Campagne contre les abandons (2006)

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Campagne contre les abandonsA longueur d’année, les associations de protection animale luttent pour faire face au nombre croissant des abandons, et leurs refuges sont souvent surpeuplés. Les adoptions, bien que nombreuses, restent inférieures aux abandons, si bien que les bêtes attendent parfois longtemps la chance d’avoir un nouveau maître et que l’effectif moyen des animaux hébergés augmente chaque année. Abriter, nourrir et soigner ces réfugiés de plus en plus nombreux est cause de graves soucis financiers pour les responsables. L’été coïncide avec une aggravation de cette situation déjà fort alarmante. C’est la pire saison pour la protection animale : aux abandons courants s’ajoute le déferlement de la vague des abandons provoqués par les vacances, mal préparées, de propriétaires d’animaux mal informés. Au dernier moment, on s’aperçoit que l’animal n’a pas les vaccins requis pour passer la frontière du pays qu’on veut visiter, que le propriétaire de l’appartement qu’on a loué pour un mois n’accepte pas les animaux, ou que l’étudiante qui a gardé le chien ou le chat plusieurs fois pendant le week-end sera absente tout l’été. Pour ne pas renoncer à ses vacances, dans la hâte -et bien souvent avec remords- on abandonne l’animal devenu encombrant. Une information sérieuse, un peu de prévoyance et d’organisation de la part des maîtres, pourraient permettre d’endiguer cette vague de fond qui met, chaque année, les refuges au bord de l’asphyxie. Les vacances réussies sont celles qu’on a bien préparées. Les animaux familiers sont intégrés à la famille. Il convient de se préoccuper de leur sort, tout comme on prévoit les loisirs et l’équipement des enfants, afin que l’heureuse période des congés ne tourne pas au drame.

Une bonne solution : Emmener son animal avec soi.

C’est facile à réaliser, pour peu qu’on s’organise assez tôt : nombreux sont les loueurs de meublés, les campings, les hôtels qui acceptent les bêtes. Il convient, bien sûr, d’avertir de la présence de l’animal avant de louer ou de retenir : mettre le loueur ou l’hôtelier devant le fait accompli en arrivant avec son chien sans avoir prévenu est une initiative impolie, imprudente et risquée. On peut consulter, au refuge, 5 rue Django Reinhardt à Dijon, un épais dossier préparé par la Confédération nationale des SPA de France, dont le siège est à Lyon, et qui comporte différentes listes : plages autorisées aux chiens, campings acceptant les animaux, chaînes d’hôtels hébergeant la famille et son compagnon à 4 pattes, formalités à accomplir pour emmener son animal à l’étranger, listes des pensions pour animaux dans chaque département, renseignements permettant de prendre le train, le bateau ou l’avion avec son animal. Ces listes doivent être consultées sur place, aux heures d’ouverture du refuge : la précarité des finances de l’association et le manque de personnel ne permettent ni l’envoi de photocopies ni les recherches pour renseignements par téléphone.

Avant de partir :

– s’assurer que l’animal est correctement vacciné, en fonction de l’endroit où l’on veut se rendre ; s’y prendre à l’avance : pour certains vaccins, il faut 2 injections, à 3 semaines d’intervalle, s’il s’agit d’une primo-vaccination. Ne pas oublier que la vaccination contre la rage (1 seule injection) reste obligatoire dans certains départements et dans tous les lieux publics.

– vérifier que le tatouage est bien lisible (le faire lire par une personne ne connaissant pas le numéro). Cette identification, d’ailleurs obligatoire, est si utile que les maîtres prudents n’hésitent pas à faire refaire le tatouage s’il est devenu moins net avec le temps, voire même à profiter d’une intervention nécessitant une anesthésie (détartrage par exemple) pour faire tatouer leur compagnon dans l’autre oreille (avec le même numéro bien sûr). Après avoir pris rendez-vous, on dépose l’animal, à jeun, chez son vétérinaire, le matin, et on le reprend, en pleine forme, l’après-midi même.

– si l’animal est identifié électroniquement (transpondeur, plus connu sous le nom de “puce”), accrocher à son collier la médaille prévue à cet effet. Il est prudent d’ajouter le tatouage à l’identification par transpondeur, les deux procédés étant compatibles et légalement admis.

– ne pas considérer comme une fatalité que l’animal soit malade en voiture, ou anxieux et agité. Le vétérinaire vous vendra, sans obligation de consultation payante, le médicament exactement adapté au cas de votre compagnon.

– songer à emporter le carnet de santé et la carte de tatouage ou d’identification, (et le passeport si nécessaire).

– procéder à une vérification du matériel : collier, laisse etc… En ce domaine, originalité rime souvent avec imprudence. Un bandana pour le chien ? Si l’on veut, mais en plus du collier, pas à sa place. Pour le chat, proscrire les colliers en plastique, et ceux qui comportent une partie élastique : censés éviter les accidents, ils en provoquent de bien plus graves que le traditionnel collier en cuir, bien ajusté, ni trop lâche ni trop serré. Ajouter au collier du chien ou du chat une médaille gravée portant les nom, adresse et numéro de téléphone du maître. Si on tient à utiliser le cylindre de métal contenant les renseignements, au moins faut-il le visser fortement, coller les 2 parties avec du vernis à ongles et le vérifier régulièrement.

