Histoire du chat Antonin dit Pompon

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Il est arrivé au refuge pantelant et quasiment inanimé, apporté par une dijonnaise qui avait vu l’accident : heurté par une voiture dont le conducteur n’avait pas jugé utile de s’arrêter, le chat gisait sur le sol, au milieu de la rue.

Aussitôt transporté chez le vétérinaire, le chat passa plusieurs jours dans le coma, sous perfusion. Quand il eut repris conscience, il fallut encore attendre que le stress qu’il éprouvait s’atténue et qu’il recouvre des forces afin que l’opération nécessaire puisse être programmée.

Outre de nombreuses blessures peu graves, il avait une luxation des deux hanches, et si la hanche droite pouvait être remise en place sans opération, il n’en était pas de même pour la gauche, pour laquelle il fallut pratiquer une exérèse de la tête et du col du fémur. S’ensuivit la convalescence, au terme de laquelle le chat fut rapatrié au refuge. On avait profité de sa longue hospitalisation pour le tatouer, parce qu’il n’était pas identifié.

Les vaccinations suivirent, ainsi que les tests et tout ce qu’il fallait pour que le chat, dorénavant baptisé Antounin, puisse être quelque temps plus tard transféré en chatterie et proposé à l’adoption.

Un début de coryza retarda un peu ce transfert, et une surprise – heureuse – se produisit alors : une famille dans tous ses états se présenta au refuge. Depuis plus d’un mois, ils cherchaient partout leur chat, et désespéraient de le retrouver.

Ils venaient, par le plus grand des hasards, de découvrir dans une boulangerie une petite annonce déposée par la dijonnaise qui nous avait apporté le chat, annonce dans laquelle elle expliquait qu’elle avait déposé le chat au refuge des cailloux. Et, par chance, la boulangère avait omis d’enlever cette annonce déjà bien ancienne.

C’est ainsi qu’Antounin, qui s’appelle en réalité Pompon et qui est âgé de 10 ans, a retrouvé ses maîtres. Moment d’émotion intense… La maîtresse pleurait de joie et on voyait bien que le maître se retenait pour ne pas faire de même. Quant au chat, il manifestait à sa manière le contentement extrême qu’il éprouvait.

Moralité (elle est double) :

1- il est indispensable de faire identifier son animal,

2- Si on le perd, la première chose à faire est d’avertir les refuges de la région (qui sont aussi des fourrières pour animaux trouvés).

Antounin dit Pompon a eu beaucoup de chance d’être apporté en notre refuge. Voici pourquoi :

Ce qu’il faut savoir : les animaux trouvés et ceux qui sont capturés sur la voie publique (c’est à dire tous ceux qui ne sont pas abandonnés légalement par leur maître) relèvent du régime de la fourrière. La loi prévoit que la fourrière qui les accueille doit les garder pendant 8 jours ouvrés, le temps que leur maître se revèle et vienne les chercher. Passé ce délai, la fourrière (qui se trouve généralement dans l’enceinte du refuge) devient propriétaire de l’animal et peut décider de le faire euthanasier ou de le mettre en état sanitaire et légal pour le proposer à l’adoption. Dans notre SPA, tous les animaux qui arrivent en fourrière (comme notre brave Pompon), sans exception aucune, se retrouvent plus tard proposés à l’adoption s’ils ne sont pas repris par leur maître. C’est loin d’être le cas partout, c’est pourquoi nous insistons sur la « moralité » de l’histoire de Pompon dit Antounin le bienheureux…

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