« Double peine » pour les S.P.A. qui n’ont rien à se reprocher

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Le scandale actuel, stigmatisé par la Cour des comptes, ne concerne que la S.P.A. de Paris, dont le siège se situe 39 boulevard Berthier à Paris. Cette S.P.A., qui se prétend nationale, gère le refuge de Gennevilliers et chapeaute (très mal, et au détriment des animaux, lit-on dans le rapport de la Cour des comptes) environ 58 « filiales » en province. Il s’agit là d’une organisation hiérarchisée, les « filiales », dont certaines sont très petites, permettant de laisser croire au public qu’il n’y a qu’une S.P.A., dont la tête est à Paris, et qui gère tous les refuges de province.

La réalité est bien différente. L’essentiel du travail de protection animale, en province, est accompli par plus de 250 associations réparties dans 87 départements, qui sont toutes indépendantes, autonomes et bénévoles. Certaines sont reconnues d’utilité publique, d’autres non. Elles sont toutes confédérées à Lyon, mais chacune se gère entièrement elle-même. La Confédération n’intervient pas dans la gestion des différentes associations : elle centralise et diffuse des informations concernant la protection animale et permet la création de liens amicaux entre les différentes associations, chacune restant parfaitement libre. Ces associations n’ont strictement rien à voir avec la S.P.A. de Paris. Si elles sont moins connues, c’est précisément parce qu’elles ne gaspillent pas l’argent de leurs bienfaiteurs en publicité. Elles vivent chichement, utilisant les dons qu’elles reçoivent exclusivement pour porter secours aux animaux abandonnés.

C’est la S.P.A. de Paris, et elle seule, qui « compromet sa mission de protection animale et trahit la confiance de ses donateurs ». Il est injuste que les dysfonctionnements d’une seule S.P.A., fut-elle la plus ancienne, la plus importante et la plus médiatisée, portent préjudice aux S.P.A. de province qui n’ont rien à se reprocher.

La S.P.A. de Paris laisse croire qu’elle reverse des fonds à toutes les S.P.A. de province. Ce n’est pas exact. Il n’y a pas de vases communicants ! Pour aider les animaux de Dijon, il faut envoyer ses dons à la S.P.A. de Dijon. Pour venir en aide aux animaux de Lyon, il faut soutenir la S.P.A. de Lyon. Et ainsi de suite… L’équilibre, déjà précaire, des S.P.A. de province est mis en péril par un scandale qui ne les concerne pas. Or, elles assurent le recueil et le placement de plus de 110 000 animaux par an, soit 4 fois plus que la S.P.A. de Paris…

Déjà victimes des pratiques douteuses de la S.P.A. de Paris, qui s’arrange, entre autres actions déloyales, pour drainer les dons dans tous les départements, même ceux dans lesquels elle n’a aucune filiale, voilà les S.P.A. de province mises par les médias dans le même sac que la S.P.A. parisienne. Et Juris associations, dans son numéro du 1er décembre 2009, a commis la même erreur, lourde de conséquences désastreuses pour les animaux abandonnés.

Qu’on dénonce les agissements lamentables de la S.P.A. de Paris, c’est normal et on a certainement trop tardé à le faire. Qu’on oublie de signaler avec autant de force que les 250 autres S.P.A. n’ont rien à voir dans ce scandale, c’est injuste et cela relève d’une méconnaissance profonde de la réalité des associations de protection animale françaises.

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