Pendant le trajet :

Attacher la laisse du chien, à chaque arrêt, avant d’ouvrir la portière ; il se dégourdira en se promenant avec son maître, en laisse, et non en liberté. Pour sa propre sécurité et celle de ses maîtres, le chat voyage dans son panier, maintenu fermé par le bâton et deux sangles solides, ou sa cage de transport, et non en liberté dans la voiture. Attention à la déshydratation et au coup de chaleur.

Sur place :

Donner à l’animal le temps de s’habituer à son nouvel environnement. Pendant quelques jours au moins, tenir systématiquement le chien en laisse. Si on pense devoir laisser sortir le chat, que ce ne soit pas dès l’arrivée, et sous surveillance les premiers temps.

Attention aux feux d’artifice, qui terrorisent les animaux et provoquent des fugues. Ne pas laisser le chien dans la voiture, même à l’ombre (le soleil tourne).

Si l’animal s’échappe et se perd, avertir aussitôt la Société centrale canine (tél. 01 49 37 54 54) ou le Fichier national félin (tél. 01 55 01 08 08) en précisant adresse de vacances et durée du séjour ; prévenir également tout de suite les refuges de la région où l’on passe ses vacances. Prendre contact avec toutes les fourrières de la région. On peut demander la liste des fourrières et refuges du département à la Direction des Services Vétérinaires du département dans lequel on se trouve. Alerter commissariat ou gendarmerie, faire une déclaration de perte, prévenir les vétérinaires.

D’autres bonnes solutions : Faire garder son animal à domicile ou le mettre en pension.

La garde à domicile peut s’avérer un excellent choix, particulièrement en ce qui concerne les chats d’appartement. Elle peut consister en un échange de services (accord amiable entre deux voisins ne partant pas au même moment : “Vous gardez mon chien début août, je garde vos chats en septembre”) ou faire l’objet d’une rétribution du service rendu. Mais il est nécessaire de bien connaître la personne à qui on va confier Toutou, Minou et… les clefs de la maison, de la savoir sérieuse et digne de confiance, et de prendre le temps de lui expliquer dans les moindres détails les habitudes de l’animal et les soins qu’on désire qu’il reçoive (nombre de promenades pour le chien, fréquence du changement de la litière pour le chat etc… ).

On peut également mettre son compagnon en pension ; dans ce cas-là aussi, il convient de s’y prendre à l’avance, de bien se renseigner, d’aller voir sur place pour éviter une surprise désagréable au dernier moment, et de réserver. Les refuges prennent des animaux en pension pendant l’absence de leur maître. C’est une garantie de sérieux pour les maîtres, qui peuvent partir tranquilles, certains que l’animal sera bien soigné, et avoir, de surcroît, la satisfaction de savoir que le petit bénéfice ainsi réalisé par l’association servira à sauver des bêtes abandonnées. Peut-on, d’ailleurs, aimer son animal sans s’intéresser à tous les autres ?

Si l’on persiste dans l’idée de se défaire de son animal, malgré toutes les solutions proposées ci-dessus.

Le minimum qu’on puisse faire est de le laisser dans un refuge. L’abandonner sur la voie publique, c’est lui faire subir, en plus de la tristesse que va provoquer chez lui la séparation d’avec son maître, un stress grave, un état de détresse et d’affolement qui laissera des séquelles, et lui faire courir des risques sérieux d’accident. C’est le mettre, inutilement, dans les pires conditions. Comment va-t-il subsister, en attendant d’être découvert et emmené dans un refuge, dans le moins mauvais des cas ? Se dire, par exemple, que le chat va pouvoir se débrouiller tout seul relève d’une utopie qui a déjà causé le malheur ou la mort de milliers de chats.

Appel aux amis des animaux.

Chacun peut participer, à sa manière, à la campagne contre les abandons :

– en soutenant financièrement notre refuge, dont les dépenses augmentent considérablement pendant l’été : les animaux vivent essentiellement des dons effectués à notre SPA. Pour aider les bêtes, il faut aider la SPA de la région dans laquelle on réside. Contrairement à une idée fausse mais malheureusement largement répandue, notre SPA, comme les 250 autres SPA régionales confédérées à Lyon, ne reçoit aucune aide (ni financière, ni autre) de la SPA de Paris, avec laquelle nous n’avons aucun rapport et aucun lien, et laquelle nous ne sommes évidemment pas subordonnés !

– en choisissant, si on a formé le projet d’avoir un animal, ou d’en prendre un de plus, d’adopter au refuge un des nombreux abandonnés de l’été.

L’auto-collant de la campagne est disponible au refuge des Cailloux, à Dijon. On peut aussi se le procurer contre un don de 2 € minimum adressé à : S.D.A., B.P. 42737, 21027 Dijon cédex, accompagné d’une enveloppe timbrée aux nom et adresse du destinataire. Chaque auto-collant vendu représente une journée de nourriture pour un animal abandonné.

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