Fourrure : un petit progrès

Taille du texte > Agrandir | Réduire




Quand la protection animale progresse, c’est toujours à pas comptés… Les mentalités n’évoluent pas vite en ce domaine, et il faudra probablement encore beaucoup de temps avant que nous parvenions à sortir de la barbarie.

On voudrait que les fourrures -toutes les fourrures- soient désormais interdites. Quelle que soit l’espèce à laquelle appartient la bête que l’on torture pour obtenir sa peau, quelle que soit la condition de l’animal qu’on veut dépouiller (qu’il soit domestique, sauvage ou élevé dans ce but), la souffrance épouvantable qui lui est infligée et sa mort inutile sont inacceptables et révoltantes.

Il faut néanmoins se réjouir du moindre petit progrès : un arrêté du 13 janvier 2006, émanant du Ministère de l’Agriculture et de la pêche, prohibe l’introduction, l’importation et la commercialisation en France de peaux brutes ou traitées de chiens et de chats et des produits qui en sont issus. Car les peaux des chiens et des chats massacrés de façon particulièrement atroce en Asie sont vendues en Europe, sous d’autres noms, afin de tromper le chaland : cette veste en loup, par exemple, c’est un chien qu’on a pendu…

Voici donc le texte de loi qui permettra le petit progrès que j’évoquais plus haut. Il abroge l’arrêté de novembre 2003 qui était facilement détourné.

Article 1er. – L’introduction, l’importation et la commercialisation en France de peaux, brutes ou traitées, de chiens et de chats, et de produits qui en sont issus, sont interdites.

Article 2. – L’arrêté du 5 novembre 2003 prohibant l’introduction en France de peaux brutes ou traitées de chiens et de chats et des produits qui en sont issus est abrogé.

Article 3. – La directrice générale de l’alimentation, le directeur général des douanes et droits indirects et le directeur général de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fort bien. N’oublions pas, toutefois, que le pouvoir du consommateur est plus fort que celui du législateur. La loi, répétaient jadis les professeurs de droit, n’est qu’un garde-fou : elle borne les limites en-dessous desquelles il n’est pas admis de descendre. On peut décider de faire mieux que ce qu’elle prescrit : refusons tout achat de peau de bête et le carnage cessera… faute de clients pour les dépouilles.

Retour en haut