Appel des cotisations 2018

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Cher adhérent,

 Certaine de pouvoir compter, pour cette nouvelle année, sur votre soutien et votre fidélité à la cause que nous défendons, je viens ici résumer pour vous la vie de notre association en 2017. Evidemment, elle a comporté des soucis, des chagrins, des difficultés, mais aussi des satisfactions et des joies.

 Dans la première catégorie, il convient d’évoquer d’abord les mesures gouvernementales qui nous sont très défavorables.

 – La convention dite des fleuristes :

 Notre secteur d’activité s’est vu rattaché, sans aucune explication et sans concertation préalable, à la convention des fleuristes. Cette décision, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle semble peu pertinente, pour ne pas dire saugrenue, implique pour nous une augmentation considérable des frais liés aux salaires et aux indemnités d’astreinte. De plus, cette charge financière accrue est rétroactive, et de nombreuses SPA, qui employaient des personnes en CDI en place depuis longtemps, se sont trouvées brusquement dans l’obligation de verser des sommes importantes dues aux salariés pour les années passées. Dans l’impossibilité de débourser ces sommes imprévues, certaines ont dû se résoudre à demander de l’aide à la Confédération. De plus, les dispositions concernant la récupération du temps d’astreinte, si elles sont probablement applicables dans une boutique de fleurs, qui peut rester fermée une journée entière, ne le sont pas dans un refuge.

 – La suppression des contrats aidés :

 Survenant après la convention des fleuristes, la suppression des emplois aidés nous porte aussi sérieusement préjudice. Il paraît que cette décision sera revue pour ce qui concerne certains secteurs d’activité, mais on sait déjà que pour les SPA la décision est irrévocable. La Confédération a déposé un recours et demandé à être reçue. La réponse a consisté en une fin de non recevoir, motivée par la nécessité d’investir dans la formation des personnes n’ayant aucune qualification. Or, le métier d’animalier s’apprend « sur le tas » et la formation reçue est validée par l’obtention d’un certificat de capacité et d’un diplôme de technicien de capture. Depuis 1996, les jeunes en échec scolaire et sans formation ayant été embauchés en contrat aidé par notre association sont, par dizaines, repartis deux ans après dans la vie active munis de deux diplômes qui leur permettaient de postuler pour un emploi qualifié. Aussi la fin de non recevoir opposée à la Confédération par le gouvernement nous semble-t-elle profondément injuste et son refus d’étudier le cas des SPA, fort mal motivé, démontre que la décision a été prise en parfaite méconnaissance de cause.

 Conséquence des décisions gouvernementales résumées ci-dessus : les salaires et charges afférentes vont faire un bond prodigieux. Notre budget n’étant pas élastique, ce sera forcément au détriment des autres postes, et notre budget prévisionnel, loin d’être bouclé, est un véritable casse-tête, puisque dès le mois de juillet, sauf revirement peu probable, tous nos emplois aidés auront été remplacés par des contrats à durée indéterminée.

 – Les travaux de reconstruction :

 Je vous ai expliqué, en janvier dernier, que la lenteur des travaux était due au fait qu’il nous faut pallier aux insuffisances, aux oublis et aux erreurs du premier projet, manquements que l’on découvre à chaque étape des travaux.

 Heureusement, notre cabinet d’architecture actuel est très efficace, et la conductrice des travaux, Claire Baldé, fait de son mieux pour proposer des solutions aux difficultés rencontrées. Il n’en reste pas moins que ce travail préalable, qui aurait dû être fait avant le début des travaux, par l’architecte et le bureau d’études, est très long et que les modifications nécessaires génèrent de nombreux suppléments. Nous estimons qu’il faudra encore environ deux ans pour achever le refuge, mais nous sommes désormais certains qu’il sera fonctionnel. Vous trouverez sous ce pli, pour votre information, une liste des dépenses déjà acquittées ainsi qu’un plan du refuge, avec au verso le même plan montrant ce qui est déjà terminé.

 Une réunion de chantier a lieu chaque vendredi matin. Elle réunit Claire Baldé, les chefs d’équipes des différentes entreprises, et bien sûr j’y assiste, ainsi que Pierre Chaillot et Hervé Bruchon, tous deux administrateurs de notre association, et nous ne sommes pas trop de trois pour émettre des avis sur les propositions faites.

 Encore un grand merci à tous ceux qui ont décidé d’augmenter leur participation financière afin qu’Odile Boch, notre trésorière, puisse continuer à alimenter le compte d’épargne réservé à la construction du refuge.

 – La disparition de Michèle Pennequin :

 Michèle, bienfaitrice de l’association, est décédée le 13 juin 2017. Depuis très longtemps, elle soutenait l’association avec une générosité extraordinaire. Le projet de reconstruction l’enthousiasmait, et elle attendait avec impatience la fin des travaux, se renseignant à chaque étape, donnant de judicieux conseils, se réjouissant de savoir que les animaux abandonnés allaient enfin pouvoir disposer d’un hébergement confortable. Elle n’assistera pas à l’inauguration, mais nous penserons fort à elle ce jour-là, et il a été décidé de donner son nom à la chatterie centrale.

 Bien des satisfactions sont venues contrebalancer les soucis au cours de l’année écoulée.

