-là, il nous revient d’expliquer gentiment que gémir ne sert à rien, et que si l’on veut vraiment que les choses changent, il faut adhérer à une association de protection.

Depuis mars 1996, date à laquelle vous m’avez fait l’honneur de m’élire à la présidence de notre association, la fidélité des adhérents de la S.D.A. à la cause qu’elle défend ne s’est jamais démentie, leur nombre n’a pas cessé d’augmenter (vous êtes six fois plus nombreux qu’en 1996) et j’ai, chaque année, constaté avec émotion que vous répondiez avec générosité et rapidité à ma demande annuelle. Certaine qu’il en sera de même pour 2007, et vous en remerciant à l’avance, au nom de ceux qui ne vivent que de nos dons, je vous prie de croire, cher adhérent, à l’expression de mes meilleurs sentiments.

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