 – La reconstruction du refuge, d’abord, qui est source de contentement autant que de souci. Nos efforts portent leurs fruits, on peut déjà se faire une idée du résultat final. Il est évident que nous disposerons de beaux bâtiments, pratiques, dans lesquels les animaux vivront plus agréablement, qui faciliteront la tâche des employés et qui permettront aux adoptants d’être mieux accueillis et de pouvoir effectuer leur choix plus facilement.

 – Les enquêtes pour maltraitance :

 On déplore souvent que la justice ne porte que peu d’intérêt à la protection animale, et que les sanctions infligées aux personnes maltraitant les animaux soient trop légères.

Pour ce qui nous concerne, nous observons au contraire des progrès d’année en année. Les enquêtes pour maltraitance aboutissent de plus en plus souvent à une condamnation des personnes fautives. C’est la conséquence d’une bonne coopération avec les services de police, de la détermination du Procureur de la République à faire appliquer les lois en faveur des animaux, de l’énergie avec laquelle Maître Sandrine Anne, qui fait partie du conseil d’administration de notre association, prépare ses dossiers et du talent avec lequel elle plaide les affaires que nous lui confions.

Les peines prononcées sont souvent plus lourdes que celles traditionnellement infligées. Pour exemple, récemment, un jugement du tribunal correctionnel de Dijon a même dépassé les réquisitions du Procureur de la République, et un éleveur ayant laissé mourir ses bêtes a été condamné à quatre mois de prison, une amende de 1000 euros et 30 amendes de 150 euros, plus 1 euro de dommages et intérêts à notre association qui s’était constituée partie civile, ainsi que 450 euros au titre de remboursement de nos frais. Une autre personne, ayant tué son chien, a été condamnée à trois mois de prison, 100 euros de dommages et intérêts à notre association et 100 euros au titre du remboursement de nos frais.

 – Les « cas des cailloux » :

 Chaque année, nous parvenons à faire adopter, par des gens formidables, qui bien souvent récidivent, entre trente et quarante bêtes âgées ou handicapées ou présentant une difficulté particulière.

 En 2017, ont eu cette chance : 18 chiens âgés de 10 à 15 ans, 1 chien fugueur, plusieurs chiens ayant été jetés par-dessus le mur du refuge, s’étant cassé la patte en arrivant et ayant été opérés pour résoudre les fractures avec déplacement, 2 chiens relevant d’un accident vasculaire cérébral, plusieurs chiens ayant été retirés à leur maître par la justice pour mauvais traitements et ayant gardé des séquelles comportementales de cette maltraitance, un chien amputé d’une patte, plusieurs chiens ayant appartenu à des SDF et n’étant pas éduqués, plusieurs chats âgés de plus de 12 ans, plusieurs chats testés positifs au FIV, un chat sourd et boiteux, 2 chats amputés d’un membre, plusieurs chats aveugles, un chat ayant été longtemps battu et ne supportant pas qu’on l’approche, 2 chats borgnes ayant subi une énucléation, un chat cardiaque devant à vie prendre des médicaments, un chat ne pouvant plus sauter, par suite d’un coma dû à un empoisonnement, et pour lequel il faut prendre des dispositions pour qu’il vive en permanence au ras du sol, un chat souffrant d’une insuffisance rénale et nombre de chats très craintifs pour lesquels il faudra de longs mois de patience et de douceur avant de pouvoir les caresser.

 A chaque appel que nous formulons, quelqu’un répond en se présentant au refuge. Et cela dure depuis 22 ans !

 – Notre mission de capture des animaux errants :

 Nous sommes toujours en charge de ce service, qui nous est délégué par la ville de Dijon et 17 communes du Grand Dijon.

 24 heures sur 24 et 365 jours par an, nos équipes d’astreinte se portent au secours des animaux accidentés ou errant sur le domaine public, les capturent et les installent au refuge ou les conduisent chez un de nos vétérinaires, selon le cas. Elles interviennent sur appel de la police, de la gendarmerie, des pompiers, des mairies. C’est quelquefois très difficile, voire dangereux, mais le nombre des bêtes sauvées grâce à ces interventions est impressionnant : 1072 en 2017.

 Il me faut ici rendre hommage à nos vétérinaires : les docteurs Cédric Lescure, Delphine Othenin et Pascal Bertrand qui, eux aussi, accueillent 24 h sur 24 les animaux blessés ou malades que nos équipes capturent, procèdent aux soins et aux opérations urgentes.

 Nous avons de surcroît la satisfaction de rendre à des maîtres inquiets et désolés le chien qui avait fugué ou le chat qui était tombé du balcon.

 Nous assurons aussi un service d’accueil simple, sans capture, des animaux errants pour 31 communes du département.

 Enfin, mission peu réjouissante mais nécessaire, nous sommes chargés du ramassage des cadavres d’animaux victimes d’accidents de la circulation ou décédés d’autres causes sur le domaine public. Cela permet d’informer les maîtres si l’animal était identifié et c’est à la fois un chagrin et un soulagement, pour eux, de savoir ce qu’il est advenu de leur compagnon à quatre pattes.

 Espérant que ce petit compte-rendu sommaire vous aura donné une idée de l’activité de notre association en 2017, et convaincue que vous aurez à cœur de renouveler votre adhésion, je vous prie de bien vouloir agréer, cher adhérent, l’expression de mes remerciements pour votre fidélité et de mes meilleurs sentiments.

 La Présidente

 Nicole Bacqué